Coupe Vanier : Vincent Blanchard était en mission

Coupe Vanier : Vincent Blanchard était en mission
Un moment immortalisé en photo : Vincent Blanchard tient la coupe Vanier sur le terrain du stade Western Alumni. (Photo : Instagram)

FOOTBALL. Au moment où tous les yeux étaient tournés vers lui, Vincent Blanchard a livré la marchandise au-delà des attentes. Le botteur de précision originaire de Saint-Germain-de-Grantham a joué un rôle déterminant dans la conquête de la coupe Vanier par le Rouge et Or de l’Université Laval.

En finale du championnat canadien de football universitaire, samedi, à London, le Rouge et Or a signé une victoire de 30-24 sur les Huskies de l’Université de la Saskatchewan. Pour les représentants de la ville de Québec, il s’agit d’un 11e titre national.

En mission, Vincent Blanchard a été à l’origine de 18 des 30 points de son équipe dans cet affrontement disputé devant une salle comble de 8420 spectateurs. L’athlète de 24 ans a égalé un record de la coupe Vanier en réussissant cinq placements en autant de tentatives, dont un qui créait l’égalité 17-17 à la toute fin de la première demie. D’une distance de 49 verges, ce botté de précision est d’ailleurs le deuxième plus long dans l’histoire de la coupe Vanier.

En entrevue avec L’Express au surlendemain de ce triomphe, Vincent Blanchard a expliqué que le séjour d’une dizaine de jours du Rouge et Or dans un hôtel de London a été profitable pour l’équipe.

«On était juste entre boys. On se côtoyait 24 heures sur 24. On faisait tout ensemble. La chimie était déjà présente, mais ça nous a aidé à resserrer nos liens encore plus.  Ce voyage-là nous a permis d’avoir une meilleure cohésion d’équipe», a raconté Vincent Blanchard, de retour à la réalité étudiante après avoir célébré l’exploit en équipe la veille.

«Pour ma part, ça faisait tellement longtemps que je pensais à ce moment-là, a-t-il poursuivi. J’étais juste concentré sur ma tâche. Je ne pensais pas à l’école : je pensais juste au football. Passer tout ce temps-là avec les gars, sans aucune distraction, ça m’a aidé à rester dans ma zone. Au fond de moi, je savais que j’étais prêt. Il fallait juste que je reste concentré.»

En demi-finale, une semaine plus tôt, au stade Western Alumni, le Rouge et Or avait vaincu les Mustangs de l’Université Western 27-20. Vincent Blanchard avait réussi quatre placements, produisant 15 des 27 points de son équipe.

Il s’agit d’un 11e titre national pour le Rouge et Or. (Photo : Rouge et Or)

«La foule était hostile, mais personne n’a réussi à rentrer dans ma tête. J’ai réussi à donner mon 100 % sur chacun de mes bottés. Les deux matchs que j’ai eus à London, ça me représente bien. Je suis vraiment fier de ce que j’ai pu faire pour aider l’équipe», a exprimé Vincent Blanchard.

«À ce niveau-là, ça se passe surtout entre les deux oreilles. Il n’y a rien qui m’a affecté, malgré les conditions qui n’étaient pas trop faciles. Dans la première partie, il ventait énormément, mais ça ne m’a pas dérangé. Je me suis appliqué sur ma technique. Ça m’a aidé à avoir les résultats que je voulais», a ajouté le numéro 26 du Rouge et Or.

Pour sa part, l’entraîneur-chef Glen Constantin a souligné que son équipe n’a jamais abandonné même si elle s’est retrouvée en déficit à plusieurs reprises tout au long des séries de la coupe Vanier. «Ce match raconte la même histoire que les derniers. Nous étions en retard et nous avons traversé une tempête. Nous avons fait preuve de résilience et nous avons cru en nous. Les gars ont bien fait. Nous sommes une jeune équipe et les joueurs ont accepté les critiques constructives tout au long de la saison. La croissance et la maturité de cette équipe sont exponentielles.»

Des entraîneurs marquants

En finale de la coupe Dunsmore, au stade Telus, le Rouge et Or était venu à bout des Carabins de l’Université de Montréal 25-24 grâce à un simple réussi sur le dernier jeu du match. Quelques semaines plus tôt, Laval (7-1) avait subi son seul revers de la saison contre Montréal (6-2). Selon Vincent Blanchard, la rivalité entre ces deux programmes pousse chaque joueur à se dépasser.

«On avait perdu, mais on avait joué une très bonne partie. Ça nous a bien servi d’affronter différents obstacles dans l’année. Ça nous a aidés à nous préparer à affronter d’autres situations semblables. Plus l’année avance, plus les matchs sont importants et plus les émotions sont grandes», a fait valoir celui qui, grâce à sa constance à toute épreuve, a été élu au sein de l’équipe d’étoiles du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ)

Vincent Blanchard a été élu au sein de l’équipe d’étoiles du RSEQ. (Photo : Mathieu Bélanger)

Vincent Blanchard a également salué l’influence de chacun de ses entraîneurs dans son cheminement. Le produit du Notre-Dame du Collège Notre-Dame-de-Foy a notamment eu une pensée pour le Drummondvillois Luc Sylvain, qui l’a dirigé chez les Sénateurs du Collège Saint-Bernard, ainsi que pour Glen Constantin et Mathieu Bertrand, coordonnateur des unités spéciales chez le Rouge et Or.

«Quand je suis arrivé à l’université en 2019, je ne vivais pas des moments faciles au niveau mental, a confié l’ex-joueur de soccer. Ça n’allait pas vraiment bien dans ma vie. J’ai passé proche de faire un trait sur le football. Je suis allé voir Glen et Mathieu. Ce sont eux qui m’ont aidé à m’en sortir. Luc Sylvain a aussi été une personne très marquante pour moi. Chaque fois que je le croise, je suis très heureux de le voir.»

Aux yeux de Vincent Blanchard, le Rouge et Or possède les outils nécessaires pour répéter l’exploit dès la prochaine saison. «La cohorte ne va pas vraiment changer. Je pense qu’on va continuer sur notre lancée. Ça augure bien pour le futur du programme.»

N’excluant pas un retour avec le Rouge et Or pour une quatrième saison, Vincent Blanchard continue néanmoins de rêver aux rangs professionnels. Grâce à ses performances sur la scène nationale, l’athlète de 6 pieds, 1 pouce et 194 livres a sans doute attiré l’attention des équipes de la Ligue canadienne de football (LCF).

«Chose certaine, je veux continuer à jouer au football. Je pense que j’ai le potentiel pour jouer dans la Ligue canadienne. Il faut juste que je continue à travailler fort chaque jour et à donner mon 100 % sur le terrain. C’est une question de croire en soi. Quand l’opportunité va se présenter, ce sera à moi de prouver que je suis capable», a-t-il affirmé.

D’ici là, Vincent Blanchard se concentrera sur ses études en gestion immobilière. «Je vais avoir le nez dans mes livres dans les prochaines semaines. Il va falloir que je travaille fort pour passer mes cours», a conclu celui qui détient déjà deux diplômes d’études professionnelles en sécurité incendie et en charpenterie-menuiserie.

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