Le cheerleading, au-delà des stéréotypes

Le cheerleading, au-delà des stéréotypes
La formation Majestic All Stars compte 115 athlètes âgées de 5 à 18 ans réparties au sein d’équipes récréatives, pré-compétitives et compétitives. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. S’il y a un sport envers lequel les préjugés sont particulièrement tenaces, c’est bien le cheerleading. Au-delà des pompons et des stéréotypes hollywoodiens, portrait d’une discipline à part entière qui aspire à faire son entrée aux Jeux olympiques au cours des prochaines années.

Apparu à Drummondville en 2007 au sein du club de gymnastique des Djinns, le cheerleading a connu un engouement sans cesse grandissant au cours des dernières années. En pleine progression, ce sport d’équipe est aujourd’hui devenu l’un des quatre secteurs du club Drummond Gym avec la gymnastique féminine, la gymnastique masculine ainsi que le tumbling et le trampoline.

Le cheerleading est l’un des quatre secteurs du club Drummond Gym. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Gagnant sans cesse en popularité, l’équipe drummondvilloise Majestic All Stars compte aujourd’hui 115 athlètes âgées de 5 à 18 ans réparties au sein de sept équipes récréatives, pré-compétitives et compétitives. Chaque semaine, l’entraîneuse-chef Kimberley Letendre dirige les entraînements en compagnie de ses adjointes. Après avoir elle-même pratiqué le cheerleading, la jeune femme se concentre aujourd’hui sur le coaching.

«Ce qui m’a attiré dans ce sport quand j’étais plus jeune, c’est qu’on y retrouve plusieurs disciplines réunies à l’intérieur d’un seul sport. On touche autant à la gymnastique qu’au saut, à la danse et aux acrobaties dans les airs. L’ensemble de l’œuvre, c’est très impressionnant à regarder.»

Selon Kimberley Letendre, les préjugés ont la vie dure lorsqu’il est question de cheerleading. «On nous compare encore aux pom-pom girls qui encouragent les joueurs près du terrain de football. On essaye de transformer cette mentalité-là peu à peu. C’est vraiment un sport de compétition. Quand le cheerleading fera son entrée aux Jeux olympiques, ça va certainement contribuer à le démystifier et à en faire la promotion.»

Pour exceller en cheerleading, un athlète doit en effet posséder certaines qualités, à commencer par une bonne condition physique. «C’est un sport très exigeant physiquement. Les athlètes ont besoin d’être en forme et d’avoir une bonne endurance cardiovasculaire. Une chorégraphie ne dure que deux minutes et demie, mais c’est très intense. Il n’y a jamais de pause», explique Kimberley Letendre.

«Ça exige aussi de la discipline et de la rigueur à l’entraînement, poursuit-elle. Si tu n’es pas discipliné, on va t’apprendre à l’être pendant les pratiques. Aussi, il ne faut pas que tu aies peur de donner un spectacle quand tu fais ta chorégraphie.»

Championnat national

Chaque année, les Majestic All Stars participent à des compétitions sur la scène québécoise et canadienne. Au mois d’avril prochain, les trois équipes compétitives du club prendront part au prestigieux championnat national de cheerleading à Niagara Falls, en Ontario. Il y a deux ans, une équipe drummondvilloise avait d’ailleurs impressionné les juges, décrochant une médaille de bronze dans sa catégorie.

Les Majestic All Stars se préparent à participer à des compétitions sur la scène québécoise et canadienne. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«En tant que coach, on vise toujours le podium, mais on est aussi réaliste. On est conscient qu’on va affronter des équipes avec un grand potentiel. Pour plusieurs de nos athlètes, ce sera une première expérience sur la scène nationale. Notre but premier, c’est d’abord d’avoir du plaisir et de profiter pleinement de cette expérience», exprime Kimberley Letendre.

Pour atteindre ses objectifs, la formation drummondvilloise est toujours à la recherche de nouveaux athlètes tant pour ses groupes récréatifs que compétitifs. «On invite les jeunes à venir essayer le sport. Il n’y a pas vraiment de prérequis, parce qu’on apprend à connaître nos athlètes et à les placer dans la bonne équipe pour qu’ils soient en mesure d’avoir du plaisir et de rester motivés.»

Même si aucun garçon ne fait actuellement partie du club, le cheerleading n’est pas un sport réservé uniquement aux filles. «On recherche toujours des garçons. Avec leur puissance physique, ça facilite parfois la réalisation des voltiges dans les airs.»

Si la tendance se maintient, le volet cheerleading est donc destiné à croître au sein du club Drummond Gym. L’an prochain, les responsables souhaitent d’ailleurs créer une équipe récréative pour des athlètes vivant avec un handicap physique ou mental.

«On veut permettre à tout le monde de pratiquer ce sport. Même une personne en fauteuil roulant peut participer en utilisant ses bras», explique Kimberley Letendre en terminant.

La petite histoire du cheerleading

– C’est un homme, Johnny Campbell, qui a été à l’origine du cheerleading, en 1898, en lançant des cris d’encouragement alors qu’il assistait à un match de football à l’université du Minnesota. Jusqu’en 1920, les cheerleaders étaient uniquement des hommes, mais aujourd’hui, les filles y sont fortement majoritaires.

– Des personnalités comme Cameron Diaz, Sandra Bullock et Madonna ont déjà pratiqué le cheerleading durant leur jeunesse, mais aussi des hommes connus tels que George W. Bush, Ronald Reagan et Steve Martin.

– Au Québec, la première association de cheerleading a vu le jour en 1968, dans l’ouest de Montréal. La Fédération de cheerleading du Québec compte aujourd’hui plus de 7500 membres, tant dans la division civile que scolaire.

– L’une des premières responsables du cheerleading à Drummondville, Jessica Bellemare, est aujourd’hui cheerleader pour les Alouettes de Montréal. Elle dirige également le programme de cheerleading du Collège Saint-Bernard.

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