Les Gauthier, des Voltigeurs de père en fils

Les Gauthier, des Voltigeurs de père en fils
Denis et Kaylen Gauthier lors du repêchage de 2018. (Photo : archives, Ghyslain Bergeron)

HOCKEY. Avec son leadership et ses retentissants coups d’épaule, Denis Gauthier aura été une figure marquante des Voltigeurs au milieu des années 1990. Un quart de siècle plus tard, c’est au tour de son fils Kaylen de porter le flambeau bien haut.

Né à Drummondville à l’époque où Denis évoluait dans la LNH, Kaylen a grandi dans l’entourage des Voltigeurs. Pendant que son père faisait ses débuts derrière le banc de l’équipe, on apercevait souvent ses fils jouer au hockey-balle près du vestiaire. Voilà que quelques années plus tard, Kaylen patine sous la bannière honorant le numéro 21 au plafond du Centre Marcel-Dionne.

Kaylen Gauthier. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

Choix de septième ronde des Voltigeurs en 2018, Kaylen a fait ses classes chez les Cantonniers de Magog la saison dernière. Le défenseur de 17 ans a percé l’alignement des Rouges lors du dernier camp d’entraînement.

«Quand j’avais sept ans, je rêvais d’être à la place des joueurs des Voltigeurs. Jamais je n’aurais pensé me rendre là, mais j’y suis arrivé aujourd’hui. Je me sens fier et reconnaissant. J’ai le sentiment du devoir accompli et j’essaie de profiter de cette expérience-là au maximum», a confié Kaylen dans une entrevue conjointe avec son père.

Depuis qu’il a pris sa retraite du hockey professionnel, en 2009, Denis a dirigé Kaylen tout au long de son parcours dans le hockey mineur. Le duo se retrouve chez les Voltigeurs, où Denis occupe désormais un rôle de conseiller spécial. En plus de travailler en collaboration avec le personnel d’entraîneurs des Voltigeurs, l’homme de hockey de 43 ans appuie les décideurs hockey de l’organisation.

«C’est spécial de vivre cette aventure avec mon père, a admis Kaylen. Mais comme il a toujours été un de mes coachs, je me suis habitué. Ça ne change pas mon approche. Mon but premier reste le même : je veux sans cesse m’améliorer en tant que joueur.»

Denis Gauthier. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Pour Denis Gauthier, le fait de voir son fils enfiler ce chandail représente bien sûr une grande source de fierté. «Il y a deux ans, je ne pensais même pas qu’il allait jouer dans le midget AAA. En commençant la saison, il était cinquième ou sixième défenseur au collège Saint-Bernard. À ce moment-là, on pensait qu’il irait jouer aux États-Unis ou qu’il emprunterait la voie du baseball. De voir que tout son travail, ses efforts et les sacrifices qu’il a faits l’ont amené jusqu’ici, c’est une super belle fierté», a lancé l’ancien capitaine des Voltigeurs, qui détient toujours le record d’équipe de 25 buts par un défenseur.

Voulant éviter tout conflit d’intérêts, Denis Gauthier s’est retiré des discussions lorsque les Voltigeurs ont repêché son fils. Il s’est de nouveau tenu à l’écart lorsque le temps est venu de confirmer sa place dans l’équipe. «Je ne voulais pas qu’ils le choisissent pour moi. Ils l’ont pris parce qu’ils l’aimaient. Quand ils l’ont gardé, c’était encore leur décision. S’il est ici aujourd’hui, c’est grâce à ses performances, rien d’autre.»

Une progression rapide

Membre d’une des brigades défensives les plus inexpérimentées du circuit, Kaylen Gauthier a rapidement fait sa place chez les Voltigeurs. Jouant avec assurance, le droitier de 5 pieds, 9 pouces et 173 livres s’est d’ailleurs hissé au sein de la première paire de défenseurs avant d’être freiné par une légère blessure.

«Je m’adapte assez bien au rythme de la LHJMQ. Je ne pensais pas être confortable aussi rapidement. J’ai vite pris mes aises, mais on peut toujours s’améliorer. Je dois encore travailler sur des détails dans mon jeu», a expliqué celui qui arbore le numéro 23.

Kaylen et Denis Gauthier lors du repêchage de 2018. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

Comparant le style de son fils à celui de Charles-David Beaudoin, Denis Gauthier se dit agréablement surpris devant cette rapide progression. «Sa force, c’est sa fiabilité en défensive. Il ne flashe pas, mais son jeu est simple et efficace. C’est de cette façon qu’il parvient à gagner la confiance des coachs. Son sens du hockey lui a permis de s’adapter rapidement à la LHJMQ. Déjà, il a hérité de grandes responsabilités. Comme nos jeunes en général, il apprend à vitesse grand V. Son calme et son sang-froid l’aident beaucoup.»

À l’an un de leur reconstruction, les Voltigeurs continuent de déjouer les pronostics depuis le début de la saison. «On a un bon noyau de leaders, a expliqué Kaylen. Les jeunes suivent l’exemple des vétérans. On est tous embarqués dans le même bateau et on va de l’avant ensemble.»

«Notre leadership est fort, a renchéri Denis. On savait qu’on était meilleurs que ce que les experts nous prédisaient. En ce moment, on sent que nos jeunes travaillent les uns pour les autres et non pour leur bien personnel. Ils ont du plaisir à travailler ensemble et ça paraît sur la glace.»

Ethan Gauthier, un talent naturel

Le frère cadet de Kaylen, Ethan Gauthier, sera admissible au repêchage de la LHJMQ en 2021. Évoluant dans la catégorie bantam AAA, le jeune attaquant de 15 ans s’impose d’ailleurs comme l’un des meilleurs joueurs des Cascades de la structure Drummond/Bois-Francs.

Ethan Gauthier.

«Mes deux gars ont été élevés de la même façon, mais ils sont totalement différents. Kaylen a toujours eu ce côté professionnel et discipliné ancré en lui. Ethan a un talent plus naturel, mais il a des choses à apprendre pour développer ce côté-là d’un athlète. Il est en train de maturer et de comprendre des choses, notamment au niveau de l’entraînement. Il a beaucoup de potentiel en plus d’une charpente qui va ressembler à la mienne. S’il continue sur cette lancée, il va connaître une belle carrière», soutient Denis, dont le neveu Julien Gauthier a récemment fait ses débuts dans la LNH avec les Hurricanes de la Caroline.

Étonnamment, le hockey n’est pas un sujet de discussion très fréquent au domicile des Gauthier. «J’encourage mes enfants à vivre leur plein potentiel, mais je les laisse aller. Je leur fais confiance et je fais confiance au destin. La responsabilité leur revient. Je leur donne les bons outils, sans leur mettre de pression. C’est d’ailleurs la même approche que mes parents ont eue avec moi», soutient le fils du lutteur et culturiste Denis Gauthier senior.

«C’est important de bien séparer les choses, ajoute Kaylen. À la maison, c’est mon père, tandis qu’à l’aréna, c’est mon coach. Quand il me conseille, je l’écoute comme c’est le cas avec tous mes entraîneurs.»

Denis Gauthier junior a rencontré sa conjointe, Stéphanie Blais, à l’époque où il évoluait avec les Voltigeurs. Le couple a également une fille prénommée Kellyann.

Duos père-fils chez les Voltigeurs

  • Denis Gauthier (1992-1996) et Kaylen Gauthier (2018-2019)
  • Martin Élément (1994-1995) et Charles-Antoine Élément (2018-2019)
  • Éric Plante (1989-1994) et Jérémie Plante (2016-2017, hors-concours)
  • Robert Lessard (1982-1983) et Jonathan Lessard (2007-2008)
  • René Verrier (président), Éric Verrier (président) et Jérôme Verrier (2011-2014)
  • Normand Brousseau (gouverneur), Louis Brousseau (gouverneur) et Jacob Brousseau (2016-2017)
  • Martin Raymond (entraîneur) et Philippe Raymond (2014-2015)
  • Philippe Boucher (DG) et Matthew Boucher (2014-2015)
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