DRUMMOND. Claude Hébert a aménagé à mains nues le sentier de Claude il y a 23 ans. Depuis, des centaines de randonneurs le parcourent beau temps, mauvais temps du côté de Saint-Majorique-de-Grantham. Au cours des derniers jours, la MRC de Drummond a retiré la signalisation du sentier, entraînant un lot de questions chez le principal intéressé.
«Je ne sais plus sur quel pied danser», a fait savoir Claude Hébert, le père de ce sentier de huit kilomètres longeant la rivière Saint-François.
Depuis qu’il le chouchoute, des affiches ont évidemment déjà été arrachées ou abîmées par les éléments, mais cette fois-ci, les choses sont différentes. Et M. Hébert s’inquiète pour la pérennité du sentier.
«Au début de juillet, toutes les affiches indiquant l’emplacement du sentier ont été enlevées. J’ai été très étonné de voir ça et je me demande pourquoi. Même les vis ont été retirées. Est-ce que c’est une façon de me dire que je n’ai plus ma place? Est-ce qu’une personne a décidé que cet endroit constitue un danger à cause du tracé ou de la présence des tiques? Le sentier fait partie du sanctuaire. J’aimerais que la nature reste comme elle est. Ce sentier est prisé par les amoureux du plein air», a rappelé le Drummondvillois.
Celui-ci a choisi de créer ce sentier après avoir connu des ennuis de santé. À travers les années, il n’a jamais cessé de l’entretenir, pelle à la main, bottes aux pieds. Pour son élaboration, il a travaillé des centaines d’heures totalement bénévolement. Certains passages longent la rivière de très près.
Son objectif était de permettre aux gens de connecter avec la Forêt Drummond à une époque où celle-ci souffrait d’un criant manque de financement et d’entretien général.
Responsabilité civile
Questionnée à propos du retrait de la signalisation du sentier, la présidente du comité du Parc régional de la MRC Drummond, Line Fréchette, a informé que la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ) a récemment autorisé la MRC de mener une évaluation du réseau actuel des sentiers.
«Comme propriétaire des lieux, la MRC doit s’assurer que les sentiers pédestres sont aménagés en respect des lois et règlements en vigueur, même s’ils existent déjà. Il a effectivement fallu enlever l’affichage pour une question de responsabilité civile. La prochaine étape obligatoire sera de faire une évaluation environnementale pour s’assurer que les sentiers respectent les milieux naturels, selon les normes en vigueur. Un appel d’offre a d’ailleurs été adopté au dernier conseil des maires (15 juin) de la MRC de Drummond pour la caractérisation environnementale», a-t-elle expliqué.
Si Mme Fréchette n’a aucune idée des exigences qui ressortiront de cette analyse quant à la protection des milieux humides, des bandes riveraines et autres, elle précise néanmoins que l’exercice permettra à la MRC de faire une évaluation technique, c’est-à-dire de cerner ce qu’il est nécessaire d’acccomplir pour aménager les sentiers en protégeant l’environnement sur la base de la sécurité.
«Au retour de la période des vacances, nous allons aussi planifier une rencontre avec M. Hébert pour en discuter», a terminé Line Fréchette.
