Marie Hébert arbitrera la boccia aux Jeux paralympiques

Marie Hébert arbitrera la boccia aux Jeux paralympiques
Marie Hébert a été sélectionnée pour arbitrer la discipline de la boccia lors des Jeux paralympiques de Tokyo. (Photo : Boccia Canada)

BOCCIA. Il n’y a pas qu’Élodie Tessier qui représentera la région de Drummondville lors des Jeux paralympiques de Tokyo. Marie Hébert prendra part à l’événement comme arbitre dans la discipline de la boccia.

C’est un peu par hasard que Marie Hébert a été parachutée dans le monde de la boccia. À titre de kinésiologue au centre de réadaptation physique Interval, la Drummondvilloise s’est impliquée en tant que responsable de la délégation du Centre-du-Québec lors du Défi sportif AlterGo, qui rassemble chaque année des athlètes vivant avec des limitations fonctionnelles.

Marie Hébert. (Photo : Boccia Canada)

«C’est là que tout a commencé, a raconté la femme de 43 ans. J’ai été approchée par l’organisation pour être gérante d’un site de compétition, celui de la boccia. Comme je connaissais peu le sport, on m’a conseillé de suivre un cours d’arbitrage. Mon but était simplement d’obtenir de l’information sur ce sport, mais je suis vite tombée dedans! On s’amuse à dire que je suis un produit du Défi sportif… et c’est un peu vrai.»

D’abord arbitre de niveau provincial, Marie Hébert est rapidement devenue officielle sur la scène nationale en 2012. Soutenue par Boccia Canada, elle a réussi le cours pour devenir arbitre à l’échelle internationale en 2017, à Kansas City. Puis, il y a quelques mois, elle a été sélectionnée pour arbitrer aux Jeux paralympiques.

«Ça a été très rapide. Mon but a toujours été de devenir arbitre internationale, mais je ne pensais pas que ça arriverait aussi tôt dans ma carrière. Aller aux Jeux paralympiques non plus! C’est une belle surprise. Je visais plutôt les Jeux de 2024», a exprimé celle qui a notamment arbitré lors des Jeux parapanaméricains disputés à Lima, au Pérou, en 2019.

Un sport fascinant

Sport dédié aux personnes en fauteuil roulant, notamment celles qui vivent avec la paralysie cérébrale, la boccia emprunte certains éléments à la pétanque et au curling. Dans ce jeu complexe et technique, les joueurs doivent combiner un haut degré de coordination physique et de prévoyance mentale.

«C’est un sport de précision et de stratégie qui nécessite beaucoup de concentration. Ma position d’arbitre me permet de voir les athlètes de très près, a lancé Marie Hébert. Je trouve ça fascinant de voir des athlètes avec parfois si peu de capacités physiques être capable de faire de si grandes choses en termes de précision et de stratégie. Ça m’impressionne toujours beaucoup.»

Alexandre Lemaire, de la région du Centre-du-Québec, en action lors des Jeux du Québec disputés à Québec en 2019. (Photo d’archives, Marcel Bougie)

«Physiquement, les athlètes doivent être capables de relaxer leurs muscles avant de lancer, a ajouté la kinésiologue. Ils doivent apprendre à rester en contrôle de leurs émotions.»

Sur le terrain, l’arbitre de boccia est appelé à gérer la partie et à prendre des décisions conformément aux règlements de la fédération internationale.

«J’aime bien occuper le rôle de gardien du jeu, a fait valoir Marie Hébert. Ça prend beaucoup de rigueur et de discipline pour faire appliquer les règlements. Certains sont en lien avec le comportement, alors il y a parfois des zones grises. Il faut être concentrée à 100 % sur le jeu en tout temps. On ne peut pas se permettre de regarder ailleurs.»

Intégrée au programme paralympique en 1984 et pratiquée dans plus de 50 pays, la discipline de la boccia demeure méconnue auprès du grand public. «Ça attire moins les regards. C’est moins spectaculaire que la course ou la natation, où il y a beaucoup d’action, mais c’est tellement extraordinaire ce que les athlètes peuvent accomplir avec ces balles-là. C’est vraiment un sport qui gagne à être connu», a affirmé l’arbitre originaire de Granby, qui demeure à Drummondville depuis 20 ans.

En raison de la pandémie, ces Jeux représentent la première affectation de Marie Hébert en plus de 18 mois.

Marie Hébert est arbitre internationale depuis 2017. (Photo : Boccia Canada)

«Avec l’absence de spectateurs et tous les protocoles reliés à la COVID, ce ne seront pas des Jeux ordinaires, mais j’ai vraiment hâte. Je vais arbitrer les meilleurs athlètes de boccia au monde. Je ne peux pas demander mieux! Ce sera une super belle expérience», a conclu celle dont la marraine Francine Laforce a agi comme officielle en ski de fond lors des Jeux olympiques et paralympiques de Vancouver en 2010.

Marie Hébert s’envolera vers le Japon le 24 août. Les compétitions de boccia débuteront quatre jours plus tard. Quatre athlètes canadiens seront en action à Tokyo. Selon les experts, le pays possède de bonnes chances de décrocher une médaille dans cette discipline.

Un sport technique et stratégique

Disputé sur un terrain de jeu long et étroit, un match de boccia comporte quatre manches. Les joueurs envoient des balles en cuir aussi près que possible de la balle cible, aussi appelée «cochonnet». Chaque équipe a six balles (rouges ou bleues) par manche avec lesquelles elle essaie de marquer des points. L’équipe dont les balles se rapprochent le plus du cochonnet une fois toutes les balles jouées marque. En cas d’égalité à l’issue de la dernière manche, une manche décisive est jouée. La boccia peut se jouer en simple, en double ou par équipe. (Sources : Boccia Canada et Comité paralympique canadien)

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