COVID-19. La directrice générale du Manoir Drummond, Sylvie Boissonneault, est très étonnée d’avoir vu le nom de l’organisme qu’elle gère figurer sur la liste des milieux de vie pour personnes aînées et vulnérables qu’a diffusée le gouvernement du Québec, le 14 avril.
«Je l’ai appris hier soir vers 22h. Je ne savais pas de quoi on parlait, qu’est-ce qu’on faisait là. Le cas aurait dû être attribué à l’hôpital Sainte-Croix», a-t-elle exprimé au bout du fil.
Le cas, c’est celui d’une dame qui vivait au Manoir Drummond, mais qui a été transférée à l’hôpital le 3 avril pour recevoir des soins de fin de vie. Elle souffrait d’un cancer et elle était en phase terminale.
«Quelques jours après, vu que son état était stable, l’hôpital l’a retournée au Manoir où elle a été placée en quarantaine dans sa chambre. Son état s’est cependant détérioré et elle est retournée à l’hôpital où elle a été testée positive à la COVID-19. D’après les personnes à qui j’ai parlées, elle aurait contracté le virus durant son transfert», a expliqué la directrice générale, en ajoutant que c’est «le cancer qui a emporté la dame», le 7 avril dernier. Elle était âgée dans la soixantaine.
Depuis la publication de l’article faisant état d’un cas confirmé au Manoir Drummond, Mme Boisonneault a multiplié les appels pour rassurer les familles et a rencontré les résidents.
«Il n’y a pas eu de proximité avec les autres résidents. Je ne suis pas inquiète pour ceux-ci», a indiqué Sylvie Boissonneault.
«Comme pour tous les cas enregistrés de la COVID-19, une enquête de santé publique a été réalisée au Manoir Drummond visant à savoir si cette dame, qui a subi un transfert vers l’hôpital, a eu des contacts significatifs avec d’autres résidents. Aucun autre cas n’a été déclaré dans cette résidence», a assuré Guillaume Cliche, porte-parole du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec.
Le Manoir Drummond, un organisme à but non lucratif doté d’un conseil d’administration, accueille 56 résidents autonomes. «Nous n’offrons aucun soin d’hygiène et d’infirmerie. Ainsi, la dame qui est décédée recevait ses soins par une infirmière du CLSC chargée des soins à domicile», a expliqué la directrice.
Questionnée à savoir si le Manoir Drummond doit composer avec une pénurie de main-d’oeuvre, à l’instar de plusieurs résidences de personnes âgées au Québec, Mme Boissonneault s’est réjouie de pouvoir «compter sur du personnel de longue date. «La moyenne de mes employés a 15 ans d’ancienneté. C’est le cas pour la cuisine et l’entretien ménager», a-t-elle précisé.
Sylvie Boissonneault est en poste depuis 2007.