Repêchage : «On a fait nos devoirs»

Repêchage : «On a fait nos devoirs»
Jean-Sébastien Perron. (Photo : archives, Ghyslain Bergeron)

HOCKEY. À l’aube de leur reconstruction, c’est avec une banque de choix plutôt dégarnie que les Voltigeurs se présentent à Québec cette semaine en vue des assises annuelles de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). Le repêchage aura lieu samedi, au Centre Vidéotron de Québec.

Nouvellement en poste, le directeur général Philippe Boucher s’est donné comme mission de redresser cette situation, ce qu’il entend faire en sacrifiant quelques vétérans sur le marché des échanges. Déjà, on sait que les transactions impliquant Nicolas Guay et Cédric Desruisseaux seront officialisées la veille du repêchage. Malgré tout, l’organisation drummondvilloise risque de ne pas monter sur la scène en première ronde, et ce, pour une deuxième année consécutive.

Bien que les Voltigeurs ne possèdent aucun choix avant la cinquième ronde à l’heure actuelle, le recruteur-chef Jean-Sébastien Perron ne cache pas son enthousiasme à l’approche de sa troisième séance de sélection à la barre des Voltigeurs.

«Le repêchage, c’est l’accomplissement de tout le travail que notre staff a accompli au cours de la dernière saison. Chose certaine, on a fait nos devoirs. On est prêt pour samedi, peu importe comment les choses vont tourner», a expliqué l’homme de hockey de 43 ans, qui a assisté à environ 300 matchs durant la dernière campagne aux quatre coins du Québec et des Maritimes.

«Peu importe qu’on ait un choix de première ronde en main ou non, ça ne change rien à notre préparation, a continué Perron. Puisque le scénario peut changer à tout moment, notre liste comprend les joueurs pour qui on a de l’intérêt. D’ailleurs, on a rencontré tant des joueurs qui pourraient sortir tôt que d’autres qui pourraient être choisis plus loin.»

Au cours des dernières semaines, les dirigeants des Voltigeurs ont rencontré une centaine de joueurs individuellement en plus de procéder à quelques entrevues téléphoniques. La liste comprend des joueurs issus des ligues midget AAA du Québec et des Maritimes, mais aussi du réseau midget espoir et du circuit préparatoire scolaire.

«Dans ces entrevues, on veut aller chercher un maximum d’informations sur chaque joueur, parce qu’il y a certaines choses qu’on n’est pas capable de voir sur la glace, a laissé entendre Perron. On leur pose des questions pour mieux cerner leur personnalité et leur caractère. Le simple fait d’avoir un contact en face à face avec lui, de mettre un visage sur le joueur, ça nous donne des indices sur sa personnalité. Ça reste une projection et surtout, ça ne change pas totalement notre évaluation. Que le jeune soit plus gêné ou plus extraverti, en bout de ligne, ce qu’on recherche, c’est un joueur de hockey.»

Une cuvée intéressante

Ayant œuvré dans l’organisation des Screaming Eagles du Cap-Breton, du défunt Junior de Montréal et de l’Armada de Blainville-Boisbriand durant les 20 premières années de sa carrière, Perron est en poste avec les Voltigeurs depuis la saison 2016-2017. En l’espace de trois repêchages, celui qui a succédé à Luc Dagenais a travaillé avec autant de directeurs généraux : Dominique Ducharme, Stéphane Desroches et maintenant Philippe Boucher.

(Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

«Avec son bagage d’expérience et ses contacts dans le milieu du hockey, Philippe va être en mesure d’aider les Voltigeurs à se repositionner parmi les équipes compétitives, s’est-il dit d’avis. Sa philosophie ressemble à celle de Stéphane et de Dominique. On recherche d’abord des joueurs avec un bon sens du hockey et une bonne éthique de travail, des gars qui vont rendre les gens de Drummondville fiers de leur équipe.»

«Bien sûr, on a certains besoins plus précis à combler, mais de façon générale, on va prendre le meilleur joueur disponible, peu importe sa position», a ajouté celui qui a notamment repêché Dawson Mercer, Xavier Simoneau et Thomas Pelletier en première ronde en 2017 ainsi que Chase Ellis, Jacob Dion et Kaylen Gauthier à compter du troisième tour en 2018.

Appuyé dans ses tâches par Jean-Philippe Sansfaçon, Marc-André Philip, Marc-André Quilico, Dominic Marcil et Jérôme Charbonneau, Perron qualifie d’intéressante la cuvée 2019 du repêchage de la LHJMQ. «Il y a beaucoup de profondeur à toutes les positions. Le défi, ça demeure tout le temps de trouver des joueurs dans les rondes plus éloignées. Il faut savoir trouver les cartes cachées, mais cette année, il y a de bons joueurs disponibles dans toutes les rondes.»

La progression de Tristan Roy

Parmi les espoirs originaires de la région de Drummondville, l’attaquant Tristan Roy est celui qui est le mieux répertorié. Le produit des Cantonniers de Magog est classé en deuxième ronde (31e rang au total) sur la liste finale du Centre de soutien au recrutement de la LHJMQ.

«Tristan, je le connais depuis longtemps pour avoir déjà coaché contre lui. Je l’aimais moins à l’époque, mais comme recruteur, c’est plus plaisant de le voir aller. Il a connu une belle progression au cours de la dernière saison. Aux Jeux du Canada, il y a eu comme un déclic dans sa confiance. Ça s’est traduit dans ses statistiques, comme on a pu le voir en séries et à la coupe Telus», a souligné Perron.

«Tristan va devenir un joueur solide dans la LHJMQ, a ajouté le dépisteur-chef des Voltigeurs. Son entraîneur Félix Potvin est d’ailleurs emballé de sa façon de se comporter en dehors de la patinoire. Sur la glace, il joue de la bonne façon. Il a un gros gabarit et il s’en sert, ce qui lui permet d’exceller en protection de rondelle. Il n’hésite pas à aller dans les endroits ou ça fait mal, dans les coins de patinoire ou devant le filet pour faire un écran devant le gardien ou pour saisir un rebond. Et malgré sa charpente, il ne faut pas sous-estimer ses habiletés avec la rondelle.»

Un coach dans l’âme

En parallèle avec ses fonctions de dépisteur, Jean-Sébastien Perron continue de s’impliquer comme entraîneur-adjoint de l’équipe juvénile du programme de hockey de l’école secondaire de Mortagne, à Boucherville. Au fil des ans, il a d’ailleurs dirigé Maxime Comtois, Nicolas Beaudin et Pierre-Olivier Joseph au sein de groupes de hockey estival.

«Ma première passion, c’est le coaching. Je passais déjà beaucoup de temps dans les arénas et c’est là que j’ai croisé Yanick Lemay, dépisteur des Screaming Eagles. Il a vu que je portais attention à certains détails et il m’a invité à me joindre à son équipe», a-t-il raconté.

«Pour moi, ce n’est jamais un effort ou un sacrifice d’être à l’aréna, que ce soit dans le rôle de dépisteur ou de coach. D’ailleurs, je suis toujours très fier de voir certains joueurs évoluer du hockey mineur jusque dans la LHJMQ et même dans certains cas jusque dans le hockey professionnel», a conclu Perron, qui a vu le programme de Mortagne annoncer la nomination de l’ex-pilote des Voltigeurs, Martin Raymond, au sein de son personnel d’entraîneurs mercredi.

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