Le Salon des métiers d’art à l’ère d’Internet

Le Salon des métiers d’art à l’ère d’Internet
Le Salon des métiers d'art de Drummondville se tient au cégep pour le week-end. (Photo : Josyane Cloutier)

Les choses ont bien changé depuis que le premier Salon des métiers d’art de l’AFEAS du Centre-du-Québec a pris place à Drummondville, il y a 22 ans.
D’après la présidente de l’Association féminine d’éducation et d’action sociale (AFEAS) du Centre-du-Québec, Hélène Bergeron, Internet et la venue de sites spécialisés en artisanat (comme Etsy, par exemple) posent leur lot de défis pour un Salon des métiers d’art. «Le recrutement pourra être un peu plus difficile, à l’avenir. Nous allons finir par avoir le même problème que les magasins, si tout le monde vendent leurs produits en ligne et ne voient plus la nécessité de se déplacer dans un événement comme celui-ci», explique-t-elle. À côté, la trésorière de l’AFEAS régionale, Monique Lachance, hoche la tête en signe d’approbation. Cette dernière précise que, si Internet vient avec son lot de défis, il comporte quand même des avantages. «La publicité dans le journal et à la radio coûte très cher. En partageant via Facebook par exemple, ça nous permet d’économiser. On ne sait jamais trop où ça peut se rendre, les partages. Beaucoup de gens nous rejoignent là-dessus. Ça aide réellement.»

Monique Lachance et Hélène Bergeron

Pour le moment, même s’il varie d’une année à l’autre, le nombre d’artisans est tout de même assez élevé pour remplir à craquer un gymnase du Cégep de Drummondville, où se déroule l’événement pour le week-end. «Nous en avons 70, cette année», précise Hélène Bergeron. La situation n’est donc pas dramatique pour l’AFEAS, qui voit dans ce salon sa plus grosse collecte de fonds de l’année.
Du côté des artisans, un événement comme celui-ci est en quelque sorte complémentaire aux avantages d’Internet. «C’est important pour nous de venir ici, puisque c’est une bonne occasion de nous faire connaître davantage. Ce n’est pas nécessairement juste pour le nombre de ventes que c’est rentable pour nous, mais aussi parce que ça nous permet de développer une clientèle potentielle», estiment Maryse Belhumeur et Gérard Bougie de la Miellerie King, de Kingsey Falls.
Isabelle Demers, qui gère la culture d’ail Le Port’ail du cul-de-sac, à Sainte-Victoire, est du même avis. «C’est très payant, puisque les gens vont venir goûter et vont ensuite avoir plus tendance à acheter sur Internet. Quand on ne goûte pas et qu’on ne sait pas trop à quoi s’attendre, c’est moins évident, surtout si on parle de nourriture.» Elle ajoute que le contact client-entrepreneur vient également peser dans la balance : un aspect qu’Internet offre difficilement.
Quoiqu’il en soit, Hélène Bergeron et Monique Lachance sont confiantes : après 22 ans, le Salon des métiers d’art est une tradition qui est là pour rester, même s’il n’est pas exclu que le modèle change un peu pour s’adapter aux airs du temps.

 

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