Philippe Boucher : «J’aime ça bâtir une équipe»

Philippe Boucher : «J’aime ça bâtir une équipe»
Philippe Boucher lors de son point de presse, mercredi, au Centre Marcel-Dionne. (Photo : Ghyslain Bergeron)

HOCKEY. Après une saison loin de l’action, Philippe Boucher s’ennuyait de l’effervescence typique de la LHJMQ. Et c’est à Drummondville que l’ex-joueur de la LNH a choisi d’effectuer un retour dans son rôle de prédilection.

Désigné directeur général des Voltigeurs au cours des derniers jours, Boucher a paraphé une entente de trois saisons avec l’organisation. Le successeur de Stéphane Desroches s’est dit impatient de relever ce nouveau défi. Approché par les Rouges à la même époque l’an dernier, il s’était alors retiré de la course à la succession de Dominique Ducharme.

«À ce moment-là, le timing n’était pas le bon. Je voulais prendre une année de recul. Durant la saison, j’ai continué à suivre les activités de la LHJMQ. Je voyais les Voltigeurs et je me disais que ça aurait été une belle opportunité. Quand j’ai vu que le poste était encore disponible, j’ai levé la main discrètement. C’était peut-être un signe de la vie», a relaté Boucher lors d’une rencontre avec les médias, mercredi, au Centre Marcel-Dionne.

Éric Verrier et Philippe Boucher ont rencontré les médias mercredi. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Ayant également discuté avec les Mooseheads de Halifax à la même époque l’an dernier, Boucher a ensuite refusé une offre pour retourner derrière un banc durant l’hiver. C’est que l’homme de 46 ans préfère se concentrer sur le rôle DG, un siège qu’il a occupé pendant deux saisons avec l’Océanic avant d’hériter des doubles fonctions chez les Remparts.

«Jumeler les deux rôles, c’est très prenant. On a moins de flexibilité. J’ai aimé coacher, mais la direction générale me manquait. C’est le rôle que j’aime vraiment faire. Je n’ai jamais fait un pool de hockey de ma vie, mais j’aime ça bâtir une équipe! J’aime me promener partout au Québec et dans les Maritimes pour identifier du talent. Je vais aller voir beaucoup de hockey, que ce soit pour préparer des transactions ou le repêchage. Je suis très efficace en arrière d’un volant. J’en profite pour parler à d’autres hommes de hockey», a expliqué celui qui est originaire de Saint-Apollinaire et qui réside toujours dans la région de Québec.

«À Drummondville, le fit est parfait. Je me retrouve à une heure et quinze du domicile familial. C’est une opportunité que je voulais saisir. Un an arrêté, c’était assez pour moi. Je suis un passionné de hockey et je suis content de retremper là-dedans à temps plein. Je veux aider à bâtir ce club. J’ai hâte de travailler avec des gens passionnés au sein d’une organisation gagnante et respectée.»

À ce sujet, le nouvel homme de confiance des Voltigeurs ne tardera pas à rencontrer l’entraîneur-chef Steve Hartley. Ce dernier est actuellement en Slovaquie pour assister au championnat mondial de hockey, où son père dirige la Lettonie. Boucher a d’ailleurs été entraîné par Bob Hartley chez le Titan de Laval, où ils ont soulevé la coupe du Président en 1993. «On va prendre le temps de s’asseoir ensemble. Je vais laisser Steve coacher son club, mais je vais être là en support pour lui. J’aime aider mon coach, sans m’imposer. Je vais lui suggérer des idées, être une ressource pour lui», a indiqué Boucher, qui devra notamment engager un adjoint pour remplacer Ryan Falkenham.

Le repêchage : la priorité

Ayant échoué dans leur tentative de remporter une deuxième coupe du Président lors des dernières séries éliminatoires, les Voltigeurs se retrouvent dans un moment charnière. Héritant d’un club jeune, Boucher entend faire du repêchage sa priorité numéro un pour rebâtir l’organisation.

Philippe Boucher. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«Les Voltigeurs avaient bâti une très bonne équipe, mais dans une ligue où il y a une grande parité, c’est très difficile d’aller jusqu’au bout. Ils ont dû payer le prix en termes de choix au repêchage. Aujourd’hui, cette banque se retrouve dégarnie. Plusieurs bons joueurs seront de retour, de telle sorte qu’on n’aura pas une mauvaise équipe, mais on devra régler le problème du manque de choix au repêchage. Sans dire qu’on est en reconstruction complète, on doit s’assurer de pouvoir continuer à repêcher. Car il n’y a pas de secret : les clubs qui aspirent à la coupe Memorial ont tous bien repêché. La plupart de leurs joueurs ont été développés à l’interne. C’est ce qu’on va faire ici, en travaillant en équipe avec Jean-Sébastien Perron et ses dépisteurs.»

À l’approche de la séance de sélection de la LHJMQ, qui aura lieu le 8 juin, au Centre Vidéotron, Boucher ne cache donc pas son intention de transiger pour améliorer sa banque de choix. On sait déjà que Nicolas Guay et Cédric Desruisseaux seront sacrifiés en retour de quelques choix.

«On veut redevenir une équipe compétitive le plus rapidement possible. On va devoir s’asseoir ensemble pour en discuter : est-ce qu’on recommence un cycle ou on essaye de rester compétitifs, comme Rouyn-Noranda parvient à le faire régulièrement? Pour y arriver, il faut bien repêcher. Ça fait en sorte que tu te fais moins mal dans tes échanges à Noël», a indiqué Boucher, qui dit rechercher des joueurs passionnés, à la fois créatifs, rapides et possédant un bon sens du hockey.

Boucher entend également réclamer deux joueurs de premier plan lors du prochain repêchage européen, qui aura lieu vers la fin du mois de juin. «J’ai déjà parlé à mes contacts. Le travail est commencé et on va continuer de se préparer. Ce sont des dossiers complexes, mais le repêchage euro peut changer rapidement le visage de ton organisation.»

Des mandats différents

Fort de son expérience de gestion dans la LHJMQ, l’ex-défenseur dit avoir appris de ses erreurs et de ses bons coups avec l’Océanic et les Remparts. À Québec, il avait succédé à Patrick Roy un an à peine avant que l’organisation accueille le tournoi de la coupe Memorial.

Philippe Boucher. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«Ce sont des défis et des mandats complètement différents. Quand je suis arrivé à Rimouski, il fallait rebâtir l’organisation, en commençant par trouver un entraîneur-chef. On avait beaucoup de choix, donc une certaine marge de manœuvre. À Québec, on avait la pression de participer à la coupe Memorial. Je me souviens d’un meeting d’urgence avec Gilles Courteau qui a eu lieu à Drummondville. Le commissaire ne voulait pas qu’on embarrasse la Ligue. Finalement, on avait bâti une équipe qui s’était rendue en finale. Ici, le mandat est complètement différent. On doit continuer de donner du bon hockey à nos partisans, mais il faut aussi redresser la banque de choix au repêchage», a rappelé celui qui a été proclamé DG par excellence dans la LHJMQ en 2012-2013.

Vite convaincus

Les négociations entre les Voltigeurs et Philippe Boucher n’ont pas été longues. Après une seule rencontre, le président Éric Verrier et ses acolytes étaient déjà convaincus par ses qualités d’individu et d’homme de hockey.

«Philippe, c’est un gars passionné et un leader. C’est aussi un gars d’équipe et un gars de terrain. C’est vite devenu unanime : c’était notre homme. C’est le leader dont on avait besoin pour relever le défi qu’on a comme organisation», a expliqué celui qui a vu son fils Jérôme être dirigé par Boucher chez les Remparts en 2015.

Ayant évolué avec les Voltigeurs il y a quelques années, Matthew Boucher était quant à lui présent au Centre Marcel-Dionne pour assister à la présentation de son père.

13 DG en 37 ans d’histoire

  • Philippe Boucher (2019-)
  • Stéphane Desroches (2018-2019)
  • Dominique Ducharme (2016-2018)
  • Dominic Ricard (2004-2016)
  • Michel Georges (1999-2004)
  • Gaston Drapeau (1997-1999)
  • Gilles Côté (1996-1997)
  • Charles Marier (1994-1996)
  • Jean Hamel (1990-1994)
  • Jacques Dubé (1989-1990)
  • Jean Bégin (1987-1989)
  • Michel Parizeau (1984-1987)
  • Guy Perreault (1982-1984)

17 ans dans la LNH

Choix de première ronde des Sabres de Buffalo en 1991, Philippe Boucher a roulé sa bosse pendant 17 saisons dans la LNH. Coéquipier de légendes tels que Pat LaFontaine, Wayne Gretzky, Mike Modano et Sidney Crosby, l’arrière à caractère offensif a souvent affronté Steve Bégin et Denis Gauthier, qu’il retrouve aujourd’hui chez les Voltigeurs. Il a soulevé la coupe Stanley en 2009 avec les Penguins de Pittsburgh.

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