POLITIQUE. L’élection partielle du 4 octobre prochain à la mairie de Drummondville sera beaucoup plus onéreuse que normalement pour les contribuables. La Ville estime à 495 000 $ les frais qu’engendrera ce scrutin, soit 20 % de plus de ce qu’il en aurait coûté si la pandémie de COVID-19 ne s’était pas déclarée.
«La dernière élection qu’on a eue à la mairie en 2013, où seulement deux conseillers municipaux sur 12 avaient été élus par acclamation, avait coûté 397 000 $. En 2017, alors que huit conseillers et le maire avaient été élus par acclamation, le coût était de 200 000 $», a donné en guise de comparaison le maire par intérim de Drummondville, Yves Grondin.
L’élection du 4 octobre n’est que partielle et permettra d’élire un maire ou une mairesse pour 13 mois uniquement, les élections générales étant prévues le 7 novembre 2021.
Rappelons que le 6 août dernier, la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, a levé la suspension des élections partielles dans les municipalités concernées, où il n’y a plus quorum ou que le poste de maire est vacant.
«Il y a actuellement un comité indépendant géré par Élections Québec qui réfléchit sur comment on va tenir des élections en 2021. (…) Dans ce comité, il y a certains représentants de villes qui estimaient à 40 % de plus les frais engendrés par la pandémie, mais ils ont réajusté à la baisse et c’est sur ce pourcentage qu’on s’est basé», a indiqué le premier magistrat.
Lundi soir, lors de la séance ordinaire du conseil de la Ville, les élus ont adopté une résolution visant à demander une aide financière auprès du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH) pour assumer les frais supplémentaires engendrés par la pandémie de COVID-19.
M. Grondin tient à préciser que le montant de 495 000 $ n’est qu’une estimation. Un coût un peu plus élevé est même anticipé.
«Nous avons reçu aujourd’hui (lundi) le guide des consignes sanitaires à respecter élaboré par le ministère. À première vue, il va falloir plus de monde pour travailler, plus de bureaux de vote et probablement plus de salles, souligne-t-il. Comment va-t-on s’organiser? C’est à voir.»
Une multiplication de bureaux de votes engendre une multiplication de personnel, une denrée rare en temps de pandémie. En temps normal, un minimum de 300 personnes est requis pour le bon déroulement d’une élection. À Drummondville, il y a normalement 120 bureaux de vote.
«On en aura besoin de plus, non seulement s’il y a plus de bureaux et / ou de salles, mais aussi, pour assurer la sécurité et gérer les files d’attente, parce que la capacité de chaque endroit sera de 250 personnes, incluant le personnel», a indiqué M. Grondin, en faisant appel à la disponibilité des citoyens.
Par ailleurs, celui-ci s’inquiète du fait que plusieurs personnes ne pourront pas exercer leur droit de vote, en raison de certaines consignes et de la recommandation adressée aux gens âgés de 70 ans et plus ou souffrant de maladies chroniques de ne pas fréquenter les lieux intérieurs.
«La greffière a notamment décidé de ne pas tenir de votes dans les résidences pour personnes âgées. Il n’y aura également pas de bureaux de vote au Cégep. On est toutefois en train de regarder comment il est possible de faire voter les gens dans les CHSLD».
Enfin, questionné sur ses intérêts à se présenter, celui qui occupe de façon intérimaire le poste de maire depuis le début du mois de février, à la suite du départ d’Alexandre Cusson, a répondu ceci : «Si les circonstances font que je dois rester plus longtemps – on ne sait jamais – on verra. Pour l’instant, si j’ai à prendre une décision autre que celle que je porte, j’ai jusqu’au 4 septembre pour la prendre et faire signer 100 personnes. Mais je ne suis pas rendu à répondre à cette question-là et je n’ai pas envie de me la poser», a-t-il laissé entendre.
Les deux candidats intéressés à briguer la mairie étaient toujours, aux dernières nouvelles, Alain Carrier et Mathieu Audet.