Le maire de Saint-Félix-de-Kingsey démissionne

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Par Marilyne Demers
Le maire de Saint-Félix-de-Kingsey démissionne
Roger Leblanc. (Photo : Gracieuseté)

POLITIQUE. Le maire de Saint-Félix-de-Kingsey, Roger Leblanc, quitte ses fonctions. Il a remis sa lettre de démission aux membres du conseil municipal lundi.

Roger Leblanc, qui en était à son premier mandat à la mairie, dénonce un «climat politique malsain et toxique». «Ça ne correspond pas à mes valeurs. Dans un contexte comme ça, je n’ai aucun intérêt à poursuivre. J’avais beaucoup d’ambition. Malheureusement, je n’ai pas pu les mettre en place et les partager. J’ai décidé de me respecter», explique-t-il.

À Saint-Félix-de-Kingsey, le conseil a été formé par acclamation le 1er octobre et n’a nécessité aucune élection municipale. Quatre élus ont conservé leur poste et trois autres, dont le maire, se sont joints à eux.

Lors de son entrée en poste, le maire dit avoir remarqué que certains élus s’ingéraient dans les décisions de l’administration, faisant ainsi fi du règlement municipal sur l’éthique et la déontologie. Il est intervenu afin de rappeler les rôles respectifs de chacun au sein de l’appareil municipal.

«La conséquence que ç’a eue, c’est que j’ai possiblement enlevé du pouvoir à certains élus qui sont très interventionnistes et qui le sont encore dans la gestion administrative de la municipalité. Ça cause de plus en plus de problèmes. On fait du surplace. On n’avance pas; on recule en fonction des agissements de certains élus», soutient-il.

D’ailleurs, M. Leblanc déplore que certains membres du conseil municipal aient refusé de participer aux quatre cours de formation sur le fonctionnement municipal recommandés par le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation et la Fédération québécoise des municipalités (FQM), s’étant plutôt inscrits au seul cours obligatoire.

Solutions
En décembre, Roger Leblanc dit avoir tenté de trouver des solutions pour améliorer le climat de travail. «Je voyais qu’on s’enlisait dans des relations qui n’étaient pas agréables. J’avais même informé les élus que j’allais faire des recherches pour trouver des solutions. On a donné un mandat à une firme de consultants en décembre dernier qui nous a accompagnés dans un plan de redressement des relations de travail. Malheureusement, on n’a pas encore les conclusions et les recommandations», fait savoir le maire.

Entre temps, la directrice générale de la municipalité a démissionné. «Depuis, on n’a personne qui assume l’intérim et le processus de recrutement n’est pas amorcé. J’ai tenté de soumettre rapidement des options, de faire des démarches auprès de la FQM et de deux firmes de recrutement à Drummondville pour accélérer le processus. Malheureusement, je n’ai pas eu de retour de certains élus là-dessus. On est dans un immobilisme», mentionne-t-il.

Selon lui, cette démission s’ajoute à une longue liste de départs. «Depuis huit ans, il y a plusieurs départs : quatre directrices et directeurs généraux, un directeur du service de voirie, deux réceptionnistes et deux assistantes à la comptabilité, énumère-t-il. Il faut se poser des questions. Pourquoi, en huit ans, il y a eu autant de départs au sein de l’administration?Pour moi, c’est un témoignage fort.»

Déception
Travaillant dans le secteur municipal depuis plus de 26 ans, Roger Leblanc en était à sa première expérience en politique, laquelle lui laisse un goût amer. «Je suis déçu. J’avais beaucoup de motivation. Je ne connaissais pas nécessairement le climat politique qu’il y avait auparavant. J’ai été confronté à ça. J’ai aussi un sentiment d’abandon envers l’équipe administrative qui travaille très fort. Je voulais tellement améliorer Saint-Félix à partir des idées que j’avais. Cependant, à titre de maire, je m’aperçois que ce n’est pas possible», se désole-t-il.

Roger Leblanc n’écarte pas la possibilité d’interpeler le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation ainsi que la Commission municipale du Québec. «Quand je me suis présenté, j’avais dit que je serais transparent avec les citoyens. Je le suis encore aujourd’hui. Je pense qu’un maire a un devoir d’honnêteté et de transparence envers la collectivité. C’est important de dire aux citoyens ce qui se passe au niveau politique», soutient-il.

Le conseil municipal devra désigner la personne qui assumera les fonctions par intérim. Pour être effective, la démission de Roger Leblanc doit être présentée en séance publique. Une séance extraordinaire est prévue le 31 janvier.

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