Rencontre entre le président de l’UMQ et Stéphanie Lacoste

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Par Cynthia Martel
Rencontre entre le président de l’UMQ et Stéphanie Lacoste
Lors de son passage à Drummondville mardi, Daniel Côté s'est rendu au Village québécois d'antan avec la mairesse Stéphanie Lacoste. (Photo : Gracieuseté)

MUNICIPAL. Le président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), Daniel Côté, a rencontré mardi la mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste, dans le cadre de sa tournée provinciale ayant pour thème «Municipal d’abord». Logements sociaux, itinérance, infrastructures sportives et inflation ont notamment été au cœur des discussions.

Cette tournée, qui s’est déjà arrêtée dans la plupart des régions administratives, vise à faire le point sur les priorités politiques des municipalités en prévision des élections québécoises, qui auront lieu le 3 octobre prochain.

«On veut connaître les enjeux locaux, d’une part, mais aussi on veut voir si les priorités nationales concordent avec la réalité locale. Dans ce cas-ci, on a parlé de la pénurie de logements qui frappe de plein fouet Drummondville, mais aussi l’ensemble des municipalités du Québec. On a aussi parlé des problématiques liées à l’itinérance. C’est un phénomène qu’on voyait dans les grands centres et qui, maintenant, gagne du terrain dans les régions», indique Daniel Côté, également maire de Gaspé.

En plus de sa rencontre avec la mairesse, Daniel Côté a marqué un arrêt au Village québécois d’antan, qui bénéficie d’un important soutien de la Ville de Drummondville. L’équipe lui a d’ailleurs donné tous les détails du projet immersif signé Moment factory. Le président s’est ensuite rendu au Centre national intégré du manufacturier intelligent (CNIMI), une visite inspirante selon ses dires.

Itinérance et logements

L’itinérance constitue de plus en plus une préoccupation majeure à Drummondville. Pour faire face à cette situation, la Ville souhaite obtenir du financement pour soutenir davantage les organismes communautaires.

«À l’UMQ, on est capable d’apporter un certain soutien pour ça. Comme on représente presque l’ensemble du milieu municipal québécois, on est en mesure de regarder ce qui s’est déjà fait dans les villes qui vivent cette problématique et comment elles s’en sont sortie. Quelles sont les meilleures pratiques possibles pour contrer ce phénomène ou, du moins, pour que tout le monde y trouve son compte. On a des ressources permanentes qui peuvent s’y attarder. On regardera donc comment on peut aider Drummondville pour ça», fait savoir M. Côté.

Le développement de logements sociaux et abordables, dossier prioritaire à Drummondville, passe aussi par la nécessité d’obtenir plus de financement gouvernemental, dans un contexte où les matériaux de construction et les taux d’intérêt ne cessent de grimper.

«Il faut absolument voir comment on peut réussir à mieux soutenir les entrepreneurs, car actuellement, ils doivent charger plus cher de loyer pour rentabiliser leur investissement, donc c’est difficile de pouvoir offrir des logements abordables dans ce temps-là. Le gouvernement a une responsabilité là-dedans», soutient-il.

Infrastructures sportives et inflation

Qui plus est, l’UMQ demande un financement prévisible et durable

Stéphanie Lacoste et Daniel Côté au CNIMI. (Photo gracieuseté)

pour les infrastructures récréatives et sportives et un financement simplifié et flexible.

«De façon générale, il n’y pas de programme d’aide financière depuis 2019. Elles sont beaucoup de municipalités à avoir d’immenses besoins en ce sens. Dans le dernier programme, il y a eu pas moins de 1,6 milliard de dollars de demandes déposées alors que l’enveloppe était de 300 millions de dollars. Oui, il y a eu le plan hockey annoncé en début année, mais encore faut-il avoir des infrastructures de qualité pour le déployer. Donc, pour les arénas, entre autres, comme c’est le cas du centre Marcel-Dionne, on va avoir besoin d’un nouveau programme qui devra impérativement s’adapter aux priorités des autorités municipales. On va militer pour l’ensemble des projets et renouveler les demandes, dont celles de Drummondville.»

Par ailleurs, l’inflation ne frappe pas seulement les citoyens; les municipalités en souffrent également, fait savoir M. Côté. Le coût des contrats et les dépenses ne cessent d’augmenter alors que les revenus restent les mêmes, entraînant ainsi d’importantes répercussions sur les décisions, particulièrement pour les infrastructures.

«Ne pensons qu’au prix du carburant. Bien malgré nous, les municipalités en sont de grandes consommatrices, que ce soit pour le déneigement, l’entretien du réseau routier et la collecte des matières résiduelles. On parle de ça, mais on peut aussi parler d’asphalte dont le coût a augmenté de façon majeure. Bref, quand on regarde les coûts d’opération des municipalités, ç’a augmenté en flèche avec l’inflation et la surchauffe du marché de la construction. On espère une compensation, car on estime à un milliard de dollars les coûts supplémentaires que les municipalités devront assumer cette année en raison de l’inflation. Et on ne parle pas de l’augmentation des responsabilités qui vont aussi apporter d’autres frais», observe le président de l’UMQ.

Sommet

La semaine dernière, l’Union des municipalités du Québec (UMQ) a présenté près d’une vingtaine de recommandations en prévision de la campagne électorale. Elle tiendra un Sommet électoral, à Montréal, le 16 septembre, où l’ensemble des chefs des principales formations politiques seront présents pour exposer leurs priorités et leurs engagements envers le milieu municipal.

«Ce moment de la campagne électorale est particulièrement important. Plusieurs centaines d’élues et élus de toutes les régions y participeront et s’attendront que les partis politiques s’engagent fortement pour le milieu municipal, et ce, pour les quatre prochaines années. Pour nous, le Sommet jettera aussi les bases pour les négociations du prochain pacte fiscal», laisse entendre M. Côté.

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