ÉDUCATION. De plus en plus, les milieux alternatifs de scolarisation (MAS) sont considérés par les hautes instances comme une alternative pertinente en matière d’éducation des adultes. On en compte actuellement une quarantaine dans la province et ce nombre est appelé à augmenter.
«Cette année particulièrement, nous avons remarqué que les élus et hauts fonctionnaires rencontrés savent qui nous sommes et connaissent le concept de milieu alternatif de scolarisation», lance Chantal Morasse, présidente de l’Alliance des milieux alternatifs de scolarisation du Québec (AMASQ).
Plus de 25 organisations œuvrant dans les domaines de l’éducation, de l’employabilité et des ressources communautaires se sont réunies à Drummondville, peu avant les Fêtes, pour la 3e Rencontre nationale de l’AMASQ. Sur le thème «Des MAS de liens», l’événement visait à favoriser le partage d’expertises entre les milieux alternatifs de scolarisation du Québec.
«Une quarantaine de personnes y ont participé. On a travaillé collectivement sur la présentation d’un mémoire pour le Secrétariat à la jeunesse. Ç’a permis aussi de rallier les milieux vers nos objectifs», indique Mme Morasse.
Une clientèle particulière
Les milieux alternatifs de scolarisation offrent un service de scolarisation et d’accompagnement psychosocial aux 16 ans et plus admissibles à la formation générale des adultes, mais qui sont incapables de fonctionner dans le système scolaire régulier, et ce, pour diverses raisons.
«Les élèves peuvent, par exemple, présenter des troubles de santé mentale, comme l’anxiété, des problèmes d’organisation ou de toxicomanie», énumère la présidente de l’AMASQ.
Les jeunes reçoivent une éducation sanctionnée par le ministère de l’Éducation, indique Mme Morasse. Durant leur parcours, les élèves développent leurs compétences en écriture et lecture et leurs habiletés mathématiques. Ils abordent aussi ces thèmes : la gestion de temps et de stress, le savoir-être, l’attitude en emploi et l’organisation de la vie personnelle.
La durée du passage de l’élève est variable pour chacun.
Certains décident de s’inscrire en vue d’obtenir un diplôme d’études professionnelles (DEP); d’autres pour intégrer le marché du travail.
«Je remarque que plusieurs vont vers l’emploi. Plusieurs gagnent beaucoup en confiance», expose Cathie Desmarais, codirectrice de l’École du milieu de Lévis.
«Les abandons sans résultat sont rares», renchérit Éric Devost, coordonnateur aux services jeunesse à Espace Carrière.
À l’intérieur des murs des MAS, les éducateurs et intervenants prônent une approche globale permettant une diversité d’interventions.
«Il faut tenir compte de toutes les sphères de l’élève : personnelle, familiale, scolaire, santé, etc., car toutes ces sphères-là s’influencent, donc si ça ne va pas bien à la maison, il ne pourra pas se concentrer sur ses études. Il faut donc intervenir sur l’ensemble de ces obstacles pour outiller la personne afin qu’elle puisse réussir», explique Mme Desmarais.
Chaque milieu alternatif de scolarisation est une initiative locale.
«Tous les milieux se sont développés différemment en fonction des besoins et aussi des partenariats. On a quand même un tronc commun : la scolarisation avec accompagnement dans un milieu qui n’est pas dans un milieu scolaire régulier», précise la codirectrice de l’École du milieu de Lévis, soulignant que des milieux continuent à émerger.
Quelques mots sur l’AMASQ
Créée au printemps 2017, l’Alliance des milieux alternatifs de scolarisation du Québec (AMASQ) vise à favoriser le développement, le maintien et la pérennité des projets de ses membres, ainsi qu’à obtenir une meilleure reconnaissance de ces initiatives. On compte près d’une quarantaine de milieux alternatifs de scolarisation (MAS) au Québec.
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