Une nouvelle réalité pour les musulmans qui font le ramadan

Une nouvelle réalité pour les musulmans qui font le ramadan
En 2020, le ramadan a débuté le 24 avril et il se terminera le 22 ou le 23 mai, selon la lune. (Photo : Erika Aubin)

RAMADAN. Pour les musulmans, le ramadan est normalement l’occasion de prier dans un lieu de culte et de se rassembler entre amis et familles. À l’ère du coronavirus, ce mois sacré prend une tout autre tournure. Pour eux, c’est comme fêter Noël chacun chez soi.

Le ramadan, un mois pendant lequel les musulmans doivent jeûner de l’aube au coucher du soleil, a débuté le 24 avril et il se terminera le 22 ou le 23 mai, selon la lune. En temps normal, les musulmans concluent ce rituel en organisant une grande fête.

«Habituellement, on se rassemble et on loue un centre communautaire à Drummondville. On donne des cadeaux aux enfants et on prépare toutes sortes de plats, explique Zine Taoura en précisant que la fête Aïd al-Fitr est un peu comme Noël pour les chrétiens. C’est sûr que c’est quelque chose qui va nous manquer cette année».

Les musulmans ont également l’habitude de se rassembler dans les mosquées pour prier. Ils doivent passer leur tour cette année.

«Que ça soit les églises pour les chrétiens ou les mosquées pour les musulmans, ce n’est jamais arrivé que les lieux de culte ferment de cette manière. Quand le monde traverse une crise, c’est le moment pendant lequel les croyants se rassemblent pour prier leur Dieu. Comme on vit une crise sanitaire présentement, on ne peut pas», rapporte-t-il.

Consolider ses valeurs

Le ramadan est un mois pendant lequel les valeurs familiales sont importantes. Selon M. Taoura, la pandémie permet à tout le moins de consolider cesdites valeurs.

«On voit nos enfants beaucoup plus. On parle plus longtemps avec notre conjoint(e). C’est aussi un moment où on peut investir du temps sur soi. La COVID-19 est l’occasion de consolider nos valeurs et de prendre un pas de recul pour renforcer notre force intérieure», raconte celui qui est originaire du Maroc.

La charité est également mise de l’avant pendant ce neuvième mois du calendrier islamique. D’ailleurs, Zine Taoura tenait à donner au suivant, particulièrement en ces temps difficiles.

«Chaque samedi, nous sommes cinq familles à partager une partie de notre repas à des personnes dans le besoin. Nous avons préparé la nourriture avec des mesures strictes d’hygiène et nous sommes allés la porter sur le balcon de ces gens. Nous avons parlé avec eux, à deux mètres de distance, quelques minutes. Il y a eu des larmes de joie», raconte-t-il fièrement.

Même si la crise du coronavirus n’a rien de joyeux, Zine Taoura est persuadé qu’«il faut rester optimiste» et que cela nous aidera à nous adapter à notre nouvelle réalité.

«En mon nom et au nom des membres de Coopération amitié Canada Maroc, je souhaite un bon ramadan aux Drummondvillois de confession musulmane», termine-t-il.

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