Furieux du traitement médiatique, l’Odyssée remet les pendules à l’heure

Furieux du traitement médiatique, l’Odyssée remet les pendules à l’heure
Pierre Graceau et Hugo Leclerc, deux des trois propriétaires de l’Odyssée resto ambiance étaient furieux du titre d’un article du Journal de Montréal. (Photo : Frédéric Marcoux)

RESTAURANT. Les propriétaires de l’Odyssée Resto Ambiance sont furieux du traitement médiatique du Journal de Montréal. Vendredi, celui-ci a publié un article ayant pour titre «Des souris mortes sur la tablette d’un restaurant», alors qu’en réalité les deux souris ont été retrouvées sur une étagère au fond du sous-sol du commerce, un immeuble centenaire.

Deux des trois propriétaires du restaurant, Hugo Leclerc et Pierre Garceau, ont fait visiter la cuisine et le sous-sol de leur commerce à l’Express, au lendemain d’un article publié dans Le Journal de Montréal.  Le texte en question faisait état d’un rapport du MAPAQ au sujet de quelques équipements malpropres et de souris retrouvées «sur la tablette» du restaurant. Sans être inspecteur, il était possible de constater à ce moment que tout semblait propre et dans l’ordre, à l’intérieur de l’immeuble situé sur la rue Lindsay à Drummondville.

Hugo Leclerc a fait visiter sa cuisine à L’Express. (Photo : Frédéric Marcoux)

«Dans la cuisine, il ne s’est pratiquement rien passé. Les souris étaient dans le fond du sous-sol et on ne peut pas cuisiner à cet endroit. C’est un espace d’entreposage où on garde des équipements qu’on a en trop ou qu’on n’utilise plus dans cette bâtisse centenaire. Les photos de l’équipement, c’est de l’équipement qu’on n’utilisait même plus depuis longtemps. On a fait l’erreur de les garder en bas quand on aurait dû les jeter immédiatement.», a expliqué Hugo Leclerc.

«Il y a eu un inspecteur qui est venu la semaine dernière pour faire un suivi et il nous a noté de grandes améliorations. Il nous a même dit qu’un “ restaurant parfait est un restaurant fermé et que ça n’existe pas”», a renchéri Pierre Garceau.

Inspection dans un contexte difficile

Les propriétaires ont assuré que si l’erreur s’était produite dans la cuisine, ils auraient encaissé le coup sans broncher. Cependant, dans ce cas-ci, ils ont senti le besoin de remettre les pendules l’heure.

Hugo Leclerc montre le sous-sol de son commerce. Celui-ci est utilisé pour entreposer de l’équipement qui ne sert plus et des produits pour le lavage. (Photo : Frédéric Marcoux)

«Le MAPAQ a fait son inspection au moment où on sortait d’un rush du midi. Je peux te garantir qu’après avoir servi 100 clients en 30  minutes, il peut y avoir des résidus dans la friteuse et il peut y avoir des taches sur mon équipement. Il y a un ménage qui se fait vers 15h avant le soir. Les inspecteurs sont arrivés directement après le rush. On sortait encore des assiettes.»

Après avoir rapidement passé dans la cuisine, en janvier, l’inspecteur s’est dirigé dans le sous-sol où il a trouvé deux cadavres de souris.

«C’est dans le fin fond de la laine minérale, je n’aurais jamais pensé regarder là moi-même. Je capote!», avoue Hugo Leclerc en pointant l’endroit où les cadavres ont été retrouvés. Jamais on ne se dit pas “va voir en arrière d’un compresseur, d’un coup qu’il y aurait une souris morte”.»

Des grands moyens en place depuis longtemps

Chaque mois, depuis six ans, une entreprise d’extermination se présente à l’intérieur de l’Odyssée Resto Ambiance pour faire de la prévention, afin d’éviter la présence de vermines ou de toute autre espèce indésirable pour ce type de commerce. Des pièges à souris sont d’ailleurs en place. Toutefois, Hugo Leclerc a souligné que plusieurs restaurateurs comme lui ayant un immeuble centenaire «avec un salage craqué» (sic) doivent requérir les services d’un exterminateur.

Les deux souris ont été retrouvées sur la tablette, dans ce coin du sous-sol. (Photo : Frédéric Marcoux)

Le MAPAQ a condamné son restaurant à une contravention de 2250$, après l’événement de janvier. Les deux souris sont responsables de 2000$ de cette amende. Pour ce qui est des 250$ restants, Hugo Leclerc prend l’entière responsabilité de la faute, puisqu’un contenant ayant des aliments altérables à la chaleur avait été mal fermé dans le compartiment réfrigéré. Pour ce qui est de la cuisine, ils ont fait savoir qu’un seul incident leur a été reproché.

«À l’inspection, il y avait une louche qui avait un grain de riz de la veille. Pour eux, c’est de l’insalubrité et c’est normal, mais c’est sûr qu’on la regarde avant de l’utiliser et que si on avait vu ça, on l’aurait lavé avant de l’utiliser. C’est une erreur humaine», a indiqué Hugo Leclerc.

La nouvelle a toutefois eu l’effet d’une bombe pour les propriétaires. Un groupe de clients a d’ailleurs annulé  une réservation au lendemain de la nouvelle publiée par le journal propriété de Québecor.

«C’est plus difficile de perdre un client que d’en gagner un. Avec un titre comme ça, on rame contre la vague, déplore Pierre Garceau.

«Il faut sécuriser notre business, c’est fragile. Il y a du monde qui nous juge seulement avec le titre, a constaté Hugo Leclerc. Le contexte est difficile avec la pénurie de main-d’œuvre et des marges de profit qui sont petites. Le fait de voir ce qui a été publié par le Journal de Montréal sans aucune remise en contexte, je m’excuse, mais ça me fait suer.»

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