Décès d’un conducteur à Saint-Lucien, une mort évitable, selon le coroner

Photo de Marilyne Demers
Par Marilyne Demers
Décès d’un conducteur à Saint-Lucien, une mort évitable, selon le coroner
Yvon Garneau, coroner. (Photo : Archives - Ghyslain Bergeron)

INVESTIGATION. La mort d’un homme de 33 ans, survenue à la suite d’un accident de la route à Saint-Lucien en juillet dernier, était évitable, estime le coroner Yvon Garneau.

Benjamin Paulhus, de Saint-Félix-de-Kingsey, circulait sur le chemin des Bouleaux, le 3 juillet dernier, lorsque son véhicule de marque Mazda 3 s’est arrêté dans un champ après avoir effectué plusieurs tonneaux. Le conducteur, qui n’était pas attaché à son siège, a été éjecté du véhicule. L’homme a été transporté à l’hôpital Sainte-Croix, où son décès a été constaté. Il a subi une fracture cervicale.

Au moment de l’accident, Benjamin Paulhus circulait en direction ouest vers Drummondville, après avoir passé la journée avec des amis près de sa résidence. «Lorsqu’il a quitté les lieux, on apprend des diverses déclarations que M. Paulhus était fâché contre une personne qui aurait apparemment causé un dommage à son véhicule (celui de l’accident) dont il venait tout juste de faire l’acquisition. Il a fait beaucoup de bruit avec son véhicule en quittant», relate le coroner Yvon Garneau, dans son rapport d’investigation.

«L’examen mécanique du véhicule a révélé pour sa part un trouble de l’amortisseur avant-droit car un boulon qui sert à le retenir sur le moyeu de roue n’était pas vissé assez serré. Le mécanicien assigné dit que cela aurait pu causer la perte de contrôle de l’automobile conduite par M. Paulhus. De plus, il note l’usure assez avancée du pneu droit dont la crevaison à elle seule pourrait aussi avoir entrainé une perte de contrôle», poursuit-il.

Le coroner Garneau rapporte qu’un examen externe a été fait afin de procéder à des prélèvements de liquides biologiques à des fins d’analyses toxicologiques. «L’alcoolémie est positive. Ces analyses ont aussi démontré la présence dans le sang de méthamphétamine et de cannabis à concentration de 16 mg/mL. La présence d’éthanol sanguin était à une concentration de 144 mg/mL. À titre de référence, la limite légale pour la conduite d’un véhicule moteur est de 80 mg/mL ou moins. Aucune autre substance n’a été détectée», écrit-il.

C’est un ensemble de facteurs qui auraient mené à l’accident. «L’indice thérapeutique élevé de THC (cannabis 16 ng/mL) enregistré n’explique peut-être pas le décès, mais éclaircit les circonstances. Il s’agit d’un malheureux accident de la route qui aurait pu être évité. Il semble bien en effet que l’alcool, la drogue, la vitesse et la mauvaise humeur ont provoqué un dérapage devenu hors de contrôle. Il a été établi à l’enquête également que l’aménagement des infrastructures n’a pas été un facteur contributif à l’accident», conclut le coroner.

Partager cet article