Marie-Christine Brunelle exerce sa profession différemment

Marie-Christine Brunelle exerce sa profession différemment
Marie-Christine Brunelle.

AIDE. Ils ne sont qu’une quinzaine au Québec. Les éducateurs spécialisés à domicile sont encore méconnus de la population malgré leur apport tangible au sein de nombreuses familles. En cette semaine québécoise des éducatrices et éducateurs spécialisés, la Drummondvilloise Marie-Christine Brunelle souhaite démystifier sa profession.

Diplômée depuis 2007 comme éducatrice spécialisée, Marie-Christine Brunelle est passionnée par l’intervention et la relation d’aide et cela ne date pas d’hier.

«Dès mon primaire, j’avais un intérêt pour les enfants différents et j’étais portée à les aider, se souvient-elle. En première année, j’avais un ami trisomique. J’ai aussi travaillé durant mon adolescence au Centre Normand-Léveillé. Ma passion vient peut-être de là?»

Avec les années, elle a cumulé de l’expérience auprès de diverses clientèles dans des milieux aussi variés que des écoles, des centres de répit, CPE, résidences pour aînés, centres d’hébergement pour gens ayant des difficultés sociales et des résidences familiales.

Depuis qu’elle offre le service d’éducation spécialisée à domicile à Drummondville, elle souhaite répondre à l’appel des gens désirant avoir du soutien dans tous les milieux de vie, y compris à la maison. En fait, elle intervient auprès d’une clientèle de tout âge désirant recevoir du soutien dans l’une ou l’autre des sphères de la vie, c’est ce qui distingue notamment l’éducateur spécialisé à domicile de celui oeuvrant en milieu scolaire. Il peut s’agir d’enfants ou d’adolescents touchés par un trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité ou avec des troubles de comportement ou encore ceux victimes d’intimidation. Des personnes vivant avec le spectre de l’autisme ou ceux vivant avec des déficiences intellectuelles peuvent également recevoir de l’aide. Elle apporte aussi du soutien aux familles confrontées à des difficultés venant déstabiliser la vie quotidienne.

Il arrive parfois qu’elle se déplace dans les centres de la petite enfance ou en entreprise.

L’école de l’enfant est le seul endroit où elle n’intervient pas.

«Il y a des éducateurs spécialisés dans toutes les écoles qui s’occupent de suivre le jeune qui éprouvent des difficultés dans son cheminement scolaire. Par contre, il arrive que je demande de consulter le plan d’intervention afin d’aller chercher des informations utiles au plan que j’ai élaboré», explique-t-elle.

Tant en milieu scolaire qu’à domicile, les éducateurs sont dans l’action. Il existe toutefois une différence entre les deux .

«La seule différence c’est qu’à domicile, on a la dynamique familiale et l’intervention se fait donc aussi à ce niveau. À l’école, ils ont un aspect que nous n’avons pas à la maison qui est la réalité scolaire, l’apprentissage et tout ce qui l’entoure. C’est donc deux sphères différentes, mais qui se complètent. Sinon, le métier reste sensiblement le même.»

«En étant dans le milieu de vie du client, nous pouvons mieux cibler les sources du problème et comprendre la dynamique familiale. Nous avons une vision plus globale de la problématique. À l’école, l’intervenant fait du mieux qu’il peut avec l’information qu’il reçoit par le jeune et ses parents. Dans mon cas, j’accompagne l’enfant et ses parents et leur apporte du soutien. Et si nécessaire, je rencontre les frères et sœurs», explique celle qui est membre de l’Association des éducatrices et éducateurs spécialisés du Québec.

En clair, Mme Brunelle outille les personnes concernées avec des interventions ciblées afin qu’elles puissent acquérir les compétences nécessaires pour une vie autonome.

De plus en plus d’adultes

Si actuellement Mme Brunelle vient en aide principalement aux enfants, elle note que les adultes sont de plus en plus nombreux à consulter.

«Les services d’aide pour les adultes sont difficiles d’accès. Plusieurs pensent aussi que lorsqu’on atteint l’âge de majorité, on n’a plus le droit à ce genre de service. Les personnes âgées sont aussi les bienvenues. Peu importe la problématique, je peux intervenir.»

Elle observe par ailleurs que la dépression frappe bien plus que l’on pense les enfants.

«Tout va vite aujourd’hui, donc ça crée un stress immense chez les enfants. Cela se transforme plus souvent qu’on pense en dépression», indique-t-elle, précisant qu’elle propose à certaines familles son service d’urgence utilisé en situation de crise.

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