Éric Castonguay, le hockeyeur globe-trotteur

Éric Castonguay, le hockeyeur globe-trotteur
Éric Castonguay évolue avec le HC Sierre, en deuxième division suisse, depuis maintenant trois saisons.

HOCKEY. En se baladant aux quatre coins de l’Amérique du Nord et de l’Europe, le hockeyeur professionnel Éric Castonguay est devenu sans trop le vouloir un grand ambassadeur de Drummondville.

Né à l’ombre du Centre Marcel-Dionne, mais ayant grandi à Granby, l’attaquant de 34 ans se prépare à couronner une solide carrière qui l’a mené des deux côtés de l’océan Atlantique. Après avoir traîné son baluchon dans les ligues mineures aux États-Unis, le hockeyeur a fait le saut sur le Vieux Continent il y a une dizaine d’années.

Précédé par sa fiche sur le fameux site spécialisé «Elite Prospects», Éric Castonguay est souvent présenté comme un Canadien originaire de Drummondville, au Québec.

Éric Castonguay a également évolué en Suède pendant quatre saisons. (Photo gracieuseté)

«C’est bien là que je suis né, comme mes deux sœurs et mon frère quelques années avant moi, mais quand nos parents ont décidé de déménager, j’avais seulement huit ou neuf mois, raconte Éric Castonguay. Je connais quand même bien la ville, parce que durant mon hockey mineur avec l’Avalanche de Bromont, on affrontait souvent des équipes de Drummond.»

Au terme de son stage junior avec les Maineiacs de Lewiston, avec lesquels il a d’ailleurs remporté la coupe du Président en 2007, Éric Castonguay a amorcé sa carrière professionnelle dans la ECHL et la Ligue américaine. Après avoir fait le saut en France, où il a aidé les Dragons de Rouen à être couronnés champions de la Ligue Magnus en 2013, il s’est établi en Norvège, puis en Suède pendant quelques saisons. Depuis trois ans, l’athlète globe-trotteur défend les couleurs du HC Sierre, dans la deuxième division du hockey suisse.

«Je me considère vraiment chanceux de pouvoir vivre cette expérience incroyable. Comme tous les jeunes hockeyeurs québécois, je rêvais d’atteindre la Ligue nationale. J’ai essayé pendant quelques années, mais quand j’ai vu que ça ne fonctionnait pas, j’ai décidé de tenter ma chance en Europe. Je n’ai jamais regretté mon choix», exprime-t-il.

Éric Castonguay se décrit comme un joueur complet. En 32 parties cette saison, le centre de 6 pieds, 1 pouce et 192 livres revendique 28 points, dont 7 buts.

Éric Castonguay. (Photo : HC Sierre)

«Mon style de jeu se compare à celui de Sean Couturier, que vous connaissez bien à Drummondville. Je suis capable d’être efficace partout sur la patinoire. En début de carrière, j’étais plus offensif, mais au fil des ans, j’ai développé une force pour contrer les meilleurs joueurs adverses. C’est un rôle que j’apprécie beaucoup, surtout depuis que je suis arrivé en Suisse», explique celui qui s’est vu confier un titre d’assistant-capitaine.

«J’ai toujours été un athlète fier et qui montre l’exemple aux plus jeunes. Je pense que le club a vu ça en moi et c’est pourquoi on m’a donné ce rôle.»

Avec une fiche de 15-15-0-2, le HC Sierre occupe le septième rang du classement général. La deuxième division suisse compte 11 clubs.

«On forme une équipe assez jeune, même si on a quelques joueurs d’expérience. On est un petit marché qui fonctionne avec l’un des plus petits budgets de la ligue. Il y a de grosses différences avec certaines équipes plus riches. On réussit à connaître de bonnes saisons, mais c’est difficile de viser un championnat», souligne Éric Castonguay, qui occupe l’un des deux casiers de joueurs étrangers avec l’attaquant québécois de 26 ans Anthony Beauregard.

Une famille internationale

Outre une qualité de vie exceptionnelle et des paysages magnifiques qu’il peut contempler même de son salon, Éric Castonguay identifie les voyages de courtes distances parmi les principaux avantages du hockey en Suisse.

«Notre plus long déplacement pour aller jouer un match, c’est trois heures et demie. Chaque soir, je reviens donc coucher à la maison. C’est très différent du hockey en Amérique du Nord», fait-il observer.

La famille Castonguay en Suisse. (Photo gracieuseté)

Car pour Éric Castonguay et sa conjointe Janika Pouliot, l’expérience du hockey européen se vit en famille. Nés en Norvège, au Canada et en Suisse respectivement, les trois garçons du couple sont âgés de 7 ans, 4 ans et 5 mois. L’influence scandinave se reconnaît facilement dans les prénoms de Henrik, Niklas et Mattias.

«On est très fiers de notre famille. On se sent choyés. Ce sont tellement de belles expériences pour nos enfants. Ils fréquentent l’école en français et ils ont obtenu leur première licence de hockey en Suisse. On voyage beaucoup. On découvre de beaux pays et d’autres styles de vie. On a fait de belles rencontres un peu partout en Europe. Il y a tellement de souvenirs qu’on va garder avec nous. Tout ce qu’on a vécu ces dernières années, ça n’a pas de prix», confie Éric Castonguay.

Chaque été, sauf l’an dernier en raison de la pandémie, la famille revient également visiter ses proches dans la région de Saint-Hyacinthe. Même loin des patinoires, le hockey demeure au centre des conversations étant donné les liens familiaux de Janika. Alors que son père, Mario Pouliot, a longtemps dirigé des équipes dans la LHJMQ, son frère Raphaël est recruteur pour les Golden Knights de Las Vegas. Quant à son oncle Robert, il est préposé à l’équipement chez les Voltigeurs.

La famille Castonguay s’est agrandie il y a quelques mois. (Photo gracieuseté)

Savourant pleinement les dernières années de sa carrière, Éric Castonguay envisage d’accrocher ses patins au terme de son contrat, qui est valide jusqu’à la fin de la prochaine saison.

«Avec l’âge, je n’ai pas le choix d’y penser. Les joueurs de mon âge sont très rares en Suisse. Chose certaine, j’aimerais rester dans le hockey après ma carrière de joueur. Je suis intéressé par tout ce qui touche au coaching et au recrutement, mais reste à voir si ce sera en Europe ou en Amérique du Nord», exprime-t-il en guise de conclusion.

Partager cet article