Jean-Louis Matton, la calculatrice humaine

Jean-Louis Matton, la calculatrice humaine
Jean-Louis Matton a facilement battu le journaliste lors de l'entrevue. (Photo : Ghyslain Bergeron)

INUSITÉ. Alors qu’il n’était qu’un jeune garçon, Jean-Louis Matton ne s’amusait pas à compter les moutons au moment de se mettre au lit : il repassait les additions mentales qu’il avait effectuées pendant la journée. Aujourd’hui âgé de 76 ans bien comptés, il s’amuse toujours à défier les gens de son entourage avec son talent pour le moins inusité.

M. Matton a commencé à pratiquer le calcul mental en bas âge. Il habitait près d’un chemin de fer à Trois-Rivières et il se plaisait à additionner les chiffres du numéro d’identification des wagons qui défilaient à basse vitesse devant lui.

«Quand j’ai réalisé que j’avais de la facilité à tout additionner, j’ai commencé à ajouter les wagons les uns après les autres. J’ai rapidement développé une aptitude avec les chiffres. Au primaire, j’étais toujours le meilleur en mathématiques tellement qu’un moment donné, le directeur m’a demandé de remplacer le professeur de math parce qu’il était malade. J’avais toujours 100 %, sauf peut-être deux ou trois fois durant tout mon primaire et quand ça arrivait, ça me frustrait», a raconté le retraité.

Jean-Louis Matton a eu une carrière bien remplie. Il a été inspecteur et contremaître en contrôle de fabrication mécanique. Ses aptitudes de calcul étaient en constante évolution, ce qui lui a permis de décrocher un poste au sein d’une entreprise de Trois-Rivières.

«J’avais souvent à jongler avec les chiffres et comme je n’utilisais pas de calculatrice, je gagnais un temps fou en fin de compte. J’avais un rendement efficace. J’avais même réalisé un inventaire seul en une journée alors qu’habituellement, ils étaient trois, pendant 2 jours, pour faire ce travail. Disons que je me suis négocié un salaire», a-t-il lancé riant.

Rentabiliser son talent

Le septuagénaire aimait bien jouer au billard en compagnie d’un ami au petit bar du coin. De fil en aiguille, les clients ont entendu parler de cet homme qui calculait plus vite que son ombre et venaient tester les capacités de l’homme.

«C’est mon chum qui prenait les gageures pour moi! À coup de cinq ou dix piastres, à la fin de la soirée, ça faisait un bon sideline. On séparait le magot en deux. Il y a même un homme qui m’a présenté un jeune de 18 ans (lui il en avait 40) et il a parié 100 $ qu’il me battrait. Après une séance d’échauffement de calcul mental, le kid lui a dit que j’étais trop fort. C’est de l’argent vite fait dans ce temps-là», a raconté M. Matton.

En 1995, sa sœur l’a inscrit à l’émission Relevez le défi, animée par le comédien Gaston Lepage. «J’ai fait 10 équations contre un homme qui avait une calculatrice. C’était trop facile et j’ai remporté 200 $ chez un épicier. J’ai donné le prix à mon père, car nous étions une grosse famille. J’ai aussi tenté ma chance pour participer à l’émission Faites-moi confiance, mais je n’ai pas été sélectionné. J’avais toujours les réponses avant les participants… », a ajouté M. Matton.

Aujourd’hui retraité, l’homme vit paisiblement en retrait à Saint-Eugène en compagnie de sa femme avec qui il a passé les 20 dernières années. Il se plait à encore divertir les gens au restaurant.

«Il y a quelques semaines, j’ai additionné toutes les factures du groupe mentalement et j’ai donné le total à la serveuse. Elle était bien surprise», a-t-il conclu.

Partager cet article