Des bulles coûteuses, mais des retombées pour Drummondville

Des bulles coûteuses, mais des retombées pour Drummondville
Selon les estimations des Voltigeurs, les trois bulles tenues cet hiver à Drummondville représenteront des retombées supérieures à un demi-million de dollars pour la région. (Photo : archives, Ghyslain Bergeron)

HOCKEY. Les événements en environnement protégé de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) sont coûteux pour les équipes impliquées. Ces bulles engendrent néanmoins des retombées économiques et un rayonnement pour les villes où elles sont disputées.

Après avoir organisé deux bulles successives, à la fin du mois de janvier et au début du mois de février, les Voltigeurs de Drummondville se préparent à accueillir un troisième événement semblable. Du 19 au 25 mars, l’Armada de Blainville-Boisbriand et les Olympiques de Gatineau débarqueront à nouveau au Centre Marcel-Dionne, où six parties seront disputées à huis clos.

Parmi les douze équipes québécoises de la LHJMQ, pas moins de dix d’entre elles avaient déposé leur candidature pour recevoir l’une des quatre bulles prévues durant cette période.

«Depuis des années, notre organisation se démarque sur différents plans. Cette année, une des façons de se démarquer, c’est d’organiser des bulles. Avec le succès des deux premiers événements tenus ici, on voulait poursuivre l’aventure», a expliqué le directeur des opérations des Voltigeurs, David Boies.

L’environnement protégé du Centre Marcel-Dionne sera l’hôte d’un troisième événement cette saison. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron/LHJMQ)

«C’était une belle occasion de voir comment la LHJMQ évaluait notre travail. On était déjà très fiers du travail accompli, mais ils avaient beaucoup de choix pour cette bulle. D’être choisis à nouveau, c’est une belle fierté pour nous», a-t-il poursuivi.

Selon les calculs des Voltigeurs, les trois bulles tenues cet hiver à Drummondville représenteront au bout du compte des retombées supérieures à un demi-million de dollars pour la région. Ces sommes ont été injectées dans des créneaux durement affectés par la pandémie, comme l’hôtellerie et la restauration. Les services de transport et de buanderie ainsi que la diffusion des matchs sont également assurés par des partenaires locaux. Seuls les tests de dépistage sont effectués par une clinique privée située à l’extérieur de la région.

«Dans une période spéciale comme celle qu’on vit actuellement, on veut démontrer que les Voltigeurs sont toujours actifs dans la communauté drummondvilloise, a affirmé le président Éric Verrier. On fait preuve de dynamisme et on essaie, dans la mesure du possible, de stimuler l’économie locale.»

De son côté, la Ville de Drummondville permet aux Voltigeurs d’occuper le Centre Marcel-Dionne à 100 % durant cette période de sept jours. La municipalité s’implique également financièrement dans la télédiffusion des matchs sur les ondes de la chaîne locale NousTV.

«Notre ville reçoit une visibilité majeure par l’entremise de ces bulles. C’est difficilement chiffrable, mais quand les Voltigeurs sont en action, le mot Drummondville rayonne un peu partout au Canada. Au total, dans une saison très anormale, on va avoir reçu 21 matchs impliquant des équipes de la LHJMQ au Centre Marcel-Dionne», a souligné David Boies.

Avant d’entrer dans une bulle et une fois à l’intérieur, les joueurs et le personnel des Voltigeurs sont testés afin de détecter la COVID-19. Entre chaque événement, les athlètes demeurent dans leur famille de pension, où d’importantes mesures sont toutefois observées.

«On prend beaucoup de précautions pour réduire les risques, a laissé entendre David Boies. Les joueurs sont isolés au maximum. On leur demande d’avoir le moins de contacts possible avec l’extérieur. Ils ne vont nulle part ailleurs qu’à l’aréna ou à la maison. Bien sûr, le côté social leur manque, mais ils sont hyper méticuleux. Ce sont des sacrifices nécessaires pour avoir le privilège de jouer au hockey.»

Un important déficit

Pour la première fois de leur histoire, les Voltigeurs sont privés de revenus aux guichets cette saison en raison des mesures sanitaires imposées par les instances gouvernementales. À moins d’un revirement de situation, les spectateurs ne seront pas admis à l’aréna lors des séries éliminatoires.

Éric Verrier. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

Malgré une subvention gouvernementale d’un million de dollars pour chacune des 12 équipes québécoises de la LHJMQ, les Voltigeurs envisagent des pertes financières supérieures à un demi-million de dollars cette saison.

«Cette subvention va nous permettre d’éponger une grande partie de notre déficit, mais ça ne l’épongera assurément pas complètement. C’est à la fin de la saison qu’on va avoir le score final. Chaque fois qu’il y a une bulle, ça engendre des coûts, notamment pour les tests et l’hébergement», a expliqué Éric Verrier.

«D’habitude, les séries sont un moment de bénéfices pour nous. C’est là qu’on absorbe nos coûts de la saison, a ajouté le président des Voltigeurs. Mais cette année, les séries représenteront une sortie de fonds; on n’aura pas d’entrée d’argent supplémentaire. C’est difficile d’évaluer notre déficit, mais ça devrait tourner autour d’un demi-million.»

L’éventuelle création de nouvelles bulles pour terminer la saison régulière ainsi que le format des séries éliminatoires sont parmi les facteurs qui restent à déterminer. Selon L’Hebdo du St-Maurice, l’organisation d’un événement en environnement protégé coûte plus de 100 000 dollars.

«La durée et l’endroit de chaque bulle sont les principaux éléments qui déterminent le coût d’une bulle, a nuancé Éric Verrier. Ensuite, il reste à savoir si la LHJMQ va séparer la facture de toutes les bulles de façon égale entre les 12 équipes. Les équipes qui ont joué à Québec pourraient devoir payer plus, car louer le Centre Vidéotron coûte plus cher que louer le Centre Marcel-Dionne.»

Entre les mains de la Ville

En ce qui concerne le dossier de la modernisation du Centre Marcel-Dionne, il demeure entre les mains des autorités municipales. Le financement du projet n’est toujours pas ficelé. L’automne dernier, la mairie a laissé entendre que la porte n’est pas fermée à un projet de construction d’un nouvel amphithéâtre à Drummondville.

«Les dirigeants de la Ville sont en train de terminer leurs analyses. Ensuite, il y aura des discussions entre les élus municipaux. Il s’agit de voir si la volonté politique est là et si les programmes de subvention sont disponibles. On sent qu’il y a une reconnaissance que ce building-là a de l’âge, mais les conseillers vont avoir à se positionner là-dessus», a exprimé Éric Verrier.

«Notre partie du travail est faite. La balle est dans leur camp», a conclu le président des Voltigeurs.

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