COVID-19 : un Drummondvillois coincé en Espagne

COVID-19 : un Drummondvillois coincé en Espagne
Jasmin Lupien (Photo : gracieuseté)

CORONAVIRUS. Le Drummondvillois Jasmin Lupien subit les contrecoups du coronavirus. Alors qu’il se trouve présentement à Bilbao en Espagne, il tente par tous les moyens de retourner à Madrid, située à 400 kilomètres, pour attraper le prochain vol vers le Canada.  

Jasmin Lupien s’est envolé vers l’Espagne le 7 mars dernier en étant conscient du coronavirus. «Il faut se dire qu’à ce moment, la situation n’était pas ce qu’elle est présentement. On ne connaissait pas l’ampleur de la pandémie», explique-t-il.

Le 8 mars dernier, tout semblait normal en Espagne. (Photo gracieuseté)

Il a atterri à Madrid et dans la ville, rien ne semblait avoir changé. «Il y avait des gens dans les rues et dans les restaurants. Je me suis même retrouvé au cœur d’une manifestation féministe (pour la Journée internationale des droits des femmes). Il devait y avoir au moins 100  000 personnes», raconte celui qui possède la boutique Aborigine.

Puis, il est parti vers le nord-est du pays afin de marcher le chemin de Compostelle. «J’ai marché pendant quatre jours. Le soir, j’arrêtais dormir dans des petits villages reculés. J’ai dû arrêter, car l’Espagne a déclaré l’état d’urgence dans tout le pays. Pendant mon bref pèlerinage, j’ai été coupé du monde. Je ne savais pas à quel point la situation était grave. J’ai du prendre une journée de réflexion, pour me mettre à jour et savoir ce que j’allais faire ensuite», explique-t-il.

Depuis samedi dernier, les Espagnols sont confinés à la maison. Ils peuvent sortir uniquement pour le travail, aller à l’épicerie, à la pharmacie ou prendre une marche. Le pays européen dépasse les 13 700 cas et il est le deuxième plus touché, après l’Italie.

Rentrer au pays

Le vol de retour de Jasmin Lupien partait de Lisbonne. Voyant que les frontières fermaient, il a appelé l’ambassade du Canada qui lui a dit qu’il pourrait quitter sans problème l’Espagne vers le Portugal.

Il est donc retourné à Bilbao, où il devait prendre son vol vers Lisbonne. Toutefois, il a été impossible pour lui d’embarquer dans l’avion, car il n’est pas Portugais.

«J’ai rappelé Air Transat et le préposé m’a trouvé un vol de Madrid à Montréal le 24 mars. Il n’y avait rien avant cette date. On m’a assuré que les frais seraient couverts par la compagnie aérienne», lance-t-il, en avouant qu’il n’a pas encore regardé le montant de la nouvelle facture.

«D’ici le 24 mars prochain, je vais essayer de trouver un moyen de rentrer à Madrid, soit en train ou en autobus. Au moins, j’ai mon vol pour retourner au Canada», souligne-t-il.

Mais le voyageur a reçu une bien mauvaise nouvelle ce matin : son hôtel ferme ses portes dès demain. Même s’il ne sait toujours pas où il dormira à compter de la nuit prochaine, Jasmin Lupien demeure serein : «Je ne suis pas en danger de mort. Je suis capable de me nourrir. Le moral est bon quand même. J’ai eu la chance de faire Compostelle et j’ai retrouvé une certaine paix intérieure. L’humain veut tout contrôler, mais il faut apprendre à lâcher prise».

Si tout se déroule comme prévu, Jasmin Lupien rentrera au Canada le 24 mars. À son retour, il n’entend pas à rire : il respectera sa quarantaine.

Partager cet article