Un centre-ville dynamique… lentement, mais sûrement

Un centre-ville dynamique… lentement, mais sûrement
Le centre-ville de Drummondville. (Photo : Ghyslain Bergeron)

CENTRE-VILLE. Le centre-ville reçoit de nombreuses critiques; baisse d’achalandage, peu de diversité commerciale manque de stationnements ou encore d’événements qui attirent les foules… Toutes les raisons sont bonnes pour le calomnier. Depuis les cinq dernières années, le quartier s’est redynamisé, mais il reste encore du chemin à faire.

Une étude menée par la Société de développement économique de Drummondville (SDED) démontre que l’offre culinaire s’est grandement améliorée depuis 2014 et qu’elle est même considérée comme l’attrait principal du secteur.

«Il y a 15 ou 20 ans, les gens nous disaient qu’ils n’avaient pas beaucoup d’options, s’ils voulaient souper dans un restaurant en dehors des grandes chaînes. Maintenant, ils peuvent vivre l’expérience culinaire qu’ils souhaitent. Prenons juste la rue Brock qui est carrément autre chose depuis l’arrivée du Capiche, du 200 Brock et du Brasa Grill», énumère Yves Grondin, secrétaire-trésorier de la SDED et conseiller municipal à Drummondville.

Également, lorsqu’ils sont de passage dans le secteur, les clients dépensent davantage. Les achats de 50 $ et plus représentent 59 % des dépenses comparativement à 26 % en 2014. Les commerçants ont de quoi se réjouir.

Les commerces qui génèrent le plus d’achalandage sont, sans grandes surprises, les restaurants.

Mais que manque-t-il au centre-ville pour qu’il regagne enfin sa notoriété, comme c’est le cas avec le centre-ville de Trois-Rivières?

Redonner vie au centre-ville

Selon la SDED, les consommateurs souhaitent l’implantation de nouveaux commerces tels que des magasins de vêtements pour femmes, des épiceries spécialisées ou de type alimentation biologique et des commerces de chaussures, notamment.

Julie Arel, propriétaire du restaurant La Muse, soulève quant à elle un point qui concerne les heures d’ouverture des commerces déjà en place. «J’amène de nombreux clients au centre-ville, mais quand ils sortent de mon restaurant, surtout la fin de semaine, bien des commerces sont fermés», souligne la femme d’affaires. Puis, la plupart des boutiques avoisinant La Muse ouvrent à 11 h ou midi, le dimanche.

Pour Yannick Letendre, propriétaire du pub la Sainte-Paix, tout est une question d’ambiance. «C’est comme s’il n’y avait pas d’achalandage naturel. Pour attirer les foules, il faut qu’on leur propose un événement, par exemple un spectacle», explique-t-il. Pour cette raison, le pub la Sainte-Paix, qui est aussi une salle de spectacle, reste fermé lorsqu’il n’y a pas d’événement.

«Les Drummondvillois ne se disent pas : “On fait quoi vendredi soir? On pourrait aller à la Sainte-Paix découvrir l’artiste qui y sera”. Il faut aller chercher la clientèle avec des artistes qu’elle aime et connait déjà. Ça doit être pour cette raison que tous les bars et plusieurs restaurants proposent maintenant des soirées chansonniers», lance-t-il en énumérant le Looba, l’Établi, le Saint-Fred et le Baboune.

Dans le cadre de la tribune publique qui s’est tenue récemment à propos du centre-ville idéal, M. Letendre a proposé des idées afin de dynamiser le secteur. «À la base, quand on va quelque part, c’est pour l’ambiance du lieu. Par exemple, à Trois-Rivières, il y a de la musique que l’on entend en marchant sur les trottoirs. Les restaurants et bars sont bondés. Je suis allé à Saint-Hyacinthe l’été dernier et j’ai pogné quelque chose; il y avait des petits haut-parleurs sur les lampadaires. Ça apporte un petit quelque chose», exprime-t-il.

«Les trottoirs sont petits; les lumières et lampadaires peu invitants, ajoute M. Letendre. On voit quand même que la Ville fait des efforts, par exemple avec la réfection de la ruelle entre les restaurants Nambù et La Muse. En entrant là, on dirait qu’on est dans une autre ville. Pourquoi ne pas reproduire cette ambiance dans les trois rues principales du centre-ville?»

Cet homme d’affaires fait partie de Connexion centro, un regroupement de commerçants qui se sont unis pour redorer le blason du centre-ville. Et comme tous les membres de Connexion centro, il offre bénévolement son temps à l’organisme et au quartier où se situe son entreprise.

«Je me questionne sur le mandat des commerçants. Est-ce vraiment à nous de veiller à ce que le centre-ville soit vivant? Les commerçants ont un certain rôle à jouer, mais je pense que la ville, qui est une entreprise en soi, doit rendre son propre centre-ville attrayant. Je serais curieux de voir comment ça fonctionne ailleurs», laisse-t-il tomber.

L’organisme Connexion Centro souhaite doter le centre-ville d’une identité en lui trouvant un nom porteur de sens. Cette initiative a pour but de mettre en valeur ce coin historique parfois oublié. Pour ce faire, l’organisme prévoit impliquer les entrepreneurs dans le processus.

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