Une dame s’inquiète de l’état extérieur de son logement

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Par Cynthia Martel
Une dame s’inquiète de l’état extérieur de son logement
Rachel Quirion tient dans sa main le bloc de béton en question. (Photo : Ghyslain Bergeron)

LOGEMENT. Rachel Quirion s’inquiète de la désuétude des immeubles à logements où elle demeure, surtout depuis qu’elle a manqué se faire assommer par un bloc de béton s’étant détaché d’un balcon.

L’octogénaire nettoyait paisiblement ses plates-bandes en début de semaine dernière lorsqu’elle a entendu un bruit de fracassement.

«J’étais en train de faire du ménage dans mes plates-bandes quand un moment donné, j’ai entendu un «boom». J’ai avancé et j’y ai vu un gros bloc de béton. J’étais peut-être à six pieds d’où il est tombé. Quelques minutes plus tard et je le recevais sur la tête», raconte Rachel Quirion encore déstabilisée par l’événement.

Celle-ci est locataire d’un appartement sur la rue Bousquet faisant partie de l’Ilot Jacques-Adhémar, où huit immeubles de 22 appartements chacun y sont construits. L’octogénaire demeure au rez-de-chaussée. Le morceau, d’environ 25 centimètres par 15 centimètres et pesant entre 5 et 8 livres, s’est détaché d’un balcon au troisième étage.

Il faut dire que la plupart des balcons présentent des signes de détérioration avancés. Au-delà des fissures importantes, certains sont en partie dégarnis de béton au point où les tiges de métal sont apparentes. Plusieurs résidus de béton, de toutes les tailles, jonchent le sol autour des immeubles.

«Ce n’est pas la première fois qu’on fait mention de ce problème aux propriétaires. Nous ne nous sentons pas en sécurité. Certains craignent maintenant de sortir sur leur balcon», affirment d’une même voix Mme Quirion et une autre locataire.

Quant à Mme Quirion, elle a fait appel aux propriétaires le jour où le gros bloc a fracassé le sol.

«Un homme est passé et il a vérifié le balcon. Avec un outil, il a fait tomber d’autres morceaux. Il m’a dit que ça devrait être correct et que les galeries ne peuvent pas être refaites bientôt. Je lui ai dit que pour moi, ce n’est pas l’esthétisme qui compte, mais plutôt, la sécurité des lieux. Aucune action n’a été prise depuis. Pour moi, planter des fleurs et les entretenir, ça me fait du bien. Je ne sais même pas si je pourrai le faire cette année, car je n’ose plus m’en approcher», déplore-t-elle.

Selon la prétention des deux dames et d’un ancien concierge, il ne s’agit pas de la seule problématique, citant en exemple de la moisissure autour des fenêtres et sur les murs en raison de multiples dégâts d’eau et des tuyaux de plomberie à leur fin de vie utile.

Mme Quirion et ses voisins se sentent négligés. Tout ce qu’ils souhaitent, c’est de vivre dans un lieu sécuritaire.

La situation prise en mains

De leur côté, les propriétaires assurent que la situation est prise en main depuis longtemps, mais que les multiples travaux de réfection ne suffisent plus. C’est pourquoi tous les balcons seront entièrement refaits.

«Depuis dix ans, nous avons dépensé plusieurs milliers de dollars pour la réfection des balcons. Je dirais que nous sommes rendus autour de 200 000 $. On s’est toutefois aperçu à l’automne dernier que les travaux ne réglaient pas le problème. On a donc mandaté la firme d’ingénieurs Pomerleau pour analyser l’état des lieux. À partir de leurs propositions, nous avons fait appel à des entrepreneurs en construction. Nous avons d’ailleurs reçu les soumissions. Les travaux débuteront incessamment», indique Pierre Bolduc, fondateur et président d’EstriDev, joint par téléphone, précisant que la fibre de verre et l’aluminium sont les matériaux choisis pour les nouveaux balcons.

Se qualifiant de propriétaires «diligents», M. Bolduc et ses associés insistent sur le fait qu’ils n’ont jamais fermé les yeux sur le problème.

«On est loin d’avoir ignoré le problème, c’est juste que le temps a fait en sorte qu’on s’est rendu compte qu’on mettait plus un «plaster» sur le bobo plutôt que régler le problème définitivement».

Tous les balcons seront entièrement refaits prochainement. (Photo gracieuseté)

«On possède un gros parc immobilier et on prend à cœur son entretien de même que la sécurité des locataires», soutient le gestionnaire.

Quant aux autres plaintes, elles seront «traitées sur une base individuelle», fait savoir M. Bolduc

Fondée il y a plus de 20 ans, EstriDev possède un vaste parc immobilier de plusieurs centaines d’appartements et de quelques dizaines de commerces principalement situés à Sherbrooke et Magog, mais aussi à Montréal, Longueuil, Granby et Drummondville.

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