Port du masque obligatoire : la majorité des Drummondvillois collaborent

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Par Emmanuelle LeBlond
Port du masque obligatoire : la majorité des Drummondvillois collaborent
Stéphan Blanchette, propriétaire du Esso à l'intersection du boulevard Saint-Joseph et de la rue Saint-Pierre, a instauré les normes de sécurité émises par la CNESST. (Photo : Ghyslain Bergeron)

CORONAVIRUS. La majorité des Drummondvillois respectent l’obligation du port du masque dans les lieux publics fermés, ce qui représente un certain soulagement chez les commerçants.

«Ça s’est fait graduellement et les gens se sont pliés à la demande du gouvernement, je dirais à 98%. J’ai juste trouvé ça dommage que ça ait été instauré un samedi, car comme propriétaire d’un dépanneur, les samedis et dimanches, je suis moins présent», explique Stéphan Blanchette, propriétaire du Esso du boulevard Saint-Joseph.

«À distance, durant les premières heures, à l’aide des caméras de surveillance, on a pu remarquer que ça se passait bien. Mes fenêtres sont placardées d’affiches sur le port du masque et s’ils [les clients] ne le portent pas en entrant, ils sont informés par l’employé. On nous demande de faire appliquer la demande gouvernementale, mais ce n’est pas mon devoir. Nous avions formé nos employés à ne pas entrer en conflit avec les clients. Nous respectons les règles établies par la CNESST pour nos employés», ajoute-t-il.

M. Blanchette a constaté qu’il est plus difficile de garder un contact avec sa clientèle habituelle. «J’ai des clients de microbrasserie que je connais bien, mais avec le masque, difficile de les reconnaître! Parfois, je vois un amateur de bière à qui je pourrais proposer un nouveau produit qu’il pourrait aimer juste parce que je connais ses goûts. Là, ça se pourrait que je ne remarque même pas sa présence. Ça enlève l’aspect humain», soutient-il.

Règle générale, les commerçants accueillent la collaboration de la population comme un soulagement. «Je suis surpris. Quand on regarde les médias sociaux, on a l’air d’être envahis par des contestataires. Ici, ça se passe très bien, mentionne François Bacon, propriétaire du Spoutnik à Drummondville. Même avant l’obligation, j’avais un bon pourcentage de clients qui venaient avec un masque. Je ne dirais pas la majorité, mais quand même, on avait un 30-40%. Les gens étaient à la base assez auto responsable», affirme M. Bacon, qui met à la disposition du public des masques pour pallier les oublis.

Le port du masque ne fait pas l’unanimité chez les Drummondvillois, observe le propriétaire du Spoutnik. Mais malgré l’aversion de quelques opposants, ceux-ci se plient à la mesure. «Parfois, les gens arrivent avec leur masque. Ils disent à quel point il est fatigant. Ils expriment leur mécontentement, mais au moins ils le portent.»

Michel Bédard, propriétaire chez Vélo Vision, témoigne que certains clients ont tout simplement rebroussé chemin à cause de l’obligation. «Il y en a qui ont décidé d’aller ailleurs parce qu’ils ne sont pas à l’aise avec un masque.»

«On est devenu des policiers. Parfois, ce sont les employés et parfois, ce sont les clients qui ne veulent pas en porter. À ce moment-là, je fais de la sensibilisation», commente M. Bédard.

Le propriétaire de Vélo Vision doit constamment faire de la surveillance. «Parfois, je peux être dans un coin avec le client. S’il y a quelqu’un qui entre sans masque, je ne le vois pas nécessairement, dit-il. Ça devrait être l’individu qui devrait être responsable de lui-même, pas moi. C’est lui qui devrait payer l’amende.»

Enfin, Michelle Gauvin, copropriétaire de Boutique Impact pour homme, souligne que le port du masque doit devenir un nouveau réflexe «C’est une habitude à prendre. On a eu tout ça en étape. D’abord, on a eu la désinfection des mains à l’entrée. Maintenant, les gens le font automatiquement. Le masque, c’est pareil. Étant donné qu’on a eu la désinfection des mains avant, c’est la suite logique», conclut-elle.

Rappelons que l’obligation est en fonction depuis une semaine. Les propriétaires des commerces ont la responsabilité de faire appliquer le règlement. Si un commerçant ne collabore pas, il aura un premier avertissement. En cas de récidives, il peut recevoir des amendes de 400$ à 6000$.

(Avec les informations de Ghyslain Bergeron)

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