« On s’est fait voler nos feuilles! »

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Par Michael Deetjens
« On s’est fait voler nos feuilles! »
Conservation de la nature canada (CNC) recommande de laisser les feuilles mortes sur le sol. (Photo : Gracieuseté de Unsplash)

AUTOMNE. C’est devenu une tradition. Chaque automne, armés de leurs râteaux, les résidents affrontent les hordes de feuilles qui ont trouvé refuge sur leur gazon. Bien que plusieurs prennent plaisir à les ramasser en famille, certains sont rebutés à l’idée de passer des heures à racler leur terrain. La solution est simple : laisser tomber le ramassage!

«D’épais tas de feuilles peuvent étouffer la pelouse et les plantes se trouvant en dessous, mais une mince couche de feuilles peut être bénéfique pour la santé de votre pelouse et de votre jardin», informe Dan Kraus, biologiste chez Conservation de la nature Canada (CNC).

Pour Jean-Jacques Marcil, coordonnateur du Regroupement des jardiniers écologiques, «l’idéal est de simplement passer la tondeuse sur le terrain. Les feuilles sont déchiquetées et laissées sur le sol. Elles sont un excellent engrais naturel». Cette méthode appelée «feuillicyclage» est recommandée par le Guide de gestion des matières résiduelles de la Ville de Drummondville.

De multiples usages

Il y a près de 20 ans, Clarisse Courchesne découvrait les bienfaits des feuilles mortes. Aujourd’hui présidente de la Société d’horticulture et d’écologie de Drummondville, elle ne jure que par elles. «C’est de l’or en barre et c’est gratuit! Elles font un excellent compost. C’est aussi le paillis idéal pour protéger nos végétaux contre le gel extrême, la sécheresse estivale. Il est très nourrissant pour le potager», explique-t-elle.

Kraus ajoute qu’un tapis de feuilles mortes est bénéfique pour la biodiversité. Elles fournissent «un habitat important à de nombreuses espèces qui pourront s’y réfugier pour l’hiver». Mme Courchesne précise qu’à la fonte des neiges, «les petits insectes cachés sous les feuilles serviront d’aliments aux oiseaux».

Clarisse Courchesne étend un paillis de feuilles dans ses plates-bandes.

Une ressource prisée

Mme Courchesne se souvient très bien de la fois où des individus avaient dérobé les sacs de feuilles que lui avait préparés un ami. De toute évidence, ils avaient eux aussi compris la valeur de cet «or brun». «On s’est fait voler nos feuilles!», s’était-elle exclamée. Depuis, elle entrepose les précieux sacs à l’abri des regards.

Pour l’horticultrice, beaucoup de gens ne comprennent pas encore l’importance des feuilles qui se retrouvent sur leur gazon. «Ça me fend le cœur de voir que par paresse, des gens vont même jusqu’à couper des arbres dans leur cour pour ne pas avoir à ramasser de feuilles à l’automne». Elle est toutefois convaincue que les gens sont de plus en plus sensibilisés. «Les jeunes sont très ouverts à tout ce qui touche l’environnement. Ils en entendent beaucoup parler à l’école. Les plus «boqués», ce sont les vieux comme moi», lance-t-elle à la blague.

Dernière collecte

Pour les résidents qui veulent tout de même se départir de leurs précieuses feuilles, la Ville organise une dernière collecte au mois de novembre. Les feuilles récoltées seront compostées. Les dates de collectes varient selon les quartiers. Le calendrier est disponible sur le site web de la Ville de Drummondville.

https://www.drummondville.ca/calendrier-des-collectes/

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