Les signalements de harcèlement et d’incivilité en hausse au CIUSSS

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Par Cynthia Martel
Les signalements de harcèlement et d’incivilité en hausse au CIUSSS
Sept se sont conclus par une enquête administrative, car ils répondaient aux critères de la loi. (Photo : Deposit)

TRAVAIL. Le nombre de signalements reçus en lien avec une situation de civilité, de harcèlement ou de violence au sein des installations du CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec a augmenté la dernière année alors que les plaintes diminuaient depuis quatre ans.

Entre le 1er avril 2020 et le 31 mars 2021, 79 dossiers ont été traités par rapport à 63 l’année précédente. De ce nombre, sept se sont conclus par une enquête administrative, car ils répondaient aux critères de la loi.

«Sept enquêtes ont été instituées, ce qui est plus que dans le passé, et une seule a été fondée», a soulevé Antranik Hadoyan, directeur des ressources humaines, communications et affaires juridiques au CIUSSS MCQ, à l’occasion de la dernière séance du conseil d’administration tenue le 2 novembre.

Les personnes concernées par les signalements ne s’étant pas conclus par une enquête ont néanmoins reçu un accompagnement en résolution de situation conflictuelle.

Le président par intérim du CA, Michel Larrivée, est intervenu en posant cette question : Est-ce que les dossiers se résolvent à la satisfaction des plaignants?

«C’est une bonne question M. le président. Est-ce que c’est résolu à la satisfaction de tous? Je l’espère. (…) Habituellement, lorsqu’il y a accompagnement, ne s’ensuivent pas d’autres plaintes», a répondu M. Hadoyan.

Ce dernier a également noté six signalements pour lesquels il y a eu des manquements à la politique sur la promotion de la civilité et prévention du harcèlement et de la violence en milieu de travail.

«Il y a donc eu des plans d’action mis en place».

À ses dires, le contexte entourant la pandémie a mené à l’augmentation de ces signalements.

«Ce qui peut expliquer la raison de cette augmentation, selon les enquêtes, c’est que la situation de la COVID a créé beaucoup de tension entre collègues, de stress et d’incertitudes», fait-il valoir.

Une membre indépendante du CA, Michèle Laroche, a toutefois soulevé un point : «Je ne serais pas surprise qu’on maintienne le même taux et que ça ne soit pas en soit un mauvais signe, parce que ma perception est qu’il y a une tolérance moins grande et une compréhension plus juste du fait qu’il ne faut pas accepter ça. Je trouve qu’au-delà de la COVID, il y a un mouvement de société de ne pas accepter l’inacceptable.»

M. Hadoyan a abondé dans le même sens : «Vous avez raison. Le fait qu’il y ait plus de signalements, ça peut aussi vouloir dire que les gens comprennent mieux les limites de ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas. C’est une façon positive de voir la situation».

Prévention

Devant cette situation, la direction prévoit renforcer les actions de prévention.

«On sait que c’est payant. Il y aura très prochainement sur intranet une section destinée à la promotion de la civilité entre collègues avec des outils de référence. On croit qu’en donnant à nos gestionnaires les outils nécessaires et en faisant de la prévention auprès de nos employés, nous serons en mesure de donner un effet positif au sein de notre organisation», estime le directeur des ressources humaines.

L’accompagnement personnalisé auprès des gestionnaires se poursuit au besoin. Qui plus est, des formations en ligne seront offertes sur le harcèlement sexuel et psychologique de même que des ateliers de formation sur la gestion de conflits et des écarts.

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