«Un recul pour l’information locale»

Photo de Jean-Pierre Boisvert
Par Jean-Pierre Boisvert
«Un recul pour l’information locale»
Cet autocollant interdit le dépôt d’articles publicitaires aux domiciles où ils sont apposés. (Photo : *)

PUBLICITÉ. Le fait de rendre facilement disponible l’autocollant interdisant le dépôt à domicile du Publisac, dans lequel se trouve le journal L’Express, est un recul pour l’information locale.

C’est l’opinion que donne à entendre la directrice de la salle de rédaction du journal L’Express, Lise Tremblay, au lendemain de l’adoption par le conseil municipal de Drummondville d’une modification de la réglementation permettant d’obtenir au bureau d’accueil de l’hôtel de ville ces autocollants qui interdisent le dépôt d’articles publicitaires aux domiciles où ils sont apposés.

«Je sais que cette décision fait appel à la conscience environnementale, mais les gens doivent aussi savoir que le journal est livré dans le Publisac. Dire non au Publisac, c’est dire non au journal. Le geste en soi marque un recul pour l’information locale, déjà suffisamment malmenée au Québec. On n’a qu’à penser aux fake news», se dit d’avis Lise Tremblay.

Dave Beaunoyer, éditeur de L’Express, n’a pas non plus de quoi se réjouir, mais il n’exclut pas des moyens de réagir.

«C’est dommage. Le Publisac est le véhicule du journal L’Express. Comme on le sait, un important principe en marketing est d’être disponible, visible et accessible. Disons qu’on perd les dimensions de visibilité et d’accessibilité là où seront apposés les autocollants. Comme le font plus de 200 personnes chaque semaine, L’Express demeurera disponible à nos bureaux pour les gens qui aiment le consulter sans toutefois vouloir les circulaires. Bien sûr, on nous dira qu’il y a notre site web, qui connait un vif succès, mais les annonceurs locaux préfèrent encore investir dans les médias traditionnels, comme notre journal. Les citoyens peuvent dire non aux circulaires, mais on a en tête des moyens de rejoindre nos lecteurs sans le Publisac», de mettre en contexte Dave Beaunoyer.

Selon lui, il est difficile pour le moment d’évaluer l’impact de cette initiative, mais une première évaluation sera effectuée en octobre prochain.

Pourquoi la Ville a-t-elle décidé de mettre de l’avant cette réglementation? «Parce que des citoyens ont exprimé ces attentes lors de la période de questions et on a répondu, a expliqué le maire Alexandre Cusson. Il faut savoir que la mesure existait déjà, en se rendant au Service des finances, et nous avons simplifié l’acquisition de l’autocollant en le rendant disponible à l’accueil».

La Ville tient d’ailleurs à aviser les citoyens que s’ils utilisent cet autocollant ils ne recevront plus le bulletin municipal, qui, comme L’Express, est livré avec les circulaires.

Précisons que l’autocollant doit être apposé de façon à ce qu’il soit visible et à proximité des réceptacles et endroits prévus pour les articles publicitaires, soit les boîtes ou les fentes à lettres, les porte-journaux ou les vestibules des bâtiments accessibles.

Partager cet article