Des «trous noirs» dans le réseau cellulaire

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Par Louis-Philippe Samson
Des «trous noirs» dans le réseau cellulaire
Martin Champoux. (Photo : Gracieuseté)

CELLULAIRE. Dans la MRC de Drummond, certaines municipalités ne bénéficient pas d’une couverture cellulaire adéquate. Alors que le gouvernement a déployé des programmes importants pour développer le réseau d’internet haute vitesse en temps de pandémie, le réseau cellulaire fait figure de parent pauvre.

Pour le député de Drummond à la Chambre des Communes, Martin Champoux, le réseau cellulaire devrait, lui aussi, être une priorité du gouvernement. «Il faut que le gouvernement comprenne que [le réseau cellulaire], c’est un service essentiel. Comme on commence à se défaire de plus en plus de nos lignes de domicile fixes, le cellulaire devient aussi un outil si on doit contacter les services d’urgences. Ça devient de plus en plus l’outil de communication de base. Le gouvernement doit s’assurer que tout le monde y a accès de façon équitable», a rappelé Martin Champoux, qui agit aussi comme vice-président du Comité permanent du patrimoine canadien.

M. Champoux déplore que la qualité du réseau chute dans certains endroits situés près du centre urbain de Drummondville. «De façon générale, dans les zones plus densément peuplées, l’état du réseau cellulaire est correct, mais il y a plusieurs zones où on a une couverture cellulaire qui est inefficace et inadéquate. On n’a qu’à penser à Saint-Majorique ou à Saint-Joachim où il y a ce qu’on appelle des trous noirs. Ces trous noirs là, ce ne sont pas nécessairement des zones qui sont extrêmement étendues, mais c’est quand même préoccupant de voir qu’en 2021, on a des zones comme ça si proches d’une zone urbaine», a commenté M. Champoux.

La 5G : pas une solution

La technologie 5G ne peut pas être une solution pour couvrir une plus grande partie du territoire. La 5G émet sur des distances plus courtes que les technologies actuelles. «La 5G va permettre d’optimiser certaines utilisations qu’on en fait dans des domaines très particuliers. Est-ce que ça va être une façon de rendre internet plus accessible à tout le monde? Non, ce n’est pas du tout ça. La 5G, par définition, a moins de portée que la technologie actuelle. Ça prendra plus d’antennes pour couvrir le territoire», a expliqué M. Champoux.

Motiver les fournisseurs

Le député du Bloc québécois comprend aussi que les fournisseurs cellulaires manquent d’intérêt à développer ces régions rurales. L’installation d’une seule antenne peut représenter plusieurs centaines de milliers de dollars pour un petit nombre de clients potentiels. C’est alors que le gouvernement devrait intervenir pour favoriser le prolongement du réseau dans ces secteurs, selon Martin Champoux.

«S’il n’y a pas de programmes en place pour stimuler la volonté des compagnies de télécommunications à installer des infrastructures, il n’y a pas grand-chose qui va les motiver. Quand on parle [au gouvernement] d’installer des tours cellulaires ou d’inclure dans les programmes qu’ils proposent des subventions pour les compagnies qui voudraient développer pour couvrir ces trous noirs là, on n’a pas l’écoute qu’on souhaiterait avoir de la part du fédéral», s’est désolé Martin Champoux.

M. Champoux aimerait que les programmes de bonification du réseau cellulaire soient élargis. Il considère qu’ils imposent actuellement trop de restrictions pour en permettre l’évolution. «Pour l’instant, il faut que les entreprises de télécommunications s’assurent que le réseau couvre l’ensemble d’un territoire. D’après moi, le gouvernement doit comprendre qu’il n’y a pas que l’internet haute vitesse qui soit une priorité. Ce n’est pas normal qu’on se promène dans le comté de Drummond et que le téléphone coupe parce qu’on tombe dans une zone où il n’y a plus d’accès cellulaire», a conclu le député.

Martin Champoux est d’avis que le gouvernement devra davantage s’impliquer pour permettre l’expansion du réseau cellulaire dans un avenir rapproché.

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