La formation de pompier accessible au Centre-du-Québec

La formation de pompier accessible au Centre-du-Québec
Les pompiers en formation peuvent s’exercer à l’intérieur de la résidence d’entraînement. (Photo : Ghyslain Bergeron)

FORMATION. Le recrutement des pompiers volontaires au sein des petites municipalités est difficile. Peu de gens le savent, mais la formation Pompier I est offerte gratuitement dans la région, mais défrayée par les municipalités, par le Service aux entreprises (SAE) du Centre-du-Québec, par le biais de la Commission scolaire des Chênes (CSDC).

Le règlement sur les conditions pour exercer au sein d’un service de sécurité incendie municipal exige la formation Pompier I pour tous les pompiers œuvrant dans les municipalités de moins de 25 000 habitants. Le cours de 330 heures, à temps partiel, est donné par la CSDC, la première organisation à être accréditée au Centre-du-Québec.

Le gestionnaire de la formation, Daniel Deak (agent de développement au SAE), a bien voulu expliquer la démarche.

«Faut avouer que le recrutement des pompiers volontaires est difficile, car les gens sont maintenant plus occupés. La formation à l’École nationale de pompiers du Québec (ENPQ) n’est pas faite pour tout le monde. L’avantage ici, c’est un cours qui se donne sur un maximum de quatre ans, mais les futurs pompiers le font en 15 mois environ. Il y a la théorie, la pratique et les examens finaux pour l’obtention du niveau. Le tout est fait les soirs et les fins de semaine en étroite collaboration avec les municipalités où les cours se donnent», a expliqué M. Deak qui s’impliquait aussi au service incendie de L’Avenir au cours des dernières années.

Un pompier pratique une ouverture au toit.

Non seulement la formation est offerte dans la région, mais une maison incendiée il y a quelques années à Saint-Germain sert de lieu de simulation.

«Il y a eu une révision du programme en 2010 et, depuis 2013, l’ENPQ exige que les examens soient tenus dans des structures. C’est un investissement que les municipalités ne peuvent se payer. En 2012, une maison de la route 122 a été incendiée et était inhabitable. Il y avait pas mal de dommages, mais la structure était encore en bon état. On a alors fait changer le zonage, rénové et adapté la maison que nous louons maintenant depuis cinq ans. C’est une chance inouïe de pouvoir avoir une telle infrastructure sur deux étages, car il y a plusieurs pièces et surtout, on a un espace réellement incendié qui permet la formation des pompiers en recherche de cause. C’est extrêmement rare», a jouté M. Deak.

Lors du passage de L’Express sur le site de formation, une quinzaine d’apprentis pompiers effectuaient des exercices afin de bien se préparer à leur examen final du mois de juin. Il y avait même des sapeurs en provenance de la MRC de L’Érable. Ce sera la 37e cohorte de finissants depuis la mise en place du programme en 2005.

Les équipements du service incendie de Saint-Germain ont été loués et un responsable était sur place avec l’équipement nécessaire aux pratiques. Pendant que des étudiants pratiquaient le raccordement des boyaux à une borne-fontaine, d’autres effectuaient une entrée dans une «maison en flammes» pour secourir une victime et éteindre un feu dans la salle de bain.

«On a une bonne collaboration des services incendies où on va s’entraîner. Ce qu’il y a de plus à Saint-Germain, c’est le garage derrière la maison. Il a été modifié pour que les pompiers puissent effectuer un exercice de ventilation au toit. Tous les étudiants utilisent la scie à chaîne et ouvrent littéralement le toit du garage. L’espace a été pensé pour que l’on puisse changer le «plywood» facilement entre les exercices» a ajouté M. Deak.

Le raccordement du boyau à une borne-fontaine.

Les étudiants peuvent, tout au long de la formation, acquérir des connaissances et effectuer de nouvelles tâches selon leur expérience. Ainsi, un pompier qui s’engage dans une municipalité peut procéder à l’extinction d’un incendie ou même entrer dans une résidence en flammes s’il est à ce point dans sa formation.

La prochaine cohorte débutera en septembre. Une quinzaine de futurs pompiers sont attendus.

Partager cet article