On abolit les commissions scolaires… et après?

On abolit les commissions scolaires… et après?
(Photo : Archives)

ÉDUCATION. La Loi 40, qui abolit les commissions scolaires, a été adoptée par le gouvernement Legault le 8 février dernier et les commissaires ont été renvoyés sur-le-champ. Maintenant, qu’advient-il avec la Commission scolaire des Chênes (CSDC)?

C’est le 15 juin que la CSDC deviendra officiellement un centre de services scolaire. D’ailleurs, elle attend toujours les directives du ministère de l’Éducation pour désigner le nouveau nom de l’institution.

D’ici à ce que soit formé le conseil d’administration, qui remplacera le conseil des commissaires, c’est le directeur général, Lucien Maltais, qui prend les décisions au sein de la CSDC. «Dans mes prises de décisions, j’entends respecter les grandes orientations de l’ancienne gouvernance. Je vais faire tourner la machine, mais sans prendre de grosses décisions, sauf si nécessaire», rassure-t-il.

Dépolitiser l’éducation

Du même coup, le directeur général devient le porte-parole de la CSDC, rôle qui était auparavant assumé par le président.

Fini le temps où Jean-François Houle, qui a présidé la commission scolaire jusqu’en décembre 2019, sortait sur la place publique pour dénoncer, ou applaudir, une décision du gouvernement en matière d’éducation. Rappelons d’ailleurs que l’ancien président était sorti publiquement pour critiquer la Loi 40. Il s’inquiétait de la centralisation des pouvoirs à Québec.

Donc, qui prendra parole sur la place publique pour critiquer le gouvernement? À cette question, on se retrouve devant un vide. «Il appartient à la population maintenant de juger», laisse tomber Lucien Maltais.

«Ça fait en sorte que l’on a un système dépolitisé. Un administrateur comme moi a un devoir de réserve. Je mets en application ce que le gouvernement me demande», ajoute le directeur général.

Le conseil d’administration

Première commande du ministre de l’Éducation : la CSDC doit former, d’ici le 15 juin, un conseil d’administration qui sera composé de cinq parents, issus du Comité de parents, cinq membres du personnel et cinq membres de la communauté avec des profils particuliers. Ces profils ont été déterminés par la Loi 40.

«On va commencer par désigner les parents et les représentants du personnel. Puis, vers le début mai, on va placer un affichage public pour recevoir les candidatures des membres qui souhaitent représenter la communauté», fait savoir Lucien Maltais.

La Loi oblige de procéder au découpage de son territoire en cinq districts. Chaque parent siégeant au conseil d’administration représentera un district. Et alors qu’un commissaire avait autrefois le rôle de représenter les élèves handicapés et les élèves en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage, cela a été aboli avec la Loi 40.

Concrètement, «il n’y a pas grands changements pour les parents ou même pour les élèves», selon Lucien Maltais. «Les principaux changements sont en lien avec la gouvernance scolaire. On passe d’un conseil des commissaires, qui étaient des gens élus par la population, à un conseil d’administration», est-il d’avis.

Si les commissaires étaient rémunérés pour leur travail, les membres du conseil recevront plutôt des allocations. «On n’a aucune idée à quoi ces allocations vont ressembler. Sur un budget de 180 M$, il y avait environ 150 000 $ alloué au salaire des commissaires. Comme on ne connait pas les allocations, je ne peux pas dire s’il y aura des économies», ajoute Lucien Maltais.

D’ici le 1er septembre prochain, le conseil d’administration doit tenir sa première séance publique.

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