Simon Duguay, le battant

Simon Duguay, le battant
Simon a été le lauréat de la catégorie Coup de coeur au dernier gala de fin d'année de la polyvalente.

ÉDUCATION. Simon Duguay a 17 ans, veut devenir guitariste dans un groupe rock heavy metal et étudie depuis deux ans dans la dernière classe de cheminement continu de la polyvalente Marie-Rivier. Pour les intervenants qui le côtoient, c’est un modèle de persévérance. 

Lorsqu’on mentionne le nom de Simon, les intervenantes croisées dans le corridor du cheminement continu soupirent et se mettent la main sur le cœur. Elles l’adorent.

C’est que le jeune homme, qui doit vivre avec le syndrome de Gilles de La Tourette et des troubles anxieux, a énormément accompli au cours des deux dernières années : d’un élève qui faisait des crises violentes et régulières, il est devenu très calme et s’implique dans le conseil étudiant.

«Au début, j’étais à l’école des demi-journées toute la semaine, et graduellement on a augmenté. J’ai trouvé ça plutôt difficile de m’adapter, confie-t-il. Mes parents n’ont jamais arrêté de m’encourager. Il n’y a pas un obstacle où mes parents n’ont pas été là.»

Aujourd’hui, Simon est à l’école cinq jours par semaine de 8h15 à 15h45. Il a dessiné le logo du Magasin général, un petit local dans lequel des fournitures scolaires sont vendues, et a dont il a récemment fait l’inventaire.

Ce dont il est le plus fier : «Avant, je frappais beaucoup les gens, je perdais plus souvent le contrôle. Plus maintenant», exprime-t-il sous le regard attendri de la technicienne en éducation spécialisée qui l’a accompagné pour l’entrevue. Il doit cependant apprendre à se faire plus confiance, d’après son propre aveu.

Une intégration de plus en plus présente

De plus en plus, les élèves en cheminement continu se mélangent à ceux du régulier. Une technicienne de laboratoire vient notamment disséquer des organes internes d’animaux devant les élèves pour leur montrer les composants biologiques. «Je n’ai pas aimé la cuisse de grenouille», a avoué d’emblée Simon d’un air plus ou moins convaincu.

Les finissants du cheminement continu sont maintenant intégrés dans les cérémonies de fin d’année, comme le bal et la collation des grades. «On leur remet des diplômes d’attestation d’études, ils participent à tout. Ça, c’est une belle victoire», a exposé une technicienne en éducation spécialisée Brigitte Fleury d’un ton comblé.

Si les préjugés sont encore présents, Simon dénote un progrès certain. «Je me sens respecté.»

 

À LIRE : Une visite des classes de cheminement continu

Partager cet article