BASEBALL. Le scénario n’est pas sans rappeler celui de l’an dernier. Après avoir amorcé la saison par une série noire de dix défaites, voilà que le Brock connaît ses meilleurs moments à l’approche des séries éliminatoires dans la Ligue de baseball majeur du Québec (LBMQ).
À leurs 14 dernières sorties, les Drummondvillois ont décroché huit victoires. Mine de rien, la troupe de Mathieu Audet montre désormais une fiche de 8 gains et 16 revers, ce qui constitue une amélioration par rapport à la saison dernière (dossier de 5-17).
Au cœur des succès du Brock depuis plusieurs années, le voltigeur Samuel Guilbert estime que ces moments difficiles traversés en début de campagne ont permis à ses coéquipiers de forger leur caractère.
«On a un groupe de joueurs qui est tissé très serré, a expliqué le vétéran de 29 ans. Après dix défaites, on aurait pu voir plus d’absences. On aurait pu voir des joueurs baisser les bras, mais on a été résilients. Notre noyau a continué de se présenter match après match, à l’extérieur comme à domicile. C’est drôle à dire, mais on a appris à perdre, à ne pas paniquer quand les choses vont mal. Aujourd’hui, ça porte fruit. Même si on perd 4-0 en cinquième manche, on a la conviction d’être encore dans le match.»
«Le baseball, c’est une question de momentum, a poursuivi Guilbert, qui dirige les Voltigeurs du Cégep de Drummondville. En début de saison, on n’était pas capables d’aller en chercher. Mais quand on a signé notre première victoire, puis qu’on a enchaîné avec une deuxième et une troisième, on a pris notre erre d’aller. C’est ce qu’on voulait : arriver en séries avec du momentum. Partout à travers la ligue, je pense qu’il n’y a pas grand monde qui veut nous affronter en première ronde. Notre équipe devient de plus en plus respectée.»
Avec six matchs à disputer en saison régulière, le Brock occupe toujours le cinquième et dernier rang du classement dans la division B45, mais est désormais impliqué dans une lutte avec le Cactus de Victoriaville (8-15) et du Big Bill de Coaticook (10-14). Rappelons que l’équipe détentrice de la troisième position s’évitera de participer à une série deux-de-trois en première ronde du tournoi éliminatoire.
«On vise la troisième place, mais on n’a pas le contrôle sur ce qui se passe ailleurs dans la ligue. On va faire confiance aux dieux du baseball. Peu importe le chemin qu’on va prendre en séries, on va se présenter sur le terrain avec la même approche qu’en saison régulière. On va vouloir gagner à tous les matchs», a résumé Samuel Guilbert.
Joueurs internationaux
Comme l’an dernier, le réveil du Brock semble coïncider avec l’entrée en scène du lanceur américain Chris Salamida.
«Quand Chris est sur le terrain, on joue tous avec plus de confiance. On sait qu’on n’aura pas besoin de mettre 15 points sur le tableau pour sortir de là avec la victoire. Il nous amène une belle énergie. Le plus prometteur en vue des séries, c’est qu’il a un bras élastique. Il veut lancer des manches», a affirmé Samuel Guilbert.
Débarquant tous deux de la NCAA, les Américains Justin Revels et Tyler Clark-Chiapparelli tirent également leur épingle du jeu depuis quelques matchs.
«C’est une ligue de frappeurs, mais Justin commence à s’ajuster. Même si tu as une bonne balle rapide, il faut que tu saches avoir du contrôle. Il ne faut rien laisser aux frappeurs adverses. Justin a appris de ça. C’est de bon augure pour les séries», a lancé Samuel Guilbert.
Quant à Clark-Chiapparelli, ses récents succès lui ont permis d’obtenir un essai avec les Aigles de Trois-Rivières, dans la Ligue Frontier. «Tyler nous amène beaucoup de vitesse, ce qu’on avait moins ces dernières années. Défensivement, il est l’un des meilleurs arrêts-cours de la ligue, et il n’est pas à négliger au bâton. Avec les Aigles, il a vécu une super belle expérience. C’est son objectif de jouer chez les professionnels. Les gars sont contents pour lui.»
Freiné par les Blue Sox
Sur une lancée de trois victoires, le Brock a été freiné par les Blue Sox (14-11), dimanche soir, à Thetford Mines. Le pointage était de 1-1 jusqu’en milieu de cinquième manche lorsque les locaux ont enfilé quatre points, en route vers une victoire de 7-1. Le Porto-Ricain Johnnuelle Ponce a notamment produit trois points grâce à un coup de circuit.
Les frappeurs du Brock ont été limités à huit coups sûrs par le vétéran Michel Simard. À sa deuxième présence dans la LBMQ, Martin Labrecque s’est de nouveau bien tiré d’affaire, notamment grâce à sa balle courbe.
«Martin nous a donné un départ de qualité. Encore une fois, Simard a été fumant. On a fait ce qu’on devait faire pour garder le match à notre portée, mais le match nous a glissé entre les doigts en sixième manche. Le circuit de Ponce nous a scié les jambes. On n’a pas été capables de répéter le magie du match précédent, mais on a compétitionné et on a joué un bon match de baseball», a relaté Samuel Guilbert.
Deux jours plus tôt, à Victoriaville, le Brock avait effectué une remontée pour vaincre le Cactus par la marque de 10-8 en prolongation. Tirant de l’arrière 6-1 en quatrième manche, les Drummondvillois ont créé l’égalité grâce à une poussée de cinq points en sixième manche avant de concrétiser leur victoire en neuvième manche.
«C’était un match crucial pour le classement. Victo nous avait dans les câbles, mais on a fait preuve de caractère. En prolongation, on a marqué contre Étienne Blanchette, qui est probablement leur meilleur lanceur», a fait remarquer Samuel Guilbert.
Le Brock avait amorcé cette séquence de trois parties sur la route en renversant le Big Bill par le pointage de 6-3. Auteur d’un match complet, le gaucher Chris Salamida a limité l’adversaire à cinq coups sûrs et un but sur balles, ne permettant qu’un seul point mérité.
«On a eu droit à un bon duel de lanceurs entre Chris Salamida et Alexandre Pharand. On a frappé des coups sûrs opportuns et on s’est sauvé avec une victoire importante», a raconté Samuel Guilbert.
Le Brock croisera le fer avec les Castors d’Acton Vale (15-8), dimanche, à compter de 19 h, au stade Jacques-Desautels.
«Ce repos de quelques jours va nous faire du bien, tant au niveau du mental que du physique. On va pouvoir se préparer pour dimanche. On a hâte de retrouver nos partisans. Dernièrement, on joue du bon baseball. On veut continuer sur notre lancée», a conclu Samuel Guilbert.
La saison régulière de la LBMQ doit se poursuivre jusqu’au 16 août.