SANTÉ. Comme les autres professionnels de la santé, les dentistes sont déçus de ne pas faire partie du plan de réouverture de l’économie québécoise et sont impatients de pouvoir relancer leurs activités.
C’est le cas de François Laflamme, un chirurgien-dentiste dont la clinique est située dans le secteur de Saint-Nicéphore, à Drummondville.
«On a excessivement hâte de reprendre notre travail, même s’il va y avoir des contraintes en lien avec la COVID-19. On veut aider nos patients, mais on comprend qu’il y a des enjeux de protection. Le gouvernement ne peut pas ouvrir les valves à tout le monde. Le travail des dentistes génère des gouttelettes et des aérosols chez ses patients. Il y a donc un danger de contamination», a expliqué François Laflamme, en précisant que les dentistes possèdent toutefois les équipements nécessaires pour faire face à cette réalité.
«On travaille déjà avec des masques chirurgicaux et des lunettes. Maintenant, ce sera important de porter une visière. La stérilisation de nos appareils, on la faisait déjà. Le nombre de patients qu’on pourra voir dans une journée sera diminué, notamment pour respecter les règles de distanciation, mais notre travail en tant que tel ne sera pas si différent.»
Pour le moment, les dentistes ne sont autorisés à traiter que les cas les plus urgents.
«On est extrêmement limités dans nos fonctions. On n’a pas le droit d’utiliser notre turbine ni de faire des extractions. Là où ça pourrait devenir inquiétant, c’est pour les patients qui avaient un plan de traitement pour une carie profonde. Ça pourrait conduire à un traitement de canal qui aurait pu être évité. C’est sûr qu’il va y avoir des situations critiques à notre retour», a affirmé le dentiste drummondvillois, qui compte une vingtaine d’années d’expérience dans le métier.
En plus de la santé de leurs patients, les dentistes s’inquiètent pour leurs employés qui sont privés de travail depuis plusieurs semaines.
«C’est sans compter qu’on a des engagements financiers et des frais fixes à payer. C’est pourquoi ça peut paraître long.»
En ce moment, l’Ordre des dentistes et l’Association des chirurgiens-dentistes du Québec discutent avec le ministère de la Santé et des Services sociaux afin de démontrer de quelle façon leurs membres pourront pratiquer leur métier à l’intérieur d’un cadre COVID-19.
«On prépare un retour, mais on ignore à quelle date. C’est la Santé publique qui tire les ficelles. Le plus important en ce moment, c’est de sauver des vies et de protéger la population. C’est donc possible que cette pause soit nécessaire pour encore quelques semaines ou même quelques mois», a conclu François Laflamme.
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