Sommet de Piétons Québec : la mobilité est en redéfinition, selon Geneviève Guilbault

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Par Louis-Philippe Samson
Sommet de Piétons Québec : la mobilité est en redéfinition, selon Geneviève Guilbault
Geneviève Guilbault, ministre des Transports, soutient que le Québec doit axer son développement urbain vers la mobilité durable. (Photo : Ghyslain Bergeron)

PIÉTONS. La ministre des Transports et de la Mobilité durable du Québec, Geneviève Guilbault, estime qu’un changement de culture doit avoir lieu afin de créer une meilleure cohabitation des différents usagers de la route.

Ce changement de culture se fera graduellement selon Mme Guilbault. Puisque la majorité des villes québécoises se sont construites avec l’automobile comme moyen de transport principal, il faudra du temps pour réaménager les infrastructures tandis que la mobilité se redéfinit dans la province et est appelée à devenir plus complexe et variée.

«Il y a une nécessité d’encadrer ce qui est nouveau et émergent tant dans les nouveaux quartiers, que ceux déjà existants. Nous avons hérité d’une forme d’aménagements qui date d’une époque où il n’y avait pratiquement que des voitures sur les routes. Il y a quelques décennies, on ne parlait pas de la mobilité active et durable. Alors, il faut essayer de s’affranchir de cette façon de construire nos quartiers en faveur d’endroits plus axés sur la mobilité durable», a indiqué la ministre soulignant au passage la bonne collaboration des Municipalités.

Geneviève Guilbault a profité de son passage au Sommet de Piétons Québec, tenu à Drummondville ce mardi, pour réaffirmer la Vision zéro du Plan d’action en sécurité routière 2023-2028. Cette approche repose sur le principe selon lequel il est inacceptable que des personnes soient tuées ou gravement blessées sur les routes. Afin d’atteindre cet objectif, la ministre a notamment injecté un montant de 68 M$ au Programme d’aide financière au développement des transports actifs dans les périmètres urbains (TAPU).

«Nous avons bonifié le TAPU et modifié le Programme d’aide à la voirie locale (PAVL) pour aider les municipalités à réaliser des diagnostics de sécurité, de sécuriser des corridors scolaires et d’aménager des voies cyclables. Nous avons mis des moyens à leur disposition», a ajouté Mme Guilbault.

D’ici la fin de l’année, la ministre entend déposer à l’Assemblée nationale un projet de loi qui réformera entre autres l’utilisation des radars photographiques, l’attribution de points d’inaptitudes et d’amendes pour certains types d’infractions dans l’objectif de protéger les usagers de la route les plus vulnérables.

Par ailleurs, Geneviève Guilbault, qui s’est fait louanger la qualité des corridors scolaires drummondvillois, a promis de revenir les visiter en compagnie de son adjoint gouvernemental aux Transports et député de Drummond–Bois-Francs, Sébastien Schneeberger.

«Agir ensemble»

Ces 16 et 17 octobre, le Centrexpo Cogeco a été l’hôte du tout premier Sommet de Piétons Québec. Présenté sous le thème «Piétonnes et piétons avant tout : agir ensemble pour un Québec qui marche», celui-ci a rassemblé des acteurs des milieux politiques, communautaires, institutionnels et de l’éducation.

Sandrine Cabana-Degani, directrice générale de Piétons Québec, Nathalie Pelletier, mairesse de Magog, Sébastien Schneeberger, député de Drummond–Bois-Francs, Geneviève Guilbault, ministre des Transports, Stéphanie Lacoste, mairesse de Drummondville, et Jeanne Robin, présidente de Piétons Québec. (Photo : Ghyslain Bergeron)

De plus en plus de municipalités québécoises se dotent d’outils pour favoriser la cohabitation des différentes clientèles sur les routes. Pour la directrice générale de Piéton Québec, Sandrine Cabana-Degani, Drummondville a été, en quelque sorte, un précurseur de ce mouvement.

«Le Plan de mobilité durable puis le Guide de rues complètes de Drummondville sont des initiatives qui nous parlent beaucoup. Ça signifie que la Ville fait les choses autrement, qu’elle pense aux usagers vulnérables et qu’elle s’assure que tous les usagers sont inclus lorsqu’il y a réfection de rues», a souligné Mme Cabana-Degani, qui se désole que ce type de pratique soit encore peu répandu au Québec.

Cette dernière croit que des mises à jour de guides de conception de rues doivent être réalisées afin d’intégrer le réflexe piéton dans les aménagements. La responsabilité d’adapter les axes routiers aux clientèles variées doit être partagée entre les différents paliers de gouvernement.

«On doit avoir une volonté dans les municipalités. On doit aussi voir des changements auprès du gouvernement du Québec. C’est très encourageant de voir que le ministère des Transports veut changer les normes d’aménagement pour intégrer les besoins des piétons. Les programmes d’aide financière sont très importants pour soutenir cette transition dans les municipalités. Depuis plus de 70 ans, on construit nos milieux de vie pour la voiture; il y a donc un énorme rattrapage à faire», a expliqué Mme Cabana-Degani.

«Le défi de la marche est collectif, a ajouté la présidente de Piétons Québec, Jeanne Robin. Le choix de la marche n’est pas seulement une décision personnelle, mais est le résultat d’une large mobilisation d’acteurs de tous les niveaux. De plus, les milieux où on marche envoient un puissant message de vitalité.»

Afin de s’inspirer de ce qui a été fait ailleurs, des représentants de la ville de Strasbourg, en France, ont assisté au sommet. «C’est une ville qui a fait du piéton l’unité de base dans son aménagement urbain en adoptant un plan piéton il y a une dizaine d’années. C’est une ville inspirante et, même si elle se trouve en Europe, il y a beaucoup de choses qui pourraient être mises en place ici», a proposé Sandrine Cabana-Degani.

De son côté, la mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste, s’est dit fière d’accueillir un événement qui met en lumière des enjeux de sécurité et de qualité de vie pour les citoyens. Elle a profité de son allocution d’ouverture pour inviter la population à prendre part à ce changement de culture.

 

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