De sérieuses lacunes à la DPJ de la Mauricie et du Centre-du-Québec

De sérieuses lacunes à la DPJ de la Mauricie et du Centre-du-Québec
(Photo : Unsplash )

DPJ. La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) note de «sérieuses lacunes» dans les services offerts aux enfants hébergés en famille d’accueil dans la région de la Mauricie et du Centre-du-Québec.

C’est ce qui ressort d’une vaste enquête déclenchée en 2017. «Après avoir analysé un échantillon de plus de 150 dossiers d’enfants et de familles d’accueil de la région, nous proposons des correctifs dans une optique de pérennité, afin d’améliorer le système de protection des enfants», a indiqué Philippe-André Tessier, le président de la CDPDJ.

«Si les constats sont alarmants, nous avons pris acte de certaines mesures déjà en place et nous allons nous assurer que les résultats sont au rendez-vous dans le meilleur intérêt de l’enfant», ajoute-t-il.

Afin de mieux protéger les droits de ces enfants ainsi que leur intégrité physique et psychologique, 64 recommandations ont été émises. Elles sont adressées au Président-directeur général et à la DPJ du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, à la Directrice de la protection sociale et au Directeur des services sociaux du Conseil des Atikamekw d’Opitciwan, au ministre délégué à la Santé et aux services sociaux ainsi qu’à la ministre de la Justice.

Durant la période de janvier 2013 à décembre 2016, la CDPDJ a notamment constaté, pour le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, que 23% des dossiers des familles d’accueil témoignent d’un pairage inadéquat des enfants avec la famille d’accueil et que cinq familles d’accueil ont été accréditées alors que le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec disposait d’informations claires qu’elles pouvaient présenter un risque pour les enfants. De plus, 32% des enfants hébergés en famille d’accueil ont été l’objet d’un signalement retenu pour abus sexuel ou physique.

La manque de personnel fait aussi partie des problématiques soulevées. Ce sont 55% des plans d’intervention qui ne sont pas révisés aux trois mois, 16% des enfants qui ont été indûment privés de contacts avec leurs parents en raison du manque de superviseurs et 15% des jeunes qui ont été privés de services continus en raison du roulement de personnel.

C’est pourquoi la Commission recommande entre autres de revoir la charge administrative des intervenants. Parmi les autres recommandations, le processus d’intervention lors de manquements ou de conduite inacceptable devra être révisé.

Accompagnateur externe
Le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, a réagi au dépôt du rapport de la CDPDJ. Il a annoncé qu’un accompagnateur externe sera nommé prochainement pour assurer que le CIUSSS de la Mauricie et du Centre-du-Québec applique les recommandations dans les délais prescrits.

«Ce qui ressort de ce rapport est inacceptable et je suis profondément troublé de savoir que des enfants ont été traités de cette façon, a-t-il commenté. Comme j’ai dit dans le passé, je n’attendrai pas 18 mois avant de poser des gestes concrets pour soulager la charge de travail des gens sur le terrain. D’ici la fin de l’été, une annonce en ce sens aura lieu.»

Le ministre rencontrera la Fédération des familles d’accueil et ressources intermédiaires du Québec (FFARIQ) dès cette semaine dans le but d’améliorer la situation actuelle. (MD)

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