Assurance-emploi : le député Champoux contraint de référer des gens au Comptoir alimentaire

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Par Lise Tremblay
Assurance-emploi : le député Champoux contraint de référer des gens au Comptoir alimentaire
Martin Champoux, député de Drummond à la Chambre des communes. (Photo : Gracieuseté)

DRUMMOND. Des dizaines de familles de la région attendent depuis plusieurs mois leurs chèques d’assurance-emploi, une situation que dénonce vivement le député de la circonscription de Drummond à la Chambre des communes, Martin Champoux.

Partout en province, les bureaux de députés sont inondés d’appels de demandeurs d’assurance-emploi, qui piaffent d’impatience.

«Ça crée des situations vraiment épouvantables, affirme M. Champoux. Localement, on essaie d’aider entre autres une jeune mère de famille, qui est sans emploi depuis la fin de l’automne. Elle n’a pas encore reçu de chèque d’assurance-emploi. Elle a passé un temps des Fêtes sans argent et son dossier n’est toujours pas réglé alors qu’on est rendu en février. Il y en a plusieurs comme elle, comme ce monsieur qui a fait sa demande d’assurance-emploi en décembre dernier. Il y a eu une fraude dans son dossier. Il a un loyer et une pension alimentaire à payer. Il a dû emprunter de l’argent. Il s’est fait répondre par l’agent de Service Canada et que son cas n’était pas prioritaire et qu’il valait mieux qu’il se trouve un emploi. Humainement, c’est épouvantable ce que vivent ces gens.»

Au bureau du député fédéral, on tente par tous les moyens de trouver des solutions pour ces gens, mais les employés font face à un mur à chaque fois.

«On arrivait généralement à faire accélérer les dossiers, mais là, notre travail consiste malheureusement aussi à diriger les gens vers d’autres ressources comme le Comptoir alimentaire Drummond. Il y a tellement un gros nœud qu’on n’arrive pas à régler des cas individuels. On en réfère beaucoup pour que les gens aient accès à un panier de provisions en attendant. Plusieurs vivent actuellement de la précarité», insiste-t-il.

Lorsque des gens tentent de joindre eux-mêmes des agents à Service Canada, ils se font demander de prouver l’état de leurs finances, ce qui ajoute à l’insulte.

«Ce sont les prestataires qui doivent prouver leur détresse financière. Ça n’a aucun bon sens! Ensuite, un agent juge si la situation de la personne, telle que rapportée, mérite d’être mise en traitement prioritaire. C’est complètement humiliant pour les citoyens», s’indigne le député Champoux, qui rappelle que la caisse de l’assurance-emploi est constituée de contributions des travailleurs.

Cette semaine, les bloquistes entendent talonner le gouvernement de Justin Trudeau pour que les 108 000 demandes en attente à travers le pays soient prises en charge rapidement. Ils espèrent aussi être en mesure de donner des réponses à la population qui patiente tant bien que mal.

«À présent, on ne réussit pas à avoir de réponse sur ce qu’ils sont en train de faire. La seule chose que le gouvernement dit, c’est qu’il est en train d’embaucher 1 500 fonctionnaires de plus. On est en pénurie de main-d’œuvre. Je me demande bien où il va trouver ces gens-là», s’est questionné Martin Champoux.

En attendant, les personnes qui sont en attente de prestations d’assurance-emploi – et qui ont besoin d’aide – sont invitées à joindre le bureau du député fédéral en composant le 819 477-3611 ou en écrivant un courriel à l’adresse suivante : martin.champoux@parl.gc.ca.

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