Une deuxième chance gagnante

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Par Cassandre Baillargeon
Une deuxième chance gagnante
Alexandra Pivin et l'équipe senior québécoise ont remporté la première place. (Photo : Gracieuseté)

HANDBALL. Alexandra Pivin et Jany Mailloux, athlètes au club de handball olympique de Drummondville, se sont récemment rendues au championnat américain. Pour les deux joueuses, une deuxième chance s’est offerte.

Jany Mailloux est gardienne de but pour l’équipe drummondvilloise depuis 2015. Habituellement membre de l’équipe québécoise depuis près de quatre ans, elle a manqué les sélections de l’équipe provinciale par un concours de circonstances. «Je me suis dit OK, tant pis pour moi. J’ai manqué ma chance, mais ce n’est pas plus grave», mentionne Mailloux.

Cette dernière a toutefois eu la surprise de recevoir un message de l’équipe de Boston qui avait besoin d’une gardienne de but une semaine avant le début du tournoi. « Il faut croire que tout arrive pour une raison, j’ai accepté les deux yeux fermés. Je me suis dit «let’s go, c’est une belle opportunité et il faut que je saute là-dessus»», souligne-t-elle.

Celle-ci se rappelle la frénésie qui a accompagné sa décision. «Je me rappelle qu’on me l’a proposé et qu’il fallait que j’aille faire mon passeport au plus vite. J’ai dû monter deux-trois fois à Québec pendant la même semaine pour le faire», se remémore en souriant celle qui a commencé son sport en sixième année, à l’âge de 11 ans.

Une fois arrivée au Michigan, Jany, qui avait fait la route avec les deux formations québécoises, est allée rejoindre l’équipe de Boston. La moitié des filles du club n’avaient pas joué ensemble depuis longtemps. Après une seule pratique avec sa nouvelle équipe, Mailloux affrontait dès le lendemain, la formation senior du Québec. «C’était hyper stressant», se souvient la Drummondvilloise qui a, pour la première fois, joué contre ses coéquipières de longue date.

Au final, l’équipe de Boston a terminé quatrième au classement. Bien que Mailloux était déçue d’avoir perdu la médaille de bronze dans les dernières secondes du match, aujourd’hui elle réalise que pour une équipe qui se connaissait à peine, c’était un résultat honorable. « On a vraiment formé une équipe en moins de trois jours, c’était agréable de voir à quel point on a été capable de mettre une chimie dans une équipe qu’on venait de créer», affirme la joueuse de 19 ans.

Jany Mailloux et l’équipe de Boston ont terminé quatrième au classement. (Photo: Gracieuseté)

Caressant le rêve de pratiquer son sport à l’étranger depuis plusieurs années, Mailloux ne sait pas ce que lui réserve le futur. Elle souhaite continuer avec l’équipe Québec le plus longtemps possible, mais ne ferme pas la porte aux opportunités possibles aux États-Unis ou en Europe. L’équipe de Boston lui a d’ailleurs proposé de revenir garder les buts lors du tournoi américain en 2023.

Alexandra Pivin

De son côté, Alexandra Pivin, originaire de Saint-Germain-de-Grantham, n’en était pas à ses premiers pas sur le terrain lors du tournoi au Michigan.

L’athlète de 24 ans performe avec les équipes québécoises depuis ses 14 ans ainsi qu’avec les équipes canadiennes depuis ses 15 ans. Pivin a même fait le saut chez les semi-professionnels en 2018 avec une équipe française de la division nationale 2.

Alexandra Pivin en action lors d’une compétition. (Photo: Gracieuseté)

Depuis son retour, l’étudiante en kinésiologie à l’Université de Sherbrooke jongle entre son sport et les études avec brio. Elle a récemment reçu une bourse de la Fondation Sport-Études pour son excellence académique et sportive.

Lors du tournoi qui avait lieu du 13 au 15 mai dernier, l’équipe québécoise senior, dont Alexandra fait partie, a remporté les grands honneurs. Pour Pivin, le tournoi s’est extrêmement bien passé, surtout qu’avant la pandémie, l’équipe s’était rendue au même tournoi et s’était classée troisième. «On était resté un peu sur notre faim par rapport à ça. On est donc arrivé avec une autre mentalité, une autre préparation. En l’espace de 5 rencontres, on a gagné tous nos matchs avec une différence d’à peu près 10. On est arrivé là avec le couteau entre les dents et on est reparti avec la première place», indique celle qui se prépare actuellement pour les prochaines qualifications québécoises et canadiennes.

Selon cette athlète expérimentée, le lien qui unit les joueuses entre elles a eu un impact considérable sur la victoire. «Je pense que la pandémie a fait que notre équipe au niveau provincial s’est vraiment plus rassemblé, malheureusement par Teams, mais on a vraiment pu se développer et ça a fait une grosse différence entre les deux années de championnat américain», relève-t-elle.

La deuxième équipe du Québec, classée dans la catégorie des moins de 23 ans, a terminé le tournoi en huitième position. La sœur d’Alexandra, Camila Pivin, ainsi que Celine Labonté et Gabrielle Pothier étaient de la formation. Ces trois athlètes évoluent également avec le club de handball olympique de Drummondville.

En plus de pratiquer son sport au niveau provincial et national, Alexandra a aussi percé les rangs des équipes québécoises masculines M15 et M16 en tant qu’entraineuse adjointe.

Bien que la handballeuse souhaite continuer à pratiquer son sport aussi longtemps que son corps lui permet, elle ne ferme pas la porte à une carrière d’entraineuse de haut niveau. «Je vois bien un futur que ce soit avec les équipes du Québec ou du Canada, étant donné que ça fait déjà quelques années que je coache, non seulement en sport-étude, mais aussi avec certaines équipes du club pour lesquelles je donne un petit coup de main», confie celle qui aimerait faire une maîtrise en thérapie du sport pour rester dans ce domaine.

D’ici là, le calendrier sportif d’Alexandra sera bien rempli si elle perce à nouveau les rangs des équipes provinciales et nationales. L’équipe canadienne devra se qualifier en octobre pour les jeux panaméricains alors que les deux qualifications pour les championnats du monde se dérouleront à la fin de l’année 2022 et au début de 2023.

Le tournoi américain est habituellement réservé aux équipes des États-Unis. Le Québec a toutefois fait une demande pour y participer. 

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