CIUSSS MCQ : de moins en moins de plaintes en milieu de travail

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Par Cynthia Martel
CIUSSS MCQ : de moins en moins de plaintes en milieu de travail
(Photo : Deposit)

TRAVAIL. Depuis quatre ans, le nombre de signalements reçus en lien avec une situation de civilité, de harcèlement ou de violence au sein des installations du CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec tend à diminuer. Bien que l’objectif de l’établissement soit tolérance zéro à l’égard de ces comportements, de petits pas sont faits chaque jour, notamment grâce à une politique mise en place.

Entre le 1er avril 2019 et le 31 mars 2020, 63 signalements ont été reçus. Cela représente une minime augmentation par rapport aux 60 dossiers traités l’année précédente.

«Oui, il y a une légère augmentation, mais le nombre d’employés a augmenté aussi et ça continue. Par exemple, depuis un an, plus de 5000 personnes se sont jointes à nos équipes. Le chiffre absolu augmente, mais relativement, on peut dire qu’il diminue si l’on se fie à la proportion plaintes-employés», fait valoir Jean-François Equilbec, directeur des ressources humaines, des communications et des affaires juridiques au CIUSSS MCQ. «Ceci étant, il faut toujours travailler en amont et pour moi, c’est un objectif de tous les instants».

D’ailleurs, selon lui, la diminution des plaintes n’est pas étrangère à la gestion préventive des situations conflictuelles.

«Avant d’en arriver à un signalement, on essaie toujours de discuter et de régler la situation. Il y a également beaucoup de sensibilisation qui est faite par l’entremise de différentes actions», indique-t-il.

Au 30 septembre 2020, six mois après le début de l’année financière du CIUSSS MCQ, le département des ressources humaines du CIUSSS avait reçu 36 dossiers.

(Gracieuseté CIUSSS MCQ)

Chaque année, le harcèlement psychologique se situe en tête des gestes allégués par les plaignants. Viennent ensuite l’incivilité et les conflits. Le harcèlement sexuel représente environ 2 % des plaintes. Entre le 1er avril et le 30 septembre 2020, deux dossiers pour violence physique ont atterri sur le bureau des ressources humaines. Par souci de confidentialité, très peu d’information est dévoilée sur les dossiers. Il est toutefois permis de savoir qu’une faible proportion de signalements se conclut par une enquête. De fait, sur les 63 signalements reçus en 2019-2020, quatre d’entre eux ont nécessité une enquête administrative, car ils répondaient aux critères de la loi. «Le résultat de ces enquêtes a révélé la présence de harcèlement dans deux signalements, pour lesquels des mesures administratives ou disciplinaires appropriées ont été mises en place. Pour les deux autres signalements, il n’y avait pas présence de harcèlement, mais des manquements à la Politique [de promotion de la civilité et prévention du harcèlement et de la violence en milieu de travail] ont été constatés. Un plan d’action a été mis en place pour traiter les situations et éviter qu’elles ne se reproduisent», est-il expliqué dans le rapport du service des ressources humaines du CIUSSS MCQ obtenu en vertu de la Loi sur l’accès à l’information.

En ce qui concerne les dossiers traités au 30 septembre 2020, seulement trois des 36 faisaient l’objet d’une enquête.

Les personnes concernées par les dossiers ne s’étant pas conclus par une enquête ont néanmoins reçu un accompagnement en résolution de situation conflictuelle.

Soulignons d’ailleurs que depuis l’adoption en 2016 de la Politique de la promotion de la civilité et prévention du harcèlement et de la violence en milieu de travail, la majorité des signalements ont été traités de façon préventive par un accompagnement de l’employé ou du gestionnaire, sans qu’une enquête soit requise.

En analysant les statistiques, M. Equilbec estime que les climats de travail dans les différents établissements du CIUSSS sont généralement sains et que la situation s’améliore constamment.

«Je dirais que ça va quand même bien, qu’il y a une amélioration, mais l’objectif est toujours zéro. C’est comme les accidents de travail, on vise toujours le zéro, mais malheureusement, il y a des situations qui nous demandent d’aller plus loin», soutient-il.

En terminant, M. Equilbec fait savoir que la politique sera revue dans les prochaines semaines afin d’intégrer la notion de violence et de harcèlement provenant des usagers et d’intervenants externes.

«On souhaite que la politique vise également la clientèle, les intervenants externes et fournisseurs. Par exemple, ça ne serait pas acceptable de voir un intervenant externe avoir des comportements irrespectueux pouvant constituer du harcèlement et de ne pas pouvoir intervenir», précise-t-il.

 

Portrait des dernières années

Année de référence Signalements Enquêtes Enquêtes fondées
2019-2020 63 4 2
2018-2019 60 3 1
2017-2018 68 11 5
2016-2017 76 8 3
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