Vente des hebdos de Transcontinental : des mécanismes de protection s’imposent

Vente des hebdos de Transcontinental : des mécanismes de protection s’imposent
La présidente de la FNC

La Fédération nationale des communications (CSN) est inquiète de l’annonce par Transcontinental de la vente d’hebdos au Québec et en Ontario, et s’active pour que le droit du public à l’information et l’intérêt des travailleurs concernés soient préservés. 

«De telles ventes entraînent toujours leur lot de restructurations et participent à l’érosion de l’information régionale qui est déjà mal en point. Le gouvernement aurait dû agir davantage pour protéger la qualité de l’information et ainsi soutenir les médias régionaux. Ce qui a été annoncé à cet effet dans le dernier budget est nettement insuffisant puisqu’une bonne partie de l’argent prévu est réservée aux médias indépendants et communautaires, et donc exclut de facto les médias de Transcontinental. C’est trop peu trop tard pour protéger le droit du public à l’information, et c’est d’autant plus étonnant que le ministre de la Culture et des Communications, Luc Fortin, s’est récemment dit très préoccupé par la «montréalisation» de l’information. Il va de soi que nous allons l’interpeller à nouveau», souligne la présidente de la Fédération nationale des communications, Pascale St-Onge.
Menaces réelles
Selon une récente étude d’Influence communication, moins de 1 % de tout le contenu médiatique quotidien au Québec porte sur les régions, alors que ce pourcentage s’élevait à 8 % au début des années 2000. «Les contenus diffusés à Montréal, Québec ou à Gaspé sont à peu près les mêmes, déplore Pascale St-Onge. Or, chaque fois qu’un hebdo ferme, des gens perdent leur emploi et des voix s’éteignent, faisant en sorte que plusieurs enjeux ne sont jamais portés à la connaissance de la population. Il s’agit d’une atteinte directe à la démocratie dans notre société, dont le droit du public d’accéder à une information de qualité représente justement l’un des piliers fondamentaux. N’oublions jamais que sans elle, les personnes en position de pouvoir n’ont pas à rendre de comptes à la population. La menace est réelle et inquiétante».
La présidente de la FNC–CSN juge qu’il faut arrêter de voir l’information comme une marchandise et que les propriétaires d’entreprises de presse ont eux aussi des responsabilités importantes en matière de protection de l’information. «Ils doivent avoir comme premier objectif la pérennité de l’information régionale», défend-elle, et elle ajoute pour conclure : «À la Fédération nationale des communications, nous estimons que des solutions existent pour assurer cette pérennité. En ce sens, nous avons proposé depuis déjà plusieurs mois une série de recommandations dont le but est d’assurer une information de qualité pour le maintien d’une vie démocratique saine. Nous allons tout mettre en œuvre pour que ces recommandations soient entendues et mises en application». (JPB)

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