Une cégépienne témoigne des impacts de la grève sur sa réalité

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Par Emmanuelle LeBlond
Une cégépienne témoigne des impacts de la grève sur sa réalité
Le Cégep de Drummondville. (Photo : Archives)

TÉMOIGNAGE. Le personnel de soutien des cégeps affilié à la FEESP-CSN participera à trois jours de grève du 19 au 21 mai. En réaction à la nouvelle, une étudiante du Cégep de Drummondville a voulu prendre la parole pour dénoncer les impacts de la grève sur sa réalité.

L’étudiante du Cégep de Drummondville, Audrey, termine son parcours collégial dans quelques jours. Ses examens finaux sont prévus pour la semaine prochaine. Récemment, la finissante a reçu un courriel qui l’a déstabilisé, apprenant la tenue de la grève du 19 au 21 mai.

Cette dernière a été habitée par une gamme d’émotions. «C’est la troisième grève qui va avoir cette session-ci. À la première grève, je ne trouvais pas ça le fun, mais on était à la mi-session. On ne voyait pas les conséquences tout de suite. Cette semaine, il y en a eu une deuxième jeudi. À cause de ça, il y a eu de la théorie qu’on n’a pas eue pour l’examen. Il a fallu visionner le cours nous-même, sans les explications du prof», raconte-t-elle.

«Quand ils ont annoncé les trois journées de grève, je ne peux pas dire à quel point j’étais en colère. J’étais tellement fâchée. Mon premier réflexe a été de répondre au message des affaires étudiantes. Je leur ai dit qu’on était plus capable de subir ces grèves», complète celle qui se dit déçue de la réponse transmise par l’établissement scolaire.

Jusqu’à la semaine prochaine, l’étudiante est plongée dans l’incertitude. «Présentement, ce n’est pas sûr d’avoir une grève. On va avoir la confirmation de matin même, soutient-elle. Ça fait environ un mois qu’on sait nos dates d’examen. La première chose qu’on se fait dire quand on entre dans nos cours, c’est de regarder le calendrier scolaire et d’être disponible jusqu’à la dernière journée d’examen, ce qu’on a tous fait.»

En cas de grève, les examens finaux seront annulés et possiblement reportés. «On est tanné que ce soit nous qui vivons les conséquences de ces grèves-là. C’est ma dernière semaine de Cégep à vie. J’entre à l’université l’an prochain et je commence à travailler la semaine d’après à temps plein, à deux emplois. Si ma semaine d’examen n’est pas cette semaine, ça déplace tellement de choses plus tard, alors que je n’ai pas décidé de faire partie de ce débat-là», affirme-t-elle.

Une accumulation

Audrey avoue que les étudiants ont plusieurs frustrations accumulées et la troisième grève de la session représente la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. «C’est une accumulation avec la COVID aussi. Sur l’ensemble de mes deux années d’étude, j’ai suivi une session au Cégep et toutes les autres ont été à distance. Je connais beaucoup de gens qui ont lâché le Cégep à cause de ça. Ceux qui sont restés ont fait énormément d’efforts pour rester motivés et faire les travaux. J’ai juste hâte que ça finisse pour passer à la prochaine étape», exprime-t-elle.

Dans tous les cas, elle veut tout de même souligner son support pour les enseignants, les professionnels de l’éducation et le personnel de soutien qui sont actuellement en période de négociation. «Je comprends qu’ils n’ont pas de bonnes conditions. On les appuie là-dedans, mais on n’a pas le goût de se faire prendre comme des moyens de pression. On est plus que ça.»

Rappelons que les enseignants ont participé à deux journées de grève jusqu’à présent. La première s’est déroulée le 30 mars et la deuxième le 13 mai. Leur convention collective est échue depuis environ un an.

Quant au personnel de soutien des cégeps affilié à la FEESP-CSN, ils ont annoncé trois journées de grève pour manifester contre le blocage des négociations. Le Syndicat des employé(e)s de soutien du Cégep de Drummondville est d’ailleurs concerné.

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