Météo : 12 réclamations ont été adressées à la Ville

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Par Marilyne Demers
Météo : 12 réclamations ont été adressées à la Ville
(Photo : Gracieuseté)

MÉTÉO. Bien que les orages violents qui ont touché la région samedi après-midi n’auront duré que quelques minutes, leurs impacts se sont fait sentir un peu plus longtemps. Douze propriétaires ont déposé une réclamation à la Ville de Drummondville jusqu’à présent.

Les fortes pluies ont causé des refoulements d’égout dans certaines résidences. C’est le cas de Sonia Guillemette et son conjoint, qui se sont rapidement retrouvé les deux pieds dans l’eau. «Il y avait trois pouces d’eau dans notre sous-sol. On a fait beaucoup d’appels, nos familles sont venues nous aider et on a réussi à enlever l’eau rapidement», indique celle qui habite dans le quartier Sainte-Thérèse depuis novembre dernier.

Dans ce secteur, les eaux pluviales et sanitaires empruntent la même canalisation. «On a lavé les planchers trois fois. On a tout désinfecté», raconte-t-elle.

Mis à part quelques boîtes entreposées qui ont été abîmées, les dommages sont tout de même minimes. «Je pense qu’on s’en sort quand même bien, mais je ne voudrais pas que ça arrive encore une autre fois», indique Mme Guillemette.

Dans leur malchance, une tante, qui venait prêter main-forte, a croisé un camion de la Ville au coin de la rue. S’occupant des urgences lors de tels épisodes météo, l’employé est venu jeter un coup d’œil au sous-sol, question de les informer de la marche à suivre.

En faisant une réclamation de dommages, le couple pourrait être en mesure de savoir si sa maison est bien protégée ou si le problème est dû au réseau de la ville.

Clapet antiretour
En cas d’un refoulement d’égout, un clapet antiretour empêche les eaux usées d’un égout municipal de refouler dans le sous-sol par les appareils sanitaires ou les drains de planchers, lors de pluies abondantes.

«Ce qui arrive, c’est que quand qu’il n’y a pas de problème avec le réseau dû aux grosses pluies, l’eau s’écoule normalement de la maison vers la rue. Cependant, lorsqu’il y a de grosses pluies, l’eau monte de la rue vers la maison et fait fermer le clapet, ce qui veut dire que l’eau ne peut plus rentrer dans la maison à partie de la rue», explique François Pothier, le directeur général adjoint gestion du territoire et directeur du Service de l’ingénierie à la Ville de Drummondville.

«En même temps, le clapet étant fermé, l’eau ne peut plus évacuer de la maison pour s’en aller vers la rue. C’est important que les gens comprennent que quand il y a de gros orages, si on est en train de faire un lavage ou qu’on a coulé un bain pour les enfants, c’est de mettre tout ça sur pause et d’attendre que l’eau dans la rue se soit résorbée. Cela évitera que l’eau reste prise dans les conduites de la maison», poursuit-il.

Logements à toit plat
À quelques pâtés de maisons de la résidence de Sonia Guillemette et son conjoint, un résident vivant dans un logement à toit plat, sur la rue Brock, a aussi été touché par les pluies fortes, samedi. «Il y a eu un dégât d’eau dans la cuisine et la salle de bain», fait savoir Clément Lambert.

Bien qu’en théorie, les logements à toit plat disposent aussi de clapets, il peut aussi y avoir des complications. «Ce qui arrive, c’est que la pluie qui tombe sur le toit essaye de descendre par la conduite qui descend jusque dans le sous-sol et après s’en va vers la rue. Lorsque la rue est pleine d’eau et qu’il y a de la pression dans la conduite, l’eau s’en va vers les accessoires, donc les toilettes et les lavabos», indique de son côté François Pothier.

Obligation
À Drummondville, comme dans l’ensemble des municipalités, les clapets antiretour sont obligatoires. Inévitablement, les nouvelles constructions possèdent ce genre de dispositif, ce qui n’est toutefois pas le cas pour les habitations dont la construction remonte à plusieurs décennies.

«On essaie de sensibiliser les gens de faire les inspections qu’il faut. Un clapet, c’est accessible. Si vous en avez un, le plombier devrait être capable de le retrouver et de s’assurer qu’il fonctionne bien. Même pour les gens qui ont des maisons plus récentes, c’est une obligation de vérifier que son clapet fonctionne de façon régulière. Pour certaines raisons, parfois il y a des clapets qui peuvent rester ouverts parce qu’il y a une pression ou des déchets qui l’ont empêché de reprendre sa position normale», informe le directeur général adjoint gestion du territoire et directeur du Service de l’ingénierie à la Ville de Drummondville.

Jusqu’à maintenant, le Service du greffe de la Ville de Drummondville a reçu 12 réclamations en lien avec cet épisode météo. À noter qu’un avis doit être donné à la Ville dans les 15 jours suivant l’événement.

Changements climatiques
La population pourrait s’attendre à être témoin de pluies plus fréquentes et plus intenses en raison des changements climatiques. Les villes devront s’y adapter.

«On est à l’affut de tout ce qui se donne comme informations à ce sujet. On va conseiller nos élus pour avoir un plan de match pour y faire face le mieux qu’on peut. Ce n’est pas évident parce que c’est souvent associé à des coûts très importants. L’idée, c’est de trouver un bon compromis», soutient M. Pothier.

Il poursuit : «Il n’y a aucune ville au Québec, même au monde, qui peut dire à ses citoyens qu’ils vont faire des conduites et des rues qui vont être capables de prendre les pluies qu’on a eues en fin de semaine passée. Ça prendrait des conduites tellement grosses, que ça serait impossible à construire.»

Certains secteurs de Drummondville, où on retrouve des réseaux combinés, sont davantage touchés lors des orages violents. Par exemple, dans le secteur de la rue Chassé et Turcotte, un appel d’offres a été lancé pour un bassin de rétention. Les travaux devraient être réalisés cet été.

D’autres travaux de mitigation seront réalisés au fil des ans.

Mises à niveau réalisées  

  • Secteur Cormier
  • Rue Lindsay
  • Secteur Saint-Jean-Baptiste
  • Secteur 121e Avenue
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