MASQUE. Depuis le 8 avril, le port du masque ou du couvre-visage est devenu obligatoire lors des activités extérieures entre personnes qui demeurent à des adresses différentes dans les zones orange et rouge. Cette nouvelle mesure vient jeter une douche d’eau froide sur les clubs sportifs de la région qui doivent revoir leur proposition d’activités.
Chez Zone Course, la copropriétaire, Martine Deschênes, a confirmé que les activités de course à pied sont annulées jusqu’à nouvel ordre. «On va attendre que ça revienne à la normale. On avait déjà réduit nos sessions de 10 à trois semaines tout en respectant les directives de la Santé publique. C’était seulement notre deuxième session de trois semaines et on doit déjà arrêter. Je ne suis pas certaine qu’on pourra les reprendre cet été», s’est désolée Mme Deschênes. Elle conserve l’espoir de reprendre les courses en groupe à l’automne si la situation le permet.
Lors de la pratique de la course à pied, Martine Deschênes convient que le port du masque peut devenir un irritant. «À la course, il faut quand même avoir beaucoup d’air. En hiver, ça aurait pu être différent, mais en été, il risque de faire bien trop chaud», a-t-elle signifié.
Ces annulations ont assurément causé de la déception chez les joggeurs, qui étaient, en moyenne, une vingtaine par groupe à venir courir avec le club monté par Zone Course. «C’est sûr que les gens étaient déçus, mais ils sont compréhensifs. Ce sont des groupes qui se connaissent depuis longtemps. C’est vraiment une ambiance agréable en groupe, les gens se motivent et s’encouragent. Je crois que les gens l’auraient mis si on avait poursuivi, mais on n’avait pas vraiment le choix», a-t-elle poursuivi.
Des questionnements
Le Club cycliste Drummond (CCD) n’a pas encore rendu de décision officielle quant à sa saison de vélo qui doit s’amorcer en mai. «Le conseil d’administration évalue actuellement comment nous pourrons entreprendre notre saison. Il manque encore beaucoup d’informations de la part de la Santé publique pour pouvoir rendre la meilleure décision possible», a commenté Jonathan Grondin, président du club. Le club attend aussi que la Fédération québécoise des sports cyclistes prenne position et effectue ses recommandations.
Les membres du conseil d’administration ont prévu se rencontrer dans la prochaine semaine pour rendre une décision. «Même nos membres nous écrivent pour nous demander ce qu’on entend faire. Avant de leur donner des directives claires, on veut avoir tous les détails», a indiqué M. Grondin.
Le CCD envisage la possibilité de décaler le début de sa saison, mais aucune décision officielle n’a encore été prise. «Il faut penser à toutes les options, mais il y a plusieurs impondérables à gérer. Notre priorité reste la sécurité de nos membres autant sur la route qu’au niveau de leur santé en général. Si on ne peut pas offrir une saison qui va garantir la sécurité de tout le monde, on va la repousser», a avisé Jonathan Grondin. Le CCD circule en peloton de 12 cyclistes maximum lors de ses activités.
Une population partagée
L’auteur de ces lignes s’est rendu à la Promenade Rivia, jeudi midi, afin de sonder les citoyens sur leur réaction quant à cette nouvelle décision entourant le port du masque. Plusieurs personnes rencontrées sur place ont exprimé comprendre les motivations derrière cette nouvelle mesure et d’autres ont signifié leur mécontentement.
«Comment le virus peut-il être transmis à l’extérieur?, s’est questionné Francine Jean. Je respecte toutes les mesures, mais celle-ci ne passe pas. Aller marcher à l’extérieur est notre seule façon de pouvoir respirer l’air pur.»
«Je ne suis pas réfractaire à ça. Je n’ai aucun problème à devoir mettre un masque pour me promener ici», a commenté Pierre Cyr.
Deux hommes, qui ont préféré rester anonymes, ont dit se questionner sur la pertinence de cette nouvelle mesure. «On va dehors pour ne pas porter de masque», a déclaré l’un d’eux.
D’autres personnes ont confirmé que le port du masque à l’extérieur allait nécessairement changer leurs habitudes de promenade. «Tant que les variants seront là et qu’on ne sera pas vacciné, je ne sais pas si je vais venir marcher ici. Si je marche dans les quartiers plus tranquilles, je n’aurai pas à porter un masque», a exprimé Isabelle Hénault.
«Oui, je vais changer mes habitudes, a fait savoir Audrey-Anne Reason. Pour moi, ce n’est pas agréable de devoir prendre l’air avec un masque dans le visage.»
«Je trouve que c’est privatif de porter le masque à l’extérieur aussi. C’était comme la seule bulle qu’on avait pour respirer librement. C’est un peu dur, mais ça va bien aller», a rappelé Mylène Turcotte.
«Ça ne changera pas nos habitudes, quand on va se promener avec notre fille, qui habite près de chez nous, on porte déjà le masque. Je pense que c’est une bonne mesure. Toutes les mesures sont bonnes parce qu’il faut passer à travers. À la Rivia, quand il y a trop de monde comme la fin de semaine, on va marcher ailleurs», a dit Chantale Dionne accompagnée de son mari.
Au moment de son passage, L’Express n’a croisé qu’une seule personne qui portait un couvre-visage à la promenade Rivia. Cependant, plusieurs avaient sur eux un masque ou un couvre-visage prêt à être utilisé.