Grève dans le transport en commun : «Une situation déplorable»

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Par Marilyne Demers
Grève dans le transport en commun : «Une situation déplorable»
Les chauffeurs d’autobus de Multi-Transports Drummond ont manifesté devant les locaux de l’entreprise jeudi. (Photo : Michael Deetjens)

TRANSPORT. La Ville de Drummondville a eu une mauvaise surprise ce matin. Une grève déclenchée par les chauffeurs d’autobus de Multi-Transports Drummond a privé ses citoyens de leur service de transport en commun pour la journée.

Ne s’entendant pas avec leur patron sur la question salariale, les employés ont décidé de manifester devant les locaux de l’entreprise située sur la rue Letendre. Les chauffeurs d’autobus veulent mettre de la pression sur leur employeur, lequel a été mandaté par la Ville de Drummondville.

«On est déçu. On l’a appris vers 6h ce matin quand les employés se sont mis à faire du piquetage. Ça nous a empêchés d’aviser nos usagers à l’avance pour leur dire de s’organiser autrement parce qu’il y avait une grève aujourd’hui», commente Steven F. Watkins, directeur général adjoint à la vie citoyenne à la Ville de Drummondville.

«On a fait ce qu’on a pu pour les aviser via notre plateforme Infocitoyen, notre site web, nos réseaux sociaux et les médias locaux, mais il n’en demeure pas moins qu’il y a des personnes qui sont restées sur le bord de la rue sans savoir pourquoi il n’y avait pas d’autobus aujourd’hui», déplore-t-il.

La Ville tente actuellement de remédier à la situation. «Il n’y a pas d’alternative au moment où se parle pour offrir le transport en commun à nos citoyens. C’est une situation déplorable. Cependant, nos services juridiques sont en train de vérifier avec les obligations et les possibilités dans le contrat qui nous lie s’il n’y a pas moyen de faire repartir le transport en commun», fait savoir M. Watkins.

Le contrat octroyé à l’entreprise Multi-Transports Drummond, d’une durée de cinq ans, se termine dans trois ans. La Ville n’a pas l’intention pour le moment de résilier son contrat avec la compagnie. «Ce n’est pas dans les plans à court terme parce que le processus pour octroyer un tel contrat, ça nous oblige d’aller en appel d’offres. Ça serait plus long comme délais. Si le conflit devait s’éterniser, ça pourrait être quelque chose qui pourrait être fait éventuellement», soutient le directeur général adjoint à la vie citoyenne.

«On demande aux parties de se rasseoir ensemble rapidement pour arriver à une entente le plus tôt possible», ajoute-t-il.

Chaque année, ce sont 600 000 déplacements qui sont effectués par le service de transport en commun de Drummondville.

Litige
Tel que voté lors de leur assemblée le 17 novembre dernier, les 25 membres du Syndicat des travailleurs de Multi-Transports Drummond affilié à la CSN ont tenu la première de leurs six journées de grève envisagées.

«On espère que la journée aura porté fruit vis-à-vis de l’employeur et qu’il nous rencontrera pour finaliser les offres patronales qui sont sur la table, mais qui ne sont pas suffisantes», indique Alain Ménard, secrétaire-trésorier du Syndicat des travailleurs de Multi-Transports Drummond.

La question salariale est au cœur du litige. Actuellement, le salaire moyen des chauffeurs se situe à 17,82$ l’heure. La dernière augmentation salariale remonte au 1er août 2016.

«En faisant des comparatifs dans nos recherches avec des compagnies similaires qui font un travail semblable à nous, on a vu que personne n’est en bas de 20 $ l’heure. C’est ce qu’on demande», fait savoir M. Ménard.

Cinq autres journées de grève sont prévues au calendrier. «On souhaite que l’employeur nous convoque aujourd’hui pour pouvoir en venir à une entente de principe. Évidemment, on ne souhaite pas devoir aller encore en grève», soutient-il.

Le retour à la normale du service de transport en commun est prévu demain à 7h.

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