Drummondville, souffre-douleur de Croc

Drummondville, souffre-douleur de Croc
Depuis 40 ans, Drummondville est la tête de Turc du magazine Croc. (Photo : Erika Aubin)

CROC. Pour fêter son quarantième anniversaire, la revue emblématique Croc a publié une édition spéciale. Et fidèle à son habitude, elle a choisi Drummondville comme tête de Turc.

Dès les premières pages, on peut lire des blagues sur la Capitale du développement telles que : «Je pensais que vous aviez fermé, vous autres… Alexandre Cusson, le maire de Drummondville, qui dormait enfin en paix». Au grand désespoir des Drummondvillois, le magazine n’a pas tout à fait tiré sa révérence.

Une vieille querelle amicale

Au moment de fonder Croc, les rédacteurs cherchaient une ville souffre-douleur. C’est par un coup du hasard que leur choix s’est arrêté sur Drummondville.

«En réunion de rédaction pour le premier numéro, on s’est demandé de quelle ville nous pourrions rire, a expliqué Hélène Fleury dans l’édition Les années Croc, parue en 2013. Comme Drummondville est l’arrêt bouffe/pipi sur le trajet Montréal-Québec, nous avons arrêté notre choix sur cette ville. Nous avons tellement reçu de courrier à la suite de ce gag que Drummondville est devenue notre souffre-douleur».

«On a commencé à faire des blagues sur Drummondville et les Drummondvillois et, tout de suite, on a entendu dire qu’au conseil de ville, ils songeaient à nous poursuivre. Alors on s’est dit : «Wow! C’est le début d’une grande amitié!», a ajouté Jacques Hurtubise, dans ce même exemplaire.

Si certains n’apprécient guère ces blagues, d’autres croient plutôt que cela a mis Drummondville sur la carte. Le président de l’Office du tourisme de Granby a même déjà téléphoné à Croc pour lui demander combien ça coûterait pour que le magazine rie d’eux.

Francine Ruest-Jutras, tannée de voir sa ville écorchée, se serait lancée en politique municipale pour refaire l’image de Drummondville. «Ces campagnes de dénigrement nous ont piqués au vif», a dit en entrevue, en 2010, avec La Presse celle qui a été mairesse de Drummondville pendant 26 ans.

Dans l’édition parue en octobre dernier, Stéphane Laporte définit «l’effet Drummondville» : «Au temps de son vivant, Croc avait désigné Drummondville comme la ville la plus drôle du Québec. Mois après mois, les rédacteurs se moquaient allégrement de cet endroit. Las d’être la risée du pays, les Drummondvillois ont réagi, ils se sont pris en main et ont fait de leur municipalité une ville prospère, tant sur le plan culturel qu’économique. Ils ont tout fait pour ne plus faire rire d’eux, et ils ont réussi».

Croc

Croc est un magazine d’humour qui a été publié mensuellement de 1979 à 1995. Il a été fondé par le bédéiste Jacques Hurtubise et sa conjointe, Hélène Fleury. Pendant de nombreuses années, la revue se moquait des personnalités publiques, des politiciens, et évidemment, de Drummondville. C’est pas parce qu’on rit que c’est drôle, était le slogan du magazine.

Une édition qui relate l’histoire du magazine a été publiée en 2013 : Les années Croc.

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