Le ruisseau Cacouna retrouvera ses truites grâce au GARAF

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Par Louis-Philippe Samson
Le ruisseau Cacouna retrouvera ses truites grâce au GARAF
Le groupe de 5e secondaire du GARAF a implanté 5000 œufs de truites dans le ruisseau Cacouna à l’aide de frayères artificielles. (Photo : Louis-Philippe Samson)

ENVIRONNEMENT. Les élèves de 5e secondaire du Groupe d’aide pour la recherche et l’aménagement de la faune (GARAF) ont réalisé l’un de leurs plus importants projets de l’année en cours. Ils ont inséré des frayères artificielles afin de consolider la population de truites dans le ruisseau Cacouna à Drummondville.

La plupart des élèves du GARAF ont réalisé différents projets touchant ce ruisseau au cours de leurs années au secondaire. La revitalisation de ce ruisseau a été le premier projet auquel s’est attaqué le programme. Des arbres ont été plantés pour donner de l’ombre à l’eau et en refroidir sa température. Beaucoup de travail a été fait en amont afin de créer un lieu idéal pour la reproduction des poissons.

«On a retravaillé l’habitat de la truite mouchetée et on l’a réintroduit. Maintenant, on sait que ça fonctionne. On peut donc continuer notre travail d’aménagement et de mise en valeur de l’habitat de ce poisson», a indiqué Pablo Desfossés, professeur responsable du GARAF.

Pablo Desfossés, enseignant responsable du GARAF. (Photo : Louis-Philippe Samson)

Et cette mise en valeur passe maintenant par la réintroduction de l’omble de fontaine dans l’écosystème. Les élèves qui y ont participé ont travaillé auprès du cours d’eau chaque année depuis leur entrée au secondaire. Pour eux, il s’agit du plus important projet de leur parcours scolaire.

«On espère que, dans quelques années, on sera capable d’observer des truites qui vivent dans le ruisseau. Il y a quelques semaines, on a retrouvé des truites qui ont été plantées au début du GARAF. Ça nous permet de savoir que le projet donnera des résultats et qu’on a un impact. C’est très gratifiant pour tout le monde. On se sent fier d’aider l’environnement et c’est plaisant de savoir que ce que l’on fait est utile», a commenté Émile Moisan, un élève du programme.

D’ailleurs, les élèves ont préparé pendant longtemps cette journée. Ils ont effectué quelques visites pour analyser les lieux et prendre certaines mesures nécessaires à l’installation des frayères. Et ils y reviendront plus tard durant l’année scolaire pour observer les résultats de leur travail.

«Les frayères sont placées aux endroits où il y a le plus d’eau pour que les caissettes soient en profondeur. Les techniciens du programme ont choisi le secteur et les élèves ont déterminé l’emplacement exact. Lorsqu’on reviendra au printemps, on regardera dans les caissettes le nombre d’œufs qui n’ont pas éclos. On sait combien d’œufs ont été placés dans chaque station pour faire le comparatif. Dans les prochaines années, il y aura des inventaires qui pourront être faits pour déterminer si ce qu’on a fait aujourd’hui a bien fonctionné», a expliqué Simon-Olivier Audet, élève et coordonnateur de la station numéro trois.

Lundi, chaque élève avait une tâche à effectuer et tous se sont rapidement mis au travail. L’une d’entre elles consistait en la préparation des plateaux sur lesquels les œufs de poissons reposeront jusqu’à leur éclosion. Les jeunes qui occupaient ce poste étaient désignés comme les biologistes du groupe.

«Le processus pour placer les œufs sur un plateau de frayère demande beaucoup de minutie et de temps. Il faut placer et compter les œufs un à un sur six plateaux par station», a décrit Shannon Daigneault, coordonnatrice de la station numéro un.

Cette rapidité d’exécution est constatée depuis longtemps par Pablo Desfossés, qui connait les jeunes depuis leur entrée au GARAF. Avec l’expérience, les élèves ont pris beaucoup d’autonomie et ont appris à réaliser leur tâche de façon optimale.

Les élèves ont recouvert les frayères de graviers afin de les protéger. (Photo : Louis-Philippe Samson)

«Les jeunes sont habitués de travailler en équipe et toujours avec les mêmes partenaires. Comme professeurs, notre rôle est de les supporter puisqu’ils le font depuis qu’ils sont en secondaire 1. Au fil du temps, ils ont gagné une rapidité d’exécution qui leur permet d’avoir plus de temps de travail. Ils ont développé leur autonomie. Je suis persuadé que si l’on devait refaire le même processus une seconde fois, les jeunes seraient encore plus rapides», a souligné M. Desfossés.

Une première

Ce n’était pas la première fois que des jeunes du programme inséraient des frayères dans le ruisseau. Cependant, c’était la première fois que cela était fait à l’aide d’œufs fertilisés par leur enseignant Pablo Desfossés. En effet, les œufs étaient habituellement achetés d’un fournisseur, mais, en raison du manque de disponibilité, M. Desfossés a plutôt fait l’acquisition d’une vingtaine de truites auprès d’une pisciculture régionale. Il a ensuite lui-même extrait les œufs des femelles et la semence des mâles afin de procéder à la fertilisation. L’objectif est de permettre aux élèves de le faire eux-mêmes à l’avenir.

La fertilisation avait été réalisée au courant de la fin de semaine afin que les œufs soient les plus frais possibles. Ainsi, près de 5000 œufs d’omble de fontaine ont été insérés dans le ruisseau. Les élèves seront de retour au printemps afin de constater les résultats de leur travail et recenser le nombre d’œufs qui ont éclos. La nature étant ce qu’elle est, M. Desfossés s’attend à ce que 1000 alevins, soit des bébés truites, naissent, mais que seulement une centaine atteignent l’âge de la reproduction.

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