La persévérance scolaire sous toutes ses facettes

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Par Jean-Pierre Boisvert
La persévérance scolaire sous toutes ses facettes
Sébastien Schneeberger, Céline Théoret, Caroline Guérard, France Lefebvre, Jean-François Houle et Yves Grondin ont procédé au lancement des Journées de la persévérance scolaire. (Photo : Jean-Pierre Boisvert)

ÉDUCATION. Plusieurs facettes de l’éducation, incluant la problématique du décrochage, ont été mises en lumière au Refuge La Piaule dans le cadre du lancement aujourd’hui de la 8e édition des Journées de la persévérance scolaire au Centre-du-Québec.

En présence de plusieurs partenaires du milieu, Caroline Guérard, directrice générale du Refuge La Piaule, a animé la conférence de presse en en profitant d’abord pour souligner le 10e anniversaire de l’école La Rue’L qui aura lieu l’automne prochain. La Rue’L est une initiative locale offerte aux jeunes adultes de 18 à 30 ans aux prises avec des réalités difficiles et qui a pour but de les aider à reprendre leur parcours scolaire.

«L’école de la rue La Rue’L est un bel exemple de mobilisation dans la communauté pour favoriser la réussite éducative. L’accompagnement personnalisé offert à La Rue’L permet de répondre aux besoins de jeunes adultes en leur donnant accès à des services adaptés à leur situation de vie», a-t-elle fait valoir.

Mme Guérard a invité deux jeunes, Nathaniel et Shane, à témoigner de leur expérience à l’école de la rue La Rue’L. «J’ai 30 ans et, il y 10 ans, la Rue’L m’a donné un bon coup de main. Je n’étais pas bien, moi, à l’école secondaire. Resté assis durant huit heures pour écouter quelque chose qui ne m’intéressait pas nécessairement, ce n’était pas fait pour moi. Moi j’apprends en le faisant. Quand tu ne comprends pas, on te prend pour un cave. À partir de là, c’est fini. Ici, à la Rue’L, ils m’ont encadré, les profs étaient fins et l’horaire était souple. On m’a donné le goût d’apprendre. J’ai eu des projets. Et là je vise à compléter mon cours en électromécanique», a raconté Nathaniel, avec un certain talent de raconteur.

Shane et Nathaniel ont livré leur témoignage

«Pour moi, l’école la Ruel’L a été un coup de foudre, a pour sa part témoigné Shane. J’ai senti que je n’étais pas jugée par les profs et cela m’a aidé énormément. Pour tout dire, j’ai trouvé ça conciliant».

Selon Céline Théorêt, coordonnatrice, cette école de la rue, depuis 2008, a aidé à briser l’isolement. «Reprendre espoir dans la vie, c’est beaucoup. On ouvre des portes qui semblaient à jamais fermées», a-t-elle affirmé, précisant qu’une quinzaine d’élèves sont aujourd’hui inscrits.

France Lefebvre, présidente de la Table régionale de l’éducation Centre-du-Québec (TRECQ) et directrice générale de la Commission scolaire des Chênes (CSDC), a conté une belle histoire. «Un homme venait à tous les jours sur la plage pour ramasser des étoiles de mer et les relancer dans l’océan. Un passant lui demande pourquoi il faisait ça alors que son travail semblait sans fin. L’homme répondit : pour celle que je tiens dans la main, cela fera une différence. J’aime penser qu’on peut influencer de façon concrète ceux et celles qui ont besoin d’être relancés. Comme une étoile de mer à la fois».

Jean-François Houle, président de la CSDC, a, de son côté, mis en valeur le rôle des élus dans la gestion des affaires scolaires. «Il y a des possibilités de s’en occuper. Il y a aussi des gestes d’écoute à poser, entre autres pour améliorer le lien important entre l’enseignant et l’enseigné. Il faut que les jeunes entendent ailleurs qu’à l’école que l’école c’est important».

Le député Sébastien Schneeberger et le conseiller municipal Yves Grondin, maire suppléant, ont également pris la parole, le premier pour rappeler toute l’importance d’investir dans l’éducation et le second pour attester de l’enjeu majeur que constitue l’éducation comme l’une des orientations dans la Planification stratégique dont s’est dotée la Ville de Drummondville.

Un sondage

Selon un sondage Léger commandé par le Réseau des Instances régionales de concertation sur la persévérance scolaire et la réussite éducative du Québec avec le soutien financier de la Fondation Desjardins, réalisé auprès de 1 009 Québécois de 18 à 34 ans ayant connu une expérience problématique en lien avec la persévérance scolaire (personnes ayant décroché, ayant pensé à décrocher ou ayant raccroché), 82% des jeunes vulnérables au décrochage estiment que la persévérance scolaire relève d’une responsabilité collective.

De plus, 66% des jeunes vulnérables au décrochage affirment que leurs parents faisaient un suivi régulier de leur situation à l’école. L’implication des parents est un facteur de protection de première importance pour prévenir le décrochage scolaire.

32% des jeunes qui ont pensé à décrocher, mais qui ne l’ont pas fait, affirment que ce sont les encouragements qui ont fait la différence dans leur décision de rester à l’école. Les encouragements donnés par des personnes entretenant un lien significatif avec un jeune peuvent avoir un impact réel sur la prévention du décrochage.

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