Ce n’est pas d’hier que le coroner Yvon Garneau prône une plus grande sévérité pour l’utilisation du cellulaire au volant et ce n’est pas demain la veille qu’il cessera d’argumenter.
Celui qui recommande depuis plusieurs années que le nombre de points d’inaptitude passe de quatre à neuf pour l’automobiliste pris en défaut a confirmé à L’Express qu’il sera l’un des trois coroners à participer au débat initié par la Commission des transports visant à examiner les effets de l’utilisation des appareils de téléphonie mobiles au volant.
«À titre de coroner ouvertement préoccupé par la question, j’accueille très favorablement ce projet d’examen de la question du cellulaire au volant par la Commission des transports. C’est maintenant bien connu et documenté que le cellulaire au volant est un fléau et toute démarche visant à le contrer est une bonne nouvelle», a répondu Me Garneau en réponse à notre courriel.
«Nous attendrons des convocations officielles pour déterminer la forme exacte que prendra la participation du Bureau du coroner, mais dans tous les cas je suis très heureux de collaborer», a-t-il précisé.
Au moins deux autres organismes, CAA-Québec et la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), seront invités à participer aux consultations, qui devraient se tenir d’ici le mois de juin. Le rapport serait déposé à l’automne.
Un cas probant
Dès 2011, le décès du conducteur Benoit Lefebvre, sur la route 255 à Saint-Cyrille-de-Wendover, avait incité le coroner Yvon Garneau à recommander à la SAAQ d’amender le Code de la sécurité routière afin d’augmenter la sévérité des sanctions en rapport avec l’utilisation du cellulaire au volant.
La voiture du jeune Lefebvre, 26 ans, avait dévié lentement de sa voie pour entrer en collision avec un poids lourd qui n’a pu l’éviter. Les conditions de la route étaient excellentes. «Deux facteurs sont en cause dans cet accident, avait-il souligné: la fatigue et l’utilisation d’un téléphone cellulaire au volant».
Au cours de l’année 2011, on avait noté de nombreux accidents reliés à l’utilisation des téléphones cellulaires, notamment en y faisant l’usage du fameux texto. «Une sanction plus sévère atteignant directement l’utilisateur serait, à mon avis, la meilleure solution afin de préserver la vie des usagers de la route», suggérait alors le coroner drummondvillois.
En 2013, dans la foulée d’un accident de la route survenu à Saint-Guillaume, où Yves Vigeant, 51 ans, de Saint-Hyacinthe, et André Levasseur, 67 ans, de Sorel-Tracy, ont perdu la vie, à cause du cellulaire, Me Garneau constatait que le message ne passait tout simplement pas et proposait déjà d’imposer neuf points d’inaptitude.
Depuis, il profite de toutes les tribunes pour que des sanctions plus sévères soient imposées pour l’utilisation du cellulaire au volant.
