Dominic Ricard mord dans sa nouvelle vie

Dominic Ricard mord dans sa nouvelle vie
Dominic Ricard mord à pleines dents dans les nombreux projets qu'il mène de front dans le milieu du hockey.

HOCKEY. Il y a précisément un an, le monde de Dominic Ricard s’écroulait. Après plus d’une décennie à la tête des Voltigeurs de Drummondville et à seulement quelques jours des séries éliminatoires, il était relevé de ses fonctions de directeur général.

Aujourd’hui, Ricard vit en paix avec cet épisode et ne nourrit aucune amertume envers son ancien club. L’homme de 42 ans mord à pleines dents dans les nombreux projets qu’il mène de front dans le milieu du hockey.

«Je n’ai aucune rancune envers l’organisation. J’ai toujours été bien traité. J’ai vécu de belles choses, mais après 12 ans et demi dans le même club… il était temps que ça se termine», a confié Ricard, rencontré à l’Olympia Yvan-Cournoyer en marge du lancement de l’application Hockey Projection.

«Les dernières années, je virais en rond. J’avais besoin de me ressourcer, de voir d’autre chose et d’autre monde. Je le réalise présentement. Bref, c’était la bonne décision à prendre, tant pour les Voltigeurs que pour moi, même si j’aimerais revenir en arrière pour que ça se termine différemment», a ajouté l’architecte de l’unique édition championne dans l’histoire de la concession, en 2008-2009.

Dans les mois suivant son congédiement, Ricard s’est vu offrir une demi-douzaine d’opportunités de retourner dans la LHJMQ, que ce soit au deuxième étage ou derrière le banc d’une équipe. Il les a toutes déclinées.

«Pour le moment, ça ne m’attire pas. J’ai fait le tour du jardin. Je tiens à prendre un pas de recul pour toucher à d’autres choses. Je serais surpris de retourner dans la LHJMQ, mais je suis un gars de hockey, alors on ne sait jamais. Dernièrement, Derick Brassard m’a d’ailleurs dit qu’il voudrait acheter un club de hockey junior un jour et qu’il aimerait que je me joigne à lui.»

Bien qu’il fréquente encore le Centre Marcel-Dionne pour y rencontrer les joueurs qu’il représente au sein de l’agence CAA, Ricard ne suit pas les activités des Voltigeurs avec une attention particulière. «Presque tout le monde avec qui j’ai travaillé est parti. Ça m’a aidé à tourner la page. Mes énergies sont dans mes autres projets.»  

Développement personnalisé via le web

En compagnie de Maxime Aubut et Danick Bouchard, Ricard a contribué à la mise sur pied de la plateforme web Hockey Projection au cours des derniers mois. Cette application se veut un outil de développement pour les hockeyeurs de tous âges.

«Maxime, que j’ai déjà coaché chez les Voltigeurs, et Danick, son ami d’enfance, sont venus me voir. Ils voulaient lancer une application web surtout reliée à l’entraînement hors glace spécifique aux hockeyeurs. De mon côté, ça fait des années que je suis témoin du développement global et des besoins du joueur, du plus jeune au plus vieux. J’ai toujours trouvé qu’il manquait d’éducation dans le milieu du hockey. Nos idées se sont fusionnées. C’est devenu une structure de développement pour le joueur propulsée par une application web», a expliqué celui qui est directeur du développement technique chez Hockey Projection.

Par l’intermédiaire de cette application, les hockeyeurs sont invités à se créer un profil. Ils recevront ensuite un plan de développement personnalisé établi selon leurs besoins, leurs objectifs et leur âge. La préparation physique et mentale, la nutrition, les habiletés, le patinage, l’accompagnement scolaire : aucune facette du développement de l’athlète n’est négligée.

«Des spécialistes dans chacune de ces sphères ont monté nos programmes. On accompagne le joueur par le web. On lui permet de sauver du temps et de l’argent, car il peut faire beaucoup d’exercices à la maison. Et s’il veut aller plus loin dans un domaine en particulier, on l’oriente vers les services d’un de nos professionnels reconnus dans sa région.»

Ricard s’est déclaré particulièrement fier qu’un de ses anciens protégés ait voulu s’associer à lui dans ce projet. «Maxime est un entrepreneur allumé et travaillant. Le hockey fait partie de ce qu’il est devenu aujourd’hui. C’est motivant de travailler avec lui. Je m’amuse beaucoup là-dedans.»

LHPS, CAA et psychologie du coaching

Parmi ses autres projets, Ricard œuvre également comme directeur du développement des joueurs au sein de la Ligue de hockey préparatoire scolaire (LHPS), dont il est d’ailleurs l’un des membres fondateurs. Au cours des derniers mois, il a fait une tournée des 23 écoles du circuit afin d’y diriger les entraîneurs de chaque équipe.

«Ça m’a beaucoup rapproché du terrain. J’aime échanger avec les coachs sur la glace. J’ai aussi une pensée organisationnelle. Je supervise la façon de faire des écoles pour qu’elle cadre avec celle de la LHPS. Il y a des défis. La ligue grossit, mais la philosophie doit rester la même», a raconté Ricard, qui participé à l’évaluation de la candidature de l’école La Découverte de Saint-Léonard-d’Aston, récemment admise au sein du circuit.

D’autre part, Ricard agit aussi comme conseiller au sein de l’agence de joueurs professionnels CAA. C’est l’agent drummondvillois André Ruel qui l’a invité à se joindre à la prestigieuse écurie de Pat Brisson. Alors que Ruel s’occupe des joueurs professionnels, Ricard est responsable du recrutement et du développement des meilleurs espoirs.

«Je n’avais jamais pensé à travailler dans ce domaine, mais pour moi, André est un modèle et un mentor à plusieurs égards. On a toujours formé une bonne équipe. C’est super motivant, parce que CAA ne travaille qu’avec la crème des hockeyeurs. Ce sont des jeunes qui ont vraiment les outils, la passion et l’attitude nécessaires pour croire à la LNH.»

En compagnie de quelques partenaires, Ricard travaille également sur le développement d’une école consacrée à la psychologie du coaching, tous sports confondus.

«Ce sera une école pour les coachs et les parents. Par des séminaires et des conférences sur le web, on va les outiller, leur enseigner une approche pour assurer le développement du sportif.»

Somme toute, dans sa nouvelle vie, l’ancien dg des Voltigeurs n’a pas le temps de s’ennuyer.

«Je voulais prendre une année plus relaxe, mais toutes les planètes se sont alignées. J’adore ce que je fais. C’est comme si je rassemble toutes mes années dans le hockey, toutes mes expériences et mon réseau de contacts, dans mes divers projets. Je me sens vraiment privilégié de vivre ça présentement», a conclu celui qui trouve même du temps pour diriger son fils, Émile, au sein d’une équipe de hockey atome AA.

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