Les organismes communautaires ont l’oreille attentive du maire

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Par Cynthia Martel
Les organismes communautaires ont l’oreille attentive du maire
Le maire de Drummondville, Alexandre Cusson, a dressé le bilan de sa tournée des organismes communautaires, lundi, devant plus de 70 personnes à l’hôtel de ville. (Photo : Gracieuseté)

DRUMMONDVILLE. Les organismes communautaires sont quotidiennement confrontés à des enjeux et défis d’ordre organisationnel et financier. Afin de mieux comprendre cette réalité, le maire de Drummondville, Alexandre Cusson, a visité près de 60 organismes œuvrant dans la région.

La tournée Se concerter, c’est aussi se comprendre s’est déroulée entre le 25 juin et le 28 août. Le maire était accompagné de conseillers municipaux à chaque visite. Lundi, il en a dressé le bilan devant plus de 70 personnes à l’hôtel de ville.

«Visiter les organismes chez eux, à l’extérieur d’un contexte de quelconque demande, m’a permis d’en apprendre davantage sur leur fonctionnement interne, leurs défis et leurs préoccupations», indique-t-il.

Plusieurs enjeux et défis ont fait l’objet de discussions entre les organismes et le maire, mais ce dernier en a identifié trois majeurs.

Tout d’abord, le maire remarque que le financement des organismes communautaires est souvent lié à l’élaboration de nouveaux projets pour l’organisme, alors que les projets déjà entamés sont toujours en cours. Aussi, la reddition de compte «abusive» demandée constitue une charge de travail excessive pour ces derniers qui n’ont souvent d’autres choix que de laisser de côté les priorités.

«On parle d’organismes établis depuis 30 ou 40 ans qui doivent encore rendre des comptes à des fonctionnaires installés dans des tours à bureaux à Québec. Des gens qui n’ont jamais mis les pieds ici et qui ne savent probablement même pas c’est où Drummondville. (…) Les organismes mettent du temps à remplir des formulaires, compiler des statistiques, alors qu’ils pourraient investir ce temps-là dans les services», déplore M. Cusson.

Ce dernier n’a rien contre la reddition de compte, mais croit qu’elle devrait être pertinente et plus efficace, tout en maintenant une rigueur dans la gestion des fonds publics. Il s’engage ainsi à porter ce message aux instances concernées.

Le maire a également noté que si le visage démographique de Drummondville change, les organismes communautaires ne sont pas suffisamment outillés pour répondre aux demandes en ce sens.

«Depuis cinq ans, la ville a accueilli un nombre croissant d’immigrants. Ce qu’on constate, c’est que malheureusement, les organismes ne sont pas prêts à répondre à leurs besoins, pas par manque de volonté, mais par manque de ressources. Par exemple, les gens de la Maison René-Verrier ont soulevé que certaines nationalités n’ont pas la même relation avec la mort que nous, alors que la Rose des vents de Drummond doit aussi changer son approche (…) Il faut donc voir comment on peut faire face à tous ces nouveaux besoins, car il ne faut pas que de nouveaux services se développent en parallèle.»

D’ailleurs, M. Cusson a d’ores et déjà amorcé des discussions avec le Regroupement interculturel de Drummondville (RID) afin d’étudier les diverses pistes de solution face à cet enjeu.

Enfin, le premier magistrat estime que les organismes ont besoin d’être connus davantage au sein de la communauté. En ce sens, il s’engage à rencontrer divers partenaires, dont les services municipaux concernés, afin de les aider à promouvoir leurs services.

M. Cusson affirme que cette tournée a été bénéfique, mais que de nombreux efforts restent à faire de la part des décideurs publics.

«J’ai été, une fois de plus, impressionné par le professionnalisme et l’expertise qu’ont les différents organismes. J’en ai fait des tournées dans le cadre de mes fonctions de maire et de président de l’UMQ (Union des municipalités du Québec) et celle-ci est de loin la plus motivante», expose-t-il à L’Express.

«Il est donc impératif que les décideurs publics soutiennent les organismes et évitent de générer davantage de problèmes. Je ne dis pas d’offrir nécessairement plus de financement, mais plutôt de les soutenir en ciblant mieux leurs besoins. Il y a une nécessité de reconnaître davantage ce qui se fait», ajoute-t-il en guise de conclusion.

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