Le pygargue à tête blanche adopte la rivière Saint-François

Photo de Lise Tremblay
Par Lise Tremblay
Le pygargue à tête blanche adopte la rivière Saint-François
Un pygargue à tête blanche photographié par l’ornithologue Michel Auger. (Photo : Gracieuseté - Michel Auger)

NATURE. Ceux et celles qui aiment bien user leurs semelles à la promenade Rivia, ou se rendre sur les berges de la rivière Saint-François, ont peut-être remarqué la présence d’un oiseau pour le moins impressionnant : le pygargue à tête blanche, qui est l’oiseau national des États-Unis.

L’ornithologue Michel Auger n’a d’yeux que pour les pygargues. Il les traque avec son appareil photo depuis de nombreuses années, toujours à la recherche du cliché parfait et de l’émotion qui l’accompagne.

S’il arrivait à croquer le portrait de ce grand carnassier une fois de temps à autre, il réussit maintenant à ajouter des photos à sa collection presque à chacune de ses sorties en pleine nature.

«C’est fou comme il y en a, exprime M. Auger. C’est rendu commun. Tout le long de la rivière Saint-François, on en retrouve! Il y en a à Drummondville, à L’Avenir et à Richmond. L’autre matin, je suis allé me promener près du site d’Arbre en arbre et j’en ai vu cinq. Depuis une vingtaine d’années, sa population a beaucoup augmenté. Il s’agit d’un oiseau en voie d’extinction. Dans les années 1970, le gouvernement l’a mis en protection. C’est une très bonne nouvelle, car on en retrouve qu’en Amérique du Nord.»

(Gracieuseté : Michel Auger)

L’ornithologue estime que si cet oiseau aux serres impressionnantes a élu domicile près de la rivière Saint-François, c’est certainement parce qu’elle constitue un refuge intéressant et qu’elle offre de la nourriture en abondance.

«Je suis convaincu qu’il y a un nid tout près de la rivière, soit dans le secteur de la Rivia ou près du Village québécois d’antan, mais je ne l’ai pas encore trouvé. Dans la rivière, je pense qu’il mange beaucoup de laquaiches. C’est un poisson argenté qui, lorsqu’il nage, donne l’effet du papier d’aluminium sur l’eau. Le pygargue adore ça. C’est un festin pour lui», ajoute le passionné.

Malgré sa taille impressionnante, il ne s’attaque pas à l’humain. Cependant, il peut faire qu’une bouchée d’un petit mammifère.

«Ne laissez pas vos chats ou votre Chihuahua près de la rivière. Je connais une dame qui a perdu son chat de cette façon. Un pygargue l’a agrippé et elle ne l’a jamais revu», informe M. Auger en ajoutant que le pygargue aime bien aussi les attroupements d’oies blanches. «Si vous voyez un attroupement, dites-vous que le pygargue n’est jamais bien loin.»

Fait intéressant, l’hiver, le pygargue reste dans le coin. M. Auger a constaté que lorsque la rivière est bien gelée, il trouve refuge au pied des turbines du barrage Hemming, là où il peut s’alimenter.

En été, on peut l’observer très tôt le matin, vers les 5 h ou 6 h à la Promenade Rivia, notamment. «Il vole tout le long de la rivière et se perche dans les vieux arbres», informe M. Auger.

(Photo gracieuseté – Michel Auger)

Étonnamment, il peut vivre jusqu’à 30 ans, ce qui ajoute au prestige de ce volatile. En plus du poisson, il peut aussi manger des outardes, des canards et des mammifères.

«C’est un gros combatif. Il faut prendre le temps de l’observer quand on le voit (…) De plus en plus, il s’approche des villes et des humains, car nous ne constituons pas une menace pour lui. Je pense qu’il devrait devenir l’oiseau emblématique de Drummondville. Il est si beau», conclut l’ornithologue.

 

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